L’Union des magistrats du Sénégal (Ums) semble se diriger vers la consommation des quatre jours de mouvement d’humeur décrétés lundi passé. A la lecture des confidences recueillies par Le Quotidien et des propos tenus par le président de l’Ums, à l’issue d’une réunion de crise tenue hier à la Cour suprême, tout laisse croire que les magistrats ne reculeront pas. Le mouvement d’humeur des magistrats va se poursuivre. Malgré la réunion convoquée, hier, aux fins de le torpiller, tout indique qu’il n’y aura pas d’audience ni instruction pour les magistrats jusqu’à jeudi, comme prévu par l’Union des magistrats du Sénégal (Ums), dans son plan d’action.
Réunis hier par le président de la Cour suprême et le procureur général près la Cour suprême, les chefs de Parquet et de juridiction ont été invités à communiquer dans le sens de faire remarquer aux magistrats, le caractère illégal de leur mouvement d’humeur de quatre jours. Des sources sûres indiquent que le premier président de la Cour suprême, Pape Omar Sakho, a demandé aux chefs de juridiction de produire des notes, dans leur service, pour sensibiliser les magistrats sur le fait que leur statut ne leur permet pas de paralyser le système judiciaire de la sorte.
Certes, il n’y aura pas de représailles contre ceux qui respectent le mot d’ordre de l’Ums, assure M. Sakho, mais il est impératif, pour lui, que les magistrats reconnaissent leur faute, tout en reprenant les audiences et autres charges professionnelles, avant vendredi prochain.
Nos interlocuteurs présents à la rencontre laissent ainsi entendre que des chefs de juridiction ont semblé souscrire à ces recommandations, tandis que d’autres ont opposé une fin de non-recevoir. C’est le cas de Abdoulaye Bâ, président de l’Ums qui, selon nos sources, a estimé ne pas pouvoir adhérer à une telle décision, sans pour autant s’en référer d’abord aux autres membres du bureau de l’Ums. (Voir par ailleurs). D’ailleurs celui-ci va être réuni aujourd’hui, pour apprécier la situation et voir la conduite à tenir, par rapport à ces développements.
La rencontre d’hier qui a duré 6 tours d’horloge – de 16h à 22h -, paraît déjà être un échec pour les autorités judiciaires, qui veulent casser le mouvement d’humeur des magistrats. Puisque le mot d’ordre est plus que jamais d’actualité et qu’il y a de fortes chances que la base se radicalise, à la lecture de cette recommandation du président Pape Oumar Sakho.
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