Le collectif «Patients en danger», indigné suite au décès de Sokhna Astou à l’Hôpital régional de Louga, réclame Justice et annonce la tenue d’un sit-in le 23 avril pour dénoncer les négligences médicales.
La mort tragique de Sokhna Astou continue de soulever des vagues. Ce décès provoqué par «une négligence» au niveau de l’hôpital de Louga, n’a pas laissé de marbre des jeunes du pays réunis autour du collectif dénommé «Patients en danger». Il réclame Justice pour Astou Sokhna. «Ce combat n’est pas une guerre contre les médecins, les infirmières et infirmiers ou le ministre de la Santé et de l’action sociale, mais un moyen de rappeler à l’Etat du Sénégal qu’il lui revient, à travers sa mission régalienne, de garantir à tous les citoyens une sécurité sanitaire», précise Gaëlle Babacar Mbaye, porte-parole du collectif. Il faut s’attendre à un combat de longue haleine pour changer certains comportements. «Nous allons mener ce combat à long terme. Ce ne sera pas un combat d’un seul jour», enchaîne Mme Mbaye.
Le 23 avril prochain, le collectif va se réunir à la Place de la Nation. C’est un appel pour s’indigner de cette affaire et «dire non à ce genre de comportements qui affectent le secteur de la santé». Or, la situation des établissements de santé est catastrophique. «L’hôpital de Kolda est resté 3 ans sans gynécologue et scanner, la maternité de l’hôpital Le Dantec se trouve au 2ème étage et il n’y a pas d’ascenseur. Les femmes, qui viennent pour l’accouchement, sont obligées de prendre les escaliers», détaille Aïda Mbaye, présidente de la Commission des droits des femmes de l’Association des juristes sénégalaises. Selon la députée Marième Soda Ndiaye, «le Sénégal ne peut pas continuer à vivre ce genre de situations», 62 ans après son indépendance. Même si elle se réjouit des mesures administratives prises avec le limogeage du Directeur général de l’Hôpital de Louga et la suspension des huit infirmiers ayant un rapport avec la mort de Sokhna Astou, elle milite pour des sanctions judiciaires afin que ces pratiques soient conjuguées au passé. Elle se bat aussi pour que 15% du budget soient alloués à la santé.
Le Quotidien