Des mannequins, serveuses, commerçantes nues et «vendues» à de riches arabes

XALIMANEWS : Un vaste réseau de proxénétisme qui étend ses tentacules dans les pays du Golfe, vient d’être démantelé par les limiers de la Sûreté urbaine de Dakar. Le cerveau de cette machination, Médoune Guèye dit Nino, patron d’une entreprise de sérigraphie, proposait à ses vicieux clients pétrodollars (Dubaï) et Sénégalais nantis, des photos obscènes et vidéos de mannequins nus, commerçantes, serveuses…, muées en prostituées de luxe.

Une exaspérante et non moins offensante affaire de mœurs, qui a ce don de piquer au vif la sensibilité d’esprits puritains, pourrait prochainement défrayer la chronique sous nos cieux. Il s’agit du démantèlement par les limiers de la Sûreté urbaine de Dakar, d’un vaste réseau de proxénétisme qui étend ses tentacules jusque dans des pays du Golfe. La quintessence de cette rocambolesque affaire de mœurs révèle une prostitution déguisée de luxe, de Sénégalaises d’une certaine classe : mannequins, commerçantes, serveuses, jet-setteuses… muées en vendeuses distinguées de plaisir, pour ferrer de vicieux pétrodollars et autres riches libidineux sénégalais.

Nino et son deal lucratif au profit de princes à Dubaï…

Une lucrative activité délictuelle orchestrée de main de maître par le sieur Médoune Guèye, 40 ans, alias Nino, patron d’une société de la place, spécialisée dans des travaux de sérigraphie. Des termes de cette procédure, il s’avère aussi que ce proxénète domicilié à la Patte d’oie Bulders, déroulait ses activités délictuelles, en adéquation avec sa copine, Ndèye S. Diakhaté, serveuse au restaurant «Crystal Palace», suivant un subtil modus opérandi. Parallèlement à sa profession de sérigraphe qui manifestement, ne nourrit pas son homme, Médoune Guèye a visiblement choisi de faire de cette activité, un iceberg censé dissimuler son business de proxénète, à l’aide duquel, il peut s’en mettre plein les poches.

Pour y parvenir, le quadra s’est doté d’appareils électroniques de dernière génération, (tablettes, téléphones de marque, dotés d’une grande résolution d’images…) et a créé une banque d’images (photos et vidéos). Pour ce faire, il fallait appâter et enrôler de gracieuses et gazéifiées sénégalaises, adeptes du gain facile, à qui il a fait miroiter la possibilité de s’enrichir au contact de pétrodollars (dont un riche prince de Dubaï et son frère) et autres vicieux sénégalais nantis.

Une offre alléchante qui a séduit plus d’une demoiselle avide de liasses de billets de banque. Dans un premier temps, Nino est parvenu, toutes voiles dehors, à enrôler près de 10 jeunes filles, formellement identifiées. Il s’agit de A. D Mbodji 24 ans, domiciliée à Yoff Apecsy, des commerçantes M. Biagui 27 ans, domiciliée à la Sicap Baobab et Penda Faye 21 ans, domiciliée à Amitié 3, de la serveuse R. Diatta 28 ans, officiant au restaurant à l’enseigne «Marmiton», de la demoiselle M. S. Sonko 25 ans, de la demoiselle A. Guèye et du mannequin, A. Seck 23 ans, domiciliée à la Sicap Liberté 6.

Images et vidéos pornographiques envoyées via WhatsApp

Le principe du proxénète accepté, plusieurs filles se mettent à l’œuvre. Si certaines se sont photographiées dans des positions à caractère pornographique, d’autres, plus ambitieuses, ont choisi de produire des films érotiques dignes des stripteaseuses bombe-latine. Des œuvres «d’art» sybarites envoyées à Nino, via l’application WhatsApp. Des images et vidéos obscènes à caractère pornographiques que Nino utilisait pour appâter ses richissimes clients de Dubaï et du Sénégal. Seulement, Nino ne se limite pas à jouer les médiateurs sexuels, il n’hésitait à franchir le rubicond, en organisant des parties de jambes en l’air rétribuées à coups de liasses de billets de banque, entre les filles et des personnalités nationales triées de son carnet d’adresses.

Le coup de filet de la Brigade des mœurs

Cette entreprise délictuelle sera infiltrée le 27 octobre dernier, par la Brigade des mœurs de la Sûreté urbaine de Dakar. Ces limiers défenseurs des bonnes mœurs, obstinés à élucider ce réseau de proxénétisme déroulé à la Sicap Liberté 6 Extension, où Médoune Guèye tient son QG.

Investissant les lieux, les limiers de la Brigade des mœurs y ont pris de court M. Guèye, surpris prenant des images pornographiques d’une fille. La perquisition de ce «labo» a permis de découvrir une tablette de marque «Samsung», un appareil photographique de marque «Sony»… saisis et placés sous scellés, alors que M. Guèye sera convoyé dans les locaux de la Sûreté urbaine, pour enquête.

L’exploitation de la tablette a permis de découvrir plusieurs images et vidéos des filles susmentionnées et dont les identités ont été révélées par Nino. Localisées, interpellées et entendues, elles ont confirmé être bien celles qui figurent sur ces photos et vidéos obscènes, avant d’unanimement regretter leur attitude déshonorante, arguant avoir été flouées par Médoune.

Selon elles, Guèye leur avait proposé d’envoyer ces photos et vidéos obscènes, à caractère pornographique, dans le but d’appâter et séduire un riche prince de Dubaï et son frère.

Loquaces, M. S. Sonko, A. Seck et M. Biagui ont indiqué avoir par la suite, flairé une supercherie et demandé à Médoune Guèye de supprimer leurs images. Ce que, précisent-elles, il a accepté de faire. Ce trio précisera s’être limité à envoyer des vidéos, assurant n’avoir entretenu aucune relation sexuelles ni avec M. Guèye ni avec quelque autre de ses clients.

Confessions de rapports sexuels avec des clients de Nino

Dans la foulée, A. D. Mbodj et A. Guèye ont, en sus des photos envoyées, reconnu avoir entretenu des relations sexuelles tarifées avec des personnalités figurant dans le carnet d’adresses de Nino, alors qu’elles ne sont pas inscrites au fichier sanitaire et social. R. Diatta avait dans un premier temps, nié toute implication dans de telles pratiques, avant de se raviser, lors de sa confrontation avec M. Guèye.

Elle avoue avoir effectivement entretenu des relations sexuelles rétribuées avec des clients qui lui a présentés M. Guèye, notamment, un certain L. Kébe.

Au cours de l’enquête, les limiers de la Brigade de recherches ont composé le numéro de téléphone de Nino. Au bout du fil, sa petite amie, Nd. S. Diakhaté, invitée à se présenter au commissariat avec ledit téléphone dont l’exploitation a permis de constater que toutes les données WhatsApp ont été supprimées, alors que son fiancé, pris de court, n’avait eu le temps de le faire.

Mise devant ce fait, Nd. S. Diakhaté a nié en être l’auteur, sans convaincre. Elle a été arrêtée pour complicité de proxénétisme. Au terme de la garde à vue, Médoune Guèye et sa clique ont été déférés hier, au parquet, pour respectivement, proxénétisme, traite de personnes, diffusion d’images à caractère pornographique et défaut de carnet sanitaire.

L’OBS