XALIMA NEWS – En détention préventive depuis le 17 décembre 2013, Aïda Ndiongue, Abdou Aziz Diop, Amadou Ndiaye et Madou Sall ont comparu, hier, devant la 3ème Chambre correctionnelle du tribunal de Dakar. Ils sont poursuivis pour détournement de deniers publics d’un montant de 20 milliards de FCfa, complicité d’escroquerie sur des deniers publics, complicité de faux et usage de faux en écritures publiques et privées et exercice illégale du commerce par un fonctionnaire. Les prévenus ont contesté les faits qui leur sont reprochés.
Au commencement, les avocats de l’Etat ont sollicité le renvoi de cette affaire pour la convocation de nouveaux témoins. Me Samba Bitèye a fait savoir que la défense a produit des dossiers d’une centaine de pages. Lesquels n’ont pas été communiqués aux conseils de la partie civile, seulement à l’agent judiciaire de l’Etat (Aje).
Ainsi, ils ont souhaité entendre les témoins qui n’ont pas été cités à savoir le directeur de la Caisse de sécurité sociale (Css) et celui de l’Institution de pré- voyance retraite du Sénégal (Ipres). Sur ce, l’un des avocats de la défense, Me Mbaye Jacques Ndiaye s’est levé pour soutenir que la demande de la partie civile n’est autre que du «dilatoire».
Il a fait savoir que comme l’Aje avait les documents, il devait leur communiquer cela dans la mesure où ils plaident pour la même cause. Le parquet a indiqué avoir bien reçu le dossier et il l’a exploité. Donc, il est prêt à prendre ses réquisitions. Non sans dire qu’il appartient au tribunal de retenir le document versé dans cette affaire ou de l’écarter.
En tout état de cause, rappelle le Substitut du procureur, «tout sera discuté et dé- battu à la barre». Arguant que les prévenus sont en détention et que le document a déjà été communiqué à l’Aje, le juge a rejeté la demande des avocats de l’Etat. « Il fallait me mettre en prison, mais j’ai livré tout le matériel».
Poursuivis pour détournement de deniers publics d’un montant de 20 milliards de FCfa, complicité d’escroquerie sur des deniers publics, complicité de faux et usage de faux en écritures publiques et privées et exercice illégale du commerce par un fonctionnaire, l’ancienne sénatrice libérale, Aïda Ndiongue, l’ancien directeur de cabinet du ministre de l’Habitat, Abdou Aziz Diop et un autre fonctionnaire dans ledit ministère, Amadou Ndiaye et Madou Sall ont été placés sous mandat de dépôt le 17 décembre 2013.
Hier, ils ont comparu devant la 3ème Chambre correctionnelle du tribunal de Dakar, en niant les faits qui leur sont reprochés. Lors des débats d’audience, Aïda Ndiongue a affirmé que depuis 2001, elle est sur le projet Plan Jaxaay quand Salif Ba était ministre de l’Habitat et directeur du Projet de construction et de réhabilitation du patrimoine bâti de l’Etat (Pcrpe) sous Abdoulaye Wade.
Donc, fait-elle remarquer, «je peux livrer en qualité et en quantité chaque fois qu’il y a des commandes». La prévenue pré- cise que depuis 1987, elle n’a jamais été épinglée par un corps de contrôle de l’Etat.
Et que dans cette affaire, c’est le ministère de l’Urbanisme, de l’Habitat et de l’Hydraulique qui a fait l’appel d’offres. Ainsi, 4 marchés lui ont été attribués. Il s’agit de motopompes, de bacs à ordures et de tentes, des machines bétonnières, de fabrications de jus et de chaussures. Le dernier marché était relatif à la maison de l’outil. « Je suis l’aînée de ma famille. J’ai pris très tôt en charge les enfants de mes frères et sœurs.
Comme le métier d’enseignant ne nourrit pas son homme, j’ai décidé de créer des entreprises», soutient-elle. Sa première société individuelle voit le jour en 1988. En 1995, Aïda Ndiongue gagne la construction de la route d’Ouakam.
