Plus de neuf tonnes d’engrais ont été détournées. De l’urée, mise à la disposition de la commission de distribution mise en place par arrêté n° 020 ADSP du 25 mai 2012, a été détournée, d’une manière singulière. Alerté par un jeune du village, sur une impressionnante quantité d’engrais rimée au domicile d’un certain Djiby Sy, le sous-préfet a envoyé ses hommes, pour vérifier l’information du fils de Ndiaye Senghor. Mais, c’était sans compter avec la promptitude du commandant de brigade de Foundiougne qui a fait illico presto, une descente musclée pour saisir l’urée, dont l’acheteur et son complice avaient déjà commencé à écouler une partie.
Le commandant décale le sous-préfet de l’opération et étonne
Une intervention rapide que les populations ont saluée. La gendarmerie n’a pas perdu de temps, dès qu’elle a été informée par la même personne qui a alerté la sous-préfecture. Curieusement, dans cette affaire, les éléments de la brigade de Foundiougne ont survolé l’autorité locale qui a été complètement zappée. Alors qu’en réalité, Léopold Diouf, le sous-préfet, l’autorité principale, nommée par décision, les membres de la commission de distribution, sont chargés de veiller à une bonne répartition de tous les intrants. Dès lors, la question qui taraude les esprits, est de savoir, pourquoi le commandant de brigade, dans cette grave affaire qui implique le sous-préfet et Astou Souaré Seck, n’a pas cru devoir les informer ou les associer dans l’opération. Autre curiosité, seules cinq tonnes ont été saisies et gardées dans les locaux de la sous-préfecture. Alors que, les informations glanées ça et là, parlent de plus de neuf tonnes. Où est passée la différence ? Et ceci n’est pas la fin de l’étonnement car, le commandant de brigade devrait, comme la loi le stipule, convoyer la saisie. Mais, après bilan et conséquences, il a « confié » les cinq tonnes au sous-préfet.
La présidente de la commission de distribution renvoie la patate au sous-préfet
Astou Souaré Seck, présidente de la délégation spéciale en fin de mission, et présidente de la commission de distribution, veut se laver les mains dans cette rocambolesque affaire de détournement. Nommée par décision sous-préfectorale, cette dame, trouvée dans son bureau, perdue dans ses mesures avec une éprouvette à la main, semble ignorer tout de l’affaire. Elle finit par se lâcher, sous notre insistance, nous balançant, tout de go : « mon travail se limite à quantifier les besoins des paysans, selon leur quota et ce travail une fois fini, je ne m’occupe plus de rien ». Et d’ajouter : « aller régler cela avec le sous-préfet, c’est lui qui supervise la distribution de l’engrais ». Une attitude colérique qui renseigne qu’elle n’a pas encore digéré, selon les mauvaises langues, le fait que le sous-préfet n’ait pas appuyé la reconduction de son mandat, arrivé à terme, depuis le 8 juillet.
Le ministre de l’agriculture et le procureur de Fatick non informés
Conformément à la loi, l’engrais saisi devrait être parqué à la gendarmerie de Foundiougne qui a procédé à la saisie et qui a aussi, curieusement, libéré les mis en cause. Alors que normalement, le commerçant Oumar Cissé, qui se trouve être le fils cadet d’un marabout de la zone, du reste très influent et le receleur, ne sont pas inquiétés. Au niveau du ministère de Benoit Sambou, de même qu’au niveau du tribunal de Fatick, on ignore tout de cette affaire. Y a-t-il eu procès-verbal de constat ? Sur quelle base, les mis en cause ont-ils été libérés ? Le sous-préfet nous a signifié dans son bureau « qu’il appelle, sans succès, depuis deux jours, le commandant et qu’il ignore, lui aussi, si le procureur a été informé ». En tout cas, çà râle partout dans cette communauté rurale où cette affaire de détournement risque de créer des incidents majeurs, du fait que les paysans ne comprennent toujours pas la légèreté qui entoure le traitement de cette affaire de neuf tonnes d’urée subventionnées par l’Etat, avec l’argent du contribuable.
REWMI QUOTIDIEN
