Premier gouvernement du Président Macky SALL, à l’œuvre on connaîtra l’ouvrier
La position du spectateur est souvent la plus confortable mais attention à la fin du match. M. Macky SALL, c’est aujourd’hui la position que semble avoir le peuple qui vous a élu Président la république du Sénégal ; celle du spectateur. Il vous regarde composer votre équipe dont le premier jalon vient d’être posé avec la lecture des membres de votre gouvernement.
Certains de vos proches semblent avoir reçu la récompense de leur fidélité et de leur loyauté à vos côtés. Cela suffira-t-il pour faire bouger les choses dans le bon sens ? Sont-ils les véritables personnes ressources indiquées aux postes désignés? Certes, à cœur vaillant rien d’impossible. Toutefois, n’oubliez jamais, Monsieur le Président, que l’air ne fait pas la chanson. Demain nous édifiera. D’autres ont eu une part de ce qu’ils attendaient de vous en vous soutenant au second tour. Sera-t-il un plus à votre engagement à satisfaire les attentes des sénégalais ? Chose promise, chose due ; c’est une bonne chose de respecter votre engagement de « gagner ensemble, gouverner ensemble ». Cependant, très souvent, les grands diseurs ne sont pas les grands faiseurs. Demain nous édifiera.
A côté de ces deux groupes, les militants de la première heure et les alliés du second tour, figurent des hommes et des femmes estampillés technocrates compétents. Nous osons croire qu’ils sauront être à la dimension des missions qui leur sont assignées par le peuple souverain: redresser l’économie nationale à genoux, assainir la justice, gouverner avec les valeurs positives de nos cultures. Nous espérons, pour ce peuple, qu’entre le gouvernement sortant et celui qui vient d’être nommé, qu’il ne s’agira pas simplement de déshabiller saint Pierre pour habiller saint Paul.
Nous n’avons pas d’apriori sur vos hommes Monsieur le Président, à l’œuvre on connaîtra l’ouvrier. Nous attendons d’eux, qu’ils donnent les preuves de leur compétence par l’action. Depuis 1960, le Sénégal a connu des dirigeants avec des backgrounds impressionnants. Il en a connu aussi de piètres Cv. Mais, les uns et les autres n’ont pas réussi, jusqu’ici, à faire décoller le pays à l’image des coréens dont le leur était au même niveau de développement que le notre en 1972. Nous aimons le rappeler. Ce qui nous a certainement manqué, contrairement à ces derniers, c’est surement le culte du travail bien fait, le patriotisme du véritable missionnaire de sa nation, la prise en compte effective des valeurs culturelles de nos populations dans les stratégies de développement dont le respect de la parole donnée.
Il vous revient, à vous Monsieur le Président, car vous serez le seul à rendre compte au sénégalais à l’heure de votre bilan, de savoir que le peuple ne vous a pas élu pour gérer des états d’âme mais pour propulser le développement de notre nation. La gestion clanique doit être révolue. Le partage du gâteau idem. Et, à ce niveau, des prémices inquiétantes s’installent lentement. Le Sénégal ne se développera jamais avec des choix d’hommes guidés par des calculs politiques liés à des échéances à venir. Cela nous a beaucoup retardés. Il est temps d’y mettre un terme.
Monsieur le Président, trop d’affection aveugle la raison. L’inacceptation d’un tel proverbe conduit le plus souvent un chef à faire un mélange des genres nuisible à sa mission. Il faut écouter vos collaborateurs avertis, qui ne vous flattent pas mais ne vous choquent pas non plus et qui savent user de la bonne dose de pédagogie pour vous relater toujours ce qui ne vas pas. Un guide en a besoin et cela existe au sein de votre peuple. Refusez toujours que des hommes et des femmes, malintentionnés, vous enferment dans la chaudière de l’égo. Cela aveugle assurément. Leur langue mielleuse et leur trafic d’influence surdimensionné, grâce à un lobbying professionnellement arnaqueur, sont dévastateurs!
Après plusieurs heures de lourdes attentes pour ceux qui vous veulent du bien, mais aussi ceux qui prient pour votre descente aux enfers, vous avez publié la composition de votre premier gouvernement. Nous vous souhaitons la capacité à combler les déficiences de certains au cas où elles venaient à se manifester de façon à ce que le peuple ne puisse pas quitter, de sitôt, la demeure de l’espoir qu’il vous porte. Nous saluons le retour à la maison de Souleymane Jules Diop tout en espérant, très bientôt, la libération des prisonniers des émeutes nées du refus de la candidature du Président sortant. Nous espérons que la justice fera son travail et que nous compterons, très bientôt, Barthélémy Diass parmi nous.
Tafsir Ndické DIEYE
Auteur de polars et de poésie dont :
Odeur de sang (polar), Silence ! On s’aime poésie
Editions Le Manuscrit, Paris mars 2008
Horreur au Palais, Coédition NEI/CEDA Abidjan Novembre 2010
Membre du Pôle programme de Macky 2012
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