« Beaucoup de ponts et de pavages ont été faits par les entreprises de ma famille à savoir ‘’Keur Maram’’, ‘’Bafa Cissé’’, ‘’Marième Bercy’’ ou ‘’Cheikh Ahmed Tidiane’’. Je suis la caution de toutes ces sociétés des membres de ma famille et aucune loi ne l’interdit. Je ne suis la propriétaire que d’une seule entreprise qui est ‘’Dialawaly’’. J’ai gagné des marchés, mais je ne connais pas le nombre exact», déclare la prévenue.
Mais, c’est en 2008 qu’elle commence à fournir des maté- riels pour le Plan Jaxaay. «Le matériel a été livré. Cependant, il fallait me mettre en prison. Le Plan Jaxaay n’a pas d’entrepôt, c’est pourquoi le reste du matériel sont dans mon local qui est au Lycée Maurice de Lafosse. La commande était de 500 motopompes de 500 m 3 5000 tentes et 500 bacs à ordures», indique-t-elle.
Avant de poursuivre : «En lieu et place, je leur ai même fourni des motopompes de 520 m3. C’est Moussa Diouf qui a réceptionné le maté- riel, mais il a refusé de signer le bon de livraison en soutenant qu’il ne le fera pas tant que tout le maté- riel n’est pas disponible. C’est la raison pour laquelle, je suis mal à l’aise que je sois traînée devant la justice».
L’ancienne sénatrice de préciser : « nous ne signons des contrats qu’avec le ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat, mais pas avec les Sapeurs pompiers ou avec la Direction de la protection civile (Dpc). J’ai tout livré. De même, le directeur de la maison de l’outil, Mor Seck n’avait pas d’entrepôt».
Des bijoux de 3 milliards de FCfa : « c’est mon argent, j’en fais ce que je veux» A la question du juge de savoir pourquoi des mouvements n’ont pas été notés sur ses deux comptes domiciliés à la Cbao et qui contiennent respectivement les sommes de 16,6 milliards et 350 millions au cours de l’exécution de ces marchés, Aïda Ndiongue rétorque :
« Ce sont des relations de confiance qui me lient avec mes fournisseurs. Mais, je donne des avances. Toutefois, cet argent ne m’appartient pas.
C’est le compte de Mbackiyou Faye. Toutes les sociétés incriminées appartiennent aux membres de ma famille. Dialawaly n’est pas attributaire de ces marchés ». Et de renseigner : « Ce que j’ai livré était conforme à la commande qui m’a été faite. J’ai amené des spécifications techniques qui étaient conformes au cahier de charge».
Quid des coffres trouvés à la banque et qui contiennent des bijoux d’une valeur de 3 milliards de FCfa, la prévenue déclare :
«J’ai entendu le Procureur lors de sa conférence de presse soutenir que le montant de ces bijoux étaient de 15 milliards. Même la femme du Sultan ne peut pas avoir des bijoux de ce montant. Je suis du fleuve et je suis une femme. Nous aimons les bijoux. Mais, ils s’élèvent à 600 ou 800 millions de FCfa. En plus, c’est mon argent, j’en fais ce que je veux».
Aussi, souligne-t-elle : « je veux dire la vérité rien que la vérité au tribunal. Je n’ai rien à cacher». Ce pour maintenir qu’elle ne connaît que de nom son présumé complice, Madou Sall. « On a échangé au téléphone qu’une seule fois», note-t-elle.
Grand Place
la verité est qu »elle rende l’argent qu’elle a volé c’est une voleuse cette dame il est clair qu’ elle s’est enrichie illicitement donc il faut que la justice fasse son boulot .
Comment peut elle être poursuivie pour « DÉTOURNEMENT DE DENIERS PUBLICS » alors qu’elle n’a jamais eu à gérer des deniers publics ? Est ce que les mots ont, pour ces gens, le même sens que ceux qu’ils ont pour le reste de la terre ?