Le secrétaire américain à la Défense Leon Panetta a «fermement» condamné mercredi la conduite de soldats américains qui se sont photographiés avec des restes humains d’insurgés afghans et dont les images ont été révélées par le Los Angeles Times.
«Ces images ne représentent en rien les valeurs ou le professionnalisme de la vaste majorité des troupes américaines qui servent aujourd’hui en Afghanistan», a déploré dans un communiqué le chef du Pentagone, qui se dit également «déçu» par la publication de ces images par le quotidien américain.
Le Los Angeles Times a révélé mercredi que des soldats de la 82e division aéroportée américaine s’étaient photographiés avec des restes de kamikazes afghans dans la province de Zaboul (sud-est) en 2010.
En février 2010, plusieurs soldats dépêchés pour relever les empreintes digitales et tenter de prendre l’empreinte rétinienne d’un insurgé qui s’était fait exploser, se sont pris en photo alors que certains soulevaient les jambes déchiquetées.
Quelques mois plus tard, des hommes de la même section se sont à nouveau photographiés avec des cadavres d’insurgés. Une photo montre notamment deux soldats posant en tenant la main d’un cadavre, majeur levé. Une autre montre un soldat serrer la main d’un homme barbu mort, rapporte le quotidien américain.
Cette affaire intervient à un moment délicat pour les forces de la coalition après l’épisode des exemplaires du Coran incinérés sur la base de Bagram (nord) qui avait conduit à plusieurs jours de manifestations violentes dans le pays, et la folie meurtrière du sergent américain Robert Bales, accusé d’avoir assassiné 17 villageois dans leur sommeil, dont de nombreux femmes et enfants.
«Une enquête qui pourrait déboucher sur des poursuites disciplinaires est en cours», assure M. Panetta, qui participe à Bruxelles à une réunion des ministres de la Défense de l’OTAN.
Les soldats impliqués dans «cette conduite inhumaine» devront en répondre devant la justice militaire américaine, ajoute-t-il.
Le ministre américain s’est également dit «déçu» par la publication de ces photographies malgré les demandes du Pentagone. «Le danger est que ces images soient utilisées par l’ennemi pour provoquer des violences contre les soldats américains et afghans», explique-t-il, précisant que les forces américaines en Afghanistan avaient «pris des mesures» pour se protéger en cas d’incidents.
AFP