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Des logements de l’Etat mutés en bail de 50 ans : Wade bazarde la Cité Fayçal – Les bénéficiaires payent 104 000 francs par mois

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Ne pouvant aliéner facilement les propriétés de l’Etat pour le compte de ses proches, le Président Wade leur avait établi un bail de 50 ans, que ces personnes paient à un peu moins cher que le prix d’un petit appartement dans les cités dortoirs de Dakar.
La fin du régime de Abdoulaye Wade a sonné le glas des espérances de beaucoup de gens, notamment de ceux de certains caciques qui comptaient sur leur proximité avec le pouvoir pour acquérir un patrimoine bâti. D’ailleurs, nombre de conseillers, ministres et autres hauts fonctionnaires qui ont servi sous Wade et qui aujourd’hui sont au chômage, risquent, s’ils ne prennent pas les devants pour débarrasser le plancher, d’être expulsés de leur logement de fonction.

Mais d’autres ont été plus malins. Nombre de ceux qui occupent des logements conventionnés, ont cher­ché le moyen de s’approprier les biens de l’Etat avant que ne leur soit notifié la décision de déguerpir, une fois qu’ils n’étaient plus en fonction. Bon nombre parmi des personnes rentrant dans cette catégorie habitent la cité Fayçal, à Cambérène.

Blocage à la Dgid

Cet ensemble de villas de grand standing a été érigé par le défunt milliardaire El Hadj Djily Mbaye au début des années 1990, peu de temps avant le premier sommet de l’Oci que le Sénégal a abrité. Les logements étaient d’abord destinés à la location, mais pour l’époque, les prix proposés semblaient prohibitifs à la majorité des Sé­négalais, et n’avaient pas trouvé preneur. C’est ainsi que, pour plusieurs raisons, dont certaines liées à l’organisation du sommet de l’Organisation de la conférence islamique, l’Etat en est venu à prendre possession de la majorité de ces villas, et Djily Mbaye a pu vendre le reste à des particuliers.

La partie payée par l’Etat a fini par servir à loger des ministres et des hauts fonctionnaires, comme dit plus haut. Mais, avec les années, il se trouve que certains parmi les occupants, qui ont quitté leurs fonctions, ont voulu malgré tout conserver leur logement. Dans les derniers mois précédant l’élection présidentielle, une délégation de ces occupants des maisons de l’Etat, dont un grand nombre réside à la cité Fayçal, a introduit une demande auprès de l’ancien président de la République, M. Ab­doulaye Wade, pour que ce dernier appuie leur volonté d’acquérir des titres de propriété de leur domicile. Et il se dit que le président Wade y était favorable et a initié la procédure. C’est la Direction des impôts et domaines qui a fait capoter la manœuvre. Les services de M. Amadou Ba ont fait comprendre au chef de l’Etat sortant que l’on ne pouvait aliéner les biens de l’Etat sur un simple claquement des doigts, et qu’il y avait une procédure à respecter. Et surtout que la procédure devait reposer sur des motifs bien solides, dans lesquels les intérêts de l’Etat étaient bien sauvegardés.

Bail de 50 ans

De guerre lasse, les dirigeants politiques ont trouvé le moyen de satisfaire ces gens sans qu’il soit pour autant nécessaire de leur accorder un titre de propriété, difficile à obtenir. A chacun de ces gens, l’Etat a trouvé le moyen de faire un bail de 50 ans. Autant dire que certains parmi eux auront même la possibilité de léguer leur résidence à leur famille, et quasiment sans bourse délier.

Pour ces baux, chacun des bénéficiaires ne paie, selon les informations obtenues par Le Quotidien, que 104 000 francs Cfa par mois. Cela, au moment où, un petit appartement de moins de 150 mè­tres carrés dans la banlieue de Dakar coûte au minimum 150 000 francs Cfa. Comme quoi, le fait de s’être mis au service de l’Etat comporte des avantages non négligeables !

Pratique courante

A la direction du Patrimoine bâti de l’Etat, qui est maintenant rattachée au Secrétariat général de la Présidence de la République, ce genre de pratique ne surprend presque plus, même si cela choque toujours. Des fonctionnaires font remarquer que les logements de la cité Fayçal ne sont pas les seuls concernés par des comportements de ce type, et que d’autres, même plus stratégiques encore, ont fait l’objet du même traitement de faveur de la part des dirigeants politiques.

Des exemples sont donnés de certains gros pontes de l’époque de Abdou Diouf, dont certains avaient une résidence presque contiguë au palais de la République, et qui ont pu obtenir des faveurs de ce type. Le changement de régime leur avait permis de continuer d’occuper quasi impunément les logements de fonction qui leur avaient été octroyés en leur temps. Le président Abdoulaye Wade a suivi la même voie avec certains de ses proches, et cette affaire de la cité Fayçal n’est que la partie la plus visible de l’iceberg. Même des pontes du régime Macky Sall en bénéficient. [email protected]

3 Commentaires

  1. NUL N’OSE AUJOURD’HUI S’ERIGER EN AVOCAT DES PILLEURS DU REGIME LIBERAL DECHU,LES PREUVES SONT TELLEMENT CONSTANTES QU’ON N’A PAS BESOIN D’ETRE AVOCAT POUR LE DEMONTRER,NOUS ,LA MACKYSPORA ,CONVAINCUS DE LA DETERMINATION DE NOTRE PRESI A ALLER JUSQU’AU BOUT DANS CETTE AFFAIRE,SOMMES TRES OPTIMISTES QUANT A L’ABOUTISSEMENT DE CES MESURES.

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