XALIMANEWS- A quelques petits jours de la fête de l’Aïd, les préparatifs sont à leur summum dans la capitale sénégalaise. A Dakar, le mouton de Tabaski, principalement, se cherche et s’annonce…dans la difficulté. Pour cause, le coup de gueule est dans le prix. Hormis les raisons évoquées par les « revendeurs », dues à de nombreux désagréments sur certains sites de vente, cette année, il semble qu’on a « cassé le prix » du côté des acheteurs sénégalais. Par ailleurs, toutes les formes de subtilité y passent finalement qui, pour avoir son bélier de sacrifice, qui pour sortir de l’opération indemne.
D’abord, il faut noter que les vendeurs de moutons, entre éleveurs traditionnels et « businessman de circonstance », se plaignent des espaces réduits par les mairies. D’autres se sentent obligés de disperser « leur produit » au niveau de différents sites. « Vous devez remarquer qu’il y a de nombreux sites à Dakar mais pas beaucoup de moutons sur place. Il s’y ajoute que tout le monde n’a pas eu le courage d’amener ses moutons à Dakar car le risque est toujours là. Par ailleurs, on peut opter pour le mouton de la capitale et dans ce cas, il devient plus cher », explique Oumar, revendeur de circonstance qui officie au rond point de la Case, aux Parcelles Assainies. Pour la deuxième année consécutive, le jeune homme mène une « opération Tabaski » en allant acheter des moutons, pour une certaine clientèle, dans la brousse pour revenir les revendre à Dakar. Pour lui, cette opération aide beaucoup de familles dont les pères peuvent facilement avoir le mouton de Tabaski à moindre coût et sans se déplacer. Au moment où les moutons domestiqués à Dakar se vendent plus chers, Oumar et ses compagnons rassurent du fait qu’ils s’alignent avec les éleveurs qui débarquent dans la capitale et aident, par ailleurs, dans la provision en faisant leur business dans aucun dommage. « Bien au contraire, nous avons des clients personnels qui viennent nous voir pour bénéficier de l’opération ». Et justement, il s’agit d’une opportunité pour Khalil, un client rencontré sur le site qui a finalement fait son choix. « Ici, les moutons ont un coût presque réduit à deux, ceux qui nous arrange car cette année, nous avons cassé le prix du fait de la conjoncture et tout en sachant que les jeunes gens du quartier s’organisent pour amener à chacun son mouton moyennant un prix raisonnable, en général un prix que nous fixons d’avance selon nos moyens », se réjouit-il.
Plus loin, sur un autre site au rond point 22, toujours aux Parcelles assainies, l’opération Tabaski ou plutôt la vente de moutons reste classique. Toutefois, des clients se plaignent de la cherté des moutons. Ici, le bélier est entre 100.000 et 900.000 francs CFA. Des prix presque figés qui font « fouir » les gorgorlous. « C’est cher, très cher pour nous autres qui ont un budget limité », se désole M. Bèye, venu s’enquérir des prix non loin de son lieu de résidence. Pour la plupart des sénégalais, le mouton de Tabaski est particulièrement cher cette année sur presque tous les sites à Dakar. Pendant que la plupart des vendeurs, dans ce coin, cherchent à justifier les prix des moutons qui, selon eux, sont relativement abordables. « Ce ne sont pas des moutons de brousse mais plutôt de bonnes trouvailles élevées par nos soins et dont le coût doit forcément correspondre à tout ce processus », explique l’un des vendeurs qui signale que la plupart des clients intègrent le fait et ne marchandent pas pour autant au moment où d’autres rebroussent chemin dès l’annonce du prix. « Parfois, ce n’est pas facile de vendre à certains, surtout au niveau de cette zone où les gens ont déjà un préjugé sur les prix et préfèrent aller en d’autres lieux. Les gens n’ont pas d’argent et arrivent timidement », précise t-il en détaillant : « En plus, on ne peut pas toujours distinguer l’acheteur potentiel de celui qui cherche autre chose . Le problème est que les « rangouman » passent par là et rend l’atmosphère délétère. S’y ajoute, le manège des voleurs. heureusement que nous n’avons pas beaucoup de moutons et que nous ne gardons jamais l’argent sur nous », confie t-il, pour expliquer le système des achats en ligne par le biais de certains services de téléphonie mobile. Il faut dire que beaucoup de vendeurs de moutons ont trouvé, par le biais de ce procédé moderne, une bonne occasion de faire des affaires. Aussi, d’aucuns n’hésitent pas à nouer des partenariats avec ces entreprises qui leur achètent des moutons à offrir à leurs clients dans le cadre de leur propre « Opération Tabaski » moyennant des gadgets de publicité. Des opérations qui ont certainement de beaux jours devant elles.
Diouma SOW