DEJA DE FORTES DIVERGENCES : vers une Assemblée nationale de borne fontaine

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Le débat pour l’occupation du perchoir de l’Assemblée nationale se pose avec acuité. Il oppose essentiellement Moustapha Niasse de l’Afp, tête de la liste de la majorité présidentielle aux législatives, à l’Alliance pour la République (Apr) de Macky Sall via son proche Moustapha Cissé Lô. De l’avis de certains analystes, il pourrait entrainer des conséquences fâcheuses pour cette coalition.
Selon le directeur de publication du quotidien Le Populaire, Pape Samba Kane, une formule doit être très vite trouvée pour éviter des querelles à l’Assemblée nationale. Sans quoi, il y aura des divisions parmi les députés de la majorité. Au grand bonheur des autres députés de l’opposition. Cela est d’autant plus important selon son confrère Omar Ndiaye, patron de l’hebdomadaire «Le Témoin» que Macky Sall n’a pas conquis tout seul le pouvoir. «Macky avait 25% et bénéficié de l’apport de Niasse qui avait 13 %, de Tanor avec 11%, de Idy avec 7%, etc…». Et pour cela, motive-t-il, il est bien normal qu’il associe ses alliés à l’exercice du pouvoir. Mamadou Oumar Ndiaye de renchérir que «si on conquiert seul le pouvoir, on l’exerce tout seul avec une majorité suffisante à l’Assemblée. Mais, si pour accéder au pouvoir, on avait besoin de se coaliser avec d’autres forces, le plus juste, c’est de le partager après avec ces forces qui ont aidé à se faire élire». C’est dans ce cadre qu’il trouve élégant de la part du président de la République de proposer le perchoir à Moustapha Niasse, qui était, quand même, le plus important de ses alliés. Parce que le président Macky Sall «ne peut pas prendre tous les postes clés». C’est d’ailleurs dans ce sens que le directeur de publication de l’hebdomadaire «Nouvel Horizon», Issa Sall, pense que ce débat est «sans intérêt». Pour sa part, le chef de desk politique du journal «Le Quotidien», Soro Diop, pense que «de la manière dont cette question sera tranchée, dépendra en partie, l’avenir de cette coalition autour de Macky Sall». Toutefois, l’analyste politique, estime qu’«en terme de rupture, «la meilleure attitude pour le président de la République serait de laisser les députés trancher cette question en toute souveraineté». «C’est la question même de la souveraineté du pouvoir Législatif qui est posée aujourd’hui, a-t-il dit. Il faut rompre avec la tradition qui consiste à ce que l’Exécutif régente le pouvoir législatif jusqu’à la nomination même de ses membres». Soro Diop soutient que la démocratie aurait voulu que le pouvoir législatif choisisse les voies et moyens internes souverains de trancher cette question. Au lieu d’impliquer le président de la République dans ce débat. Cette brèche ouverte est, aujourd’hui, loin d’être close. Avant-hier, Moustapha Cissé Lô est revenu à la charge en martelant que «si Macky Sall le trahit, il démissionnera de l’Assemblée nationale».
Les cadres de l’Apr disent non à Niasse
Hier, les cadres de l’Apr ont soutenu implicitement Cissé Lô même s’ils n’ont pas cité son nom. «Les cadres de l’Apr sont pour un président de l’Assemblée nationale issu de leur parti», ont-ils annoncé. Le patron de la coalition Benno ak Tanor, par ailleurs chef des Verts de Colobane, a été cité par ses proches dans la course au perchoir. Il peut jouer les trouble-fête dans ce duel de Moustapha. Niasse ou Lô, en tout cas un «Moustapha» y laissera ses plumes. Comme quoi, Macky Sall a du pain du la planche. Et c’est certainement la crédibilité de cette institution qui en pâtira.

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