Le premier ministre tunisien Mohammed Ghannouchi a annoncé lundi l’organisation d’élections générales en Tunisie dans «six mois au plus tard», dans une déclaration faite à la chaîne de télévision Al-Arabiya.
«Des élections seront organisées dans six mois au plus tard», a déclaré M. Ghannouchi, peu après avoir annoncé la formation d’un cabinet d’union nationale chargé de gérer la transition jusqu’aux prochaines élections.
«La Constitution prévoit la tenue d’élections dans 45 à 60 jours (…), un délai qui n’est pas suffisant» pour mener les réformes nécessaires à l’organisation d’élections démocratiques, a-t-il ajouté sur Al-Arabiya, une chaîne satellitaire à capitaux arabes émettant depuis Dubaï.
Un délai de six mois, convenu lors des consultations avec les partis d’opposition ayant précédé la formation du gouvernement d’union nationale, «est raisonnable», a-t-il estimé.
Ce délai permettra au gouvernement de «réformer la législation» et donnera «aux partis le temps de s’organiser et de se préparer aux élections pour que le scrutin ne soit pas de pure forme», a-t-il expliqué.
Il a par ailleurs annoncé que «la sécurité commence à se rétablir progressivement» en Tunisie, en proie à des actes de pillage et des exactions, notamment à Tunis et sa banlieue.
Le rétablissement de la sécurité se fait «malgré la férocité des bandes de saboteurs», a-t-il ajouté, indiquant que des membres ce ces bandes «ont été arrêtés» et présentés à la justice.
À Tunis, les pillages et saccages sont attribués à des membres de l’appareil sécuritaire liés à M. Ben Ali et cherchant à créer le chaos pour favoriser son retour.
«L’armée nationale applique des décisions des autorités civiles. L’armée respecte la République, ce qui est à l’honneur de la Tunisie», a-t-il dit en réponse à une question sur le rôle des militaires dans le rétablissement de l’ordre dans le pays.
Une amnistie générale, réclamée depuis des décennies par l’opposition et les organisations de la société civile, «sera à l’ordre du jour du gouvernement», a par ailleurs assuré M. Ghannouchi.
Adopter une telle mesure est de nature à «créer une nouvelle atmosphère et à favoriser une réconciliation» nationale, a-t-il ajouté.
Mohammed Ghannouchi, dernier premier ministre du président tunisien déchu Ben Ali, a annoncé lundi un gouvernement d’union nationale, comprenant trois chefs de l’opposition et huit ministres de l’équipe sortante.
Au pouvoir depuis 23 ans, le président Ben Ali a fui son pays vendredi après un mois de révolte populaire sans précédent, réprimée dans le sang, et a trouvé refuge en Arabie saoudite.
Source:cyberpresse
Agence France-Presse
Dubaï