Amadou Bélal Ly, ancien aide de camp du président Léopold Sédar Senghor, est décédé lundi à l’âge de 88 ans à l’Hôpital Principal de Dakar, a appris l’APS de source militaire.
Le défunt, qui était aussi imam à la mosquée du quartier Point-E, à Dakar, sera enterré demain à Kébémer, aux côtés de ses parents.
Né en 1925 à Podor (Nord) et incorporé en septembre 1943 comme tirailleur de 2ème classe sorti du Prytanée militaire de Saint-Louis (PMS), Amadou Bélal Ly a été promu général de brigade en janvier 1976 et admis à la retraite en décembre 1981.
Outre l’Armée, il a servi dans le commandement territorial où il a servi à la demande du président Senghor, à des périodes cruciales pour la sécurité du pays et la sûreté de l’Etat.
« Ma nomination comme préfet de Kédougou (Sud-est) a été le plus grand souvenir, car c’était un challenge pour le militaire que j’étais », confiait-il dans un entretien paru dans la Revue de réflexion des Formes armées sénégalaises (septembre 2012).
A l’époque, en janvier 1965, a-t-il rappelé, « il y avait des éléments du PAI (Parti africain de l’indépendance, gauche) qui avaient été militairement entraînés pendant deux ans et envoyés par Moscou (ex-URSS). Ils ont été mis dans le département de Kédougou. (…) J’ai créé la trouille chez eux. Au bout de deux ans de maquis, j’en ai pris 150, un à un ».
En décembre 1966, il est promu chef de corps du 1er Bataillon, avant de retourner aux côtés du président Senghor, de novembre 1968 à décembre 1970, avant d’être délégué à la fonction de gouverneur de la région de Casamance.
La frontière subissait les contrecoups de la guerre du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et des îles du Cap-Vert (PAIGC) contre le colonisateur portugais.
Sa mission a mis fin aux exactions qui affectaient des localités sénégalaises à la frontière et a géré à Ziguinchor l’accueil des réfugiés bissau-guinéens.
« Ces évènements ont marqué ma vie », a révélé cet officier devenu, en juillet 1972, Inspecteur général des Forces armées.
En février 1975, il fut nommé ambassadeur du Sénégal en République centrafricaine, auprès de Jean-Bedel Bokassa, lui aussi un ancien de l’Ecole militaire de Saint-Louis.
Les deux hommes ont effectué les guerres d’Indochine et d’Algérie, pour la France, avant d’être transférés dans les Armées naissantes de leur patrie indépendante en 1960.
Admis au grade de général de brigade en janvier 1976, dans la spécialité de l’infanterie, Amadou Bélal Ly est titulaire de hautes décorations civiles et militaires du Sénégal et de plusieurs pays africains et européens.
Atteint par la limite d’âge le 31 décembre 1981, il est rentré en religion en devenant imam à la mosquée du quartier résidentiel du Point-E.
Général à la retraite et imam, Amadou Bélal Ly prônait la vertu de la discipline militaire chez ses cadets, mais aussi appelait les jeunes sénégalais au respect des parents.
« Je voudrais insister une fois encore sur la discipline et le recrutement : il faut que ça change, il faut savoir recruter des soldats, parce que n’est pas militaire qui veut. Non ! C’est un métier, il faut l’aimer pour y réussir », a-t-il dit, dans la Revue de réflexion des Forces armées sénégalaises, datée de septembre 2012.
SAB/ESF