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Découverte: Mme Marième Taha: La «Khadija» du Gamou

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Dans l’Islam, s’il y a une femme de référence en termes de générosité, c’est bien Sokhna Khadija. Elle dépensait toutes ses économies pour faire plaisir aux autres. Mme Marième Taha, par ses bonnes actions en direction des fidèles qui viennent à Tivaouane depuis des années, est surnommée la «Khadija du Gamou».

«Yaye Fall de Tivaouane. Mère Thérèsa tropicale. La Khadija du Gamou.» Les qualificatifs manquent pour surnommer cette dame. La soixantaine sonnée. Teint clair. Taille moyenne. Yeux marron. Regard perçant. Mme Marième Taha, assise devant la porte du salon donnant directement à la porte d’entrée, surveille le mouvement des serveuses. Elle donne des instructions pour s’assurer de la bonne prise en charge des invités. Habillée d’une «ndogette» blanche aux motifs jaune, le foulard coquettement noué, elle dégage la pureté. Sa générosité légendaire est sur toutes les lèvres dans le quartier «Dialo» où sa maison, une grande bâtisse, ne désemplit jamais. Depuis plus de dix ans, elle met sa maison à la disposition des pèlerins. Les journalistes, les policiers, les hommes politiques ou le simple citoyen sans attache à Tivaouane. Elle donne à boire et à manger à tous ses hôtes. A l’intérieur de cette maison, une large cour accueille les visiteurs. Signe de son sens du partage et de sa disponibilité vis-à-vis du dernier venu, cette maison à étage compte un nombre incalculable de chambres. Chaque chambre avec des commodités nécessaires pour le confort des visiteurs. Au rez-de-chaussée, un grand salon, décoré à la Marocaine, avec des moquettes de couleur rouge, donne envie de se prélasser. Surtout après une longue journée chaude à Tivaouane. En cette matinée du jeudi, tout le monde est à pied d’œuvre dans cette maison. Les serveuses débarrassent les plateaux après un copieux petit-déjeuner. «Je m’appelle Mme Marième Taha. Je suis la maman de tout le monde. J’ai 65 ans. Je travaillais dans la Santé. Je suis née à Tivaouane. J’ai deux enfants : Baba et Mamy. Ce que je fais, je l’ai appris de mes parents. Mon père mettait tout ce qu’il gagnait à la disposition des autres.
Surtout en période de Gamou, il assurait l’hébergement et la restauration des fidèles, sans distinction. Ayant grandi dans cette ambiance, après son rappel à Dieu, je ne pouvais que perpétuer à la tradition», confie la «Sokhna Khadija» du Gamou. «Les gens m’appellent ici «Yaye Fall de Tivaouane». Cela fait vingt ans que je fais cela. La nuit du Prophète (PSL) n’a pas de prix. Tout ce que j’ai, je n’hésiterai pas à le dépenser pour honorer le Prophète», explique-t-elle. D’ailleurs, précise Mme Taha : «J’ai réservé des chambres pour les journalistes. Ils viennent ici depuis des années, ainsi que les policiers et beaucoup d’hommes politiques.» La prise en charge de tout ce beau monde nécessite un budget conséquent. Elle en est consciente. Mais elle ne compte pas quand elle fait du bien. «Je le fais sans compter. Celui qui fait du bien, il doit le faire sans calcul. Vous avez insisté pour me prendre, sinon je préfère rester dans l’anonymat et faire ce que j’ai toujours fait.» Sa générosité a dépassé les limites de Tivaouane. Des femmes venues de Linguère témoignent de sa générosité légendaire. Awa Dabo, la cinquantaine, témoigne : «Cela fait vingt ans qu’on s’est connu. Depuis que je l’ai connu, elle n’a jamais changé. Elle est d’une gentillesse et d’une générosité sans faille.
Quand on vient au Gamou et parfois même avant le Gamou, elle nous met toujours dans d’excellentes conditions. En partant, elle nous donne des habits et de l’argent.» Même discours du côté des cinq serveuses. «Elle nous considère comme ses filles. Elle prend soin de nous. Elle nous traite bien. Elle nous donne de bons conseils en tant que mère de famille», renforcent-elles. Venu d’Italie pour le Gamou, Oumar Diène, le mari de sa fille Mimi, ne tarit pas d’éloges à l’endroit de sa belle-mère. «Je suis orphelin de père et de mère. Mais avec Mère Taha, je ne sens plus le vide laissé par mes parents. Elle est comme une mère pour moi. Quand je demandais la main de sa fille, elle ne m’a réclamé aucun sou. Mais, en tant qu’homme, je ne pouvais accepter qu’on me donne une femme comme cadeau. Ma femme qui a les mêmes qualités que sa mère me comble.
En Italie, je crie partout que j’ai la meilleure femme du monde», s’enorgueillit Oumar Diène. Avant de faire cette confidence : «Quand j’étais en Italie, elle m’a appelé au téléphone pour dire qu’avec la crise, les affaires ne marchent pas comme avant. Elle m’a dit que désormais, ce n’est pas la peine que j’envoie quoi que ce soit. Elle prend tout en charge à ma place. Quelle est la belle-mère qui peut tenir de tels propos dans ce pays en ce moment ?»

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