Deux ans après le sommet de l’Oci : Des créanciers courent derrière Karim Wade

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L’Omni-compétent ministre de la Coopération internationale est sollicité de toutes parts par les créanciers de toutes les nombreuses structures qu’il gère. Mais à tout le monde, ses services ont des réponses qui conviennent. Par Mohamed GUEYE

ImageKarim Wade est un ministre exceptionnel, si l’on s’en tient uniquement à l’ampleur des maroquins dont il a la charge. C’est certainement cet élément, en plus d’autres considérations, qui fait que les gens le sollicitent pour obtenir son appui dans la solution de leurs problèmes. Ainsi, bien que son père et lui aient répété sur plusieurs tons que la véritable personne morale de l’Agence nationale pour l’organisation de la conférence islamique (Anoci), était M. Abdoulaye Baldé, c’est plus naturellement vers M. Wade junior que vont les complaintes quand il s’agit de l’Anoci. Ainsi, cette agence a cessé d’exister depuis l’année dernière, mais ses séquelles continuent à faire leurs effets, notamment dans l’économie du pays, jusqu’à ce jour. Certaines entreprises continuent ainsi à courir après leurs créances, depuis de longs mois. Ces créances ont plusieurs motifs, et couvrent parfois des montants importants, même si pour certaines, les sommes en jeu semblent assez ridicules.
Certains créanciers n’ont pourtant pas perdu espoir et continuent de relancer les anciens dirigeants de l’agence, qui est morte de sa belle mort, après avoir terminé sa mission. Il y a le cas de la société Dakar catering, spécialisée dans la restauration dans les avions ou pour des manifestations de grande ampleur. Pour les besoins du Sommet de mars 2008, elle avait obtenu le marché de la restauration du personnel chargé de la logistique, et basé à l’hôtel Méridien, et à la base aérienne de Ouakam. Pourtant, deux ans après, cette entreprise court après les 23 100 000 francs Cfa, représentant le montant de ses prestations. De guerre lasse, le Directeur général de l’entreprise a saisi par correspondance le ministre d’Etat Karim Wade, qui a été le président du Conseil de surveillance de l’Anoci, pour solliciter son aide afin de solder leurs comptes.
Comme dit plus haut, cette société n’est pas la seule à avoir demandé à Karim Wade de l’aider à régulariser ses comptes auprès de son ancienne structure. D’autres sociétés l’ont également touché, mais pour des dettes encore plus récentes. Il y a le cas de la société Kazar, spécialisée, entre autres choses, dans les installations électriques et le froid, qui réclame également au ministre d’Etat Wade, outre des frais afférents au sommet de l’Anoci, le montant de la remise en état de l’installation électrique de ses bureaux à l’immeuble Tamaro, à la suite de l’incendie qui l’avait frappé (voir Le Quotidien n°2018 du vendredi 2 octobre 2009).
Ayant, dans un délai relativement court, remis les installations électriques du cabinet du ministre d’Etat Karim Wade, à l’immeuble Tamaro en état, et après les avoir encore plus sécurisées, pour éviter des surprises du genre de celles qui ont provoqué l’incendie d’octobre dernier, les dirigeants de la société Kazar attendent d’être payés de leur travail. Ce que ne récusent pas les responsables du ministre des Infrastructures, de la Coopération internationale, de l’Aménagement du territoire et des Transports aériens.
Néanmoins