Côte d’Ivoire : Désiré Tagro, suicide ou assassinat ?
Que sont devenus les plus fidèles soutiens de Laurent et Simone Gbagbo ? Comme eux, certains ont été arrêtés, d’autres se sont placés sous la protection de la Force française Licorne. D’autres encore, comme Charles Blé Goudé, restent introuvables. Désiré Tagro, lui, est mort. Selon plusieurs sources, il se serait suicidé. Mais d’après Toussaint Alain, il s’agirait d’un assassinat.
De tous les anciens cadres du système Gbagbo, c’est peut-être l’ancien ministre de l’Intérieur Désiré Tagro, natif de la ville d’Issia (centre-ouest), qui a connu le sort le plus tragique. Selon une source diplomatique au sein de l’Union africaine et plusieurs témoignages concordants, le secrétaire général de la présidence n’a pas supporté l’idée de se rendre aux Forces républicaines d’Alassane Ouattara. Lors de l’assaut donné sur la résidence présidentielle de Laurent Gbagbo, hier en fin de matinée dans le quartier de Cocody, il est l’un des premiers à sortir du bunker en agitant un tissu blanc en signe de reddition.
Puis, après que Laurent Gbagbo s’est également extrait de sa cachette, Désiré Tagro se saisit de son pistolet et se tire une balle en pleine bouche. Il décédera ce mardi matin à la Polyclinique internationale Sainte Anne-Marie (Pisam) du quartier Cocody Canebière. Mais la version donné mardi matin par Toussaint Alain, le porte-parole parisien de Laurent Gbagbo, est radicalement différente. Pour lui, Tagro a été froidement assassiné par les FRCI. Et du côté du Golf Hôtel, on ne communique pas sur cette affaire pour l’instant.
Le mystère Charles Blé Goudé
Parmi les personnes arrêtées avec Laurent Gbagbo et placées avec lui sous la protection de la police de l’ONU au Golf Hôtel, se trouvent sa mère, Marguérite Lélé Gado, sa femme Simone, ses deux filles, les jumelles Marie-Patrick et Marie-Laurence, ainsi que son fils Michel. Des correspondants de médias français ayant cru voir, comme de nombreuses personnes, Charles Blé Goudé, la rumeur se répand que le leader des « jeunes patriotes » fait partie des détenus. En fait, il n’en est rien et le « fils spirituel » de Gbagbo restait introuvable dans la journée de mardi.
Interrogé par RFI mardi matin, le président du Front populaire ivoirien, Pascal Affi N’Guessan n’a pas dévoilé l’endroit où il se trouvait, mais plusieurs sources le disent au 43e BIMA de Port-Bouët sous bonne garde, avec l’ancien ministre de l’Économie et des Finances, Paul-Antoine Bohoun Bouabré, et le porte-parole de l’ex-gouvernement Gbagbo, Ahoua Don Mello. En revanche, toujours pas de nouvelle du général Philippe Mangou, ex-chef d’état-major des armées du président sortant.
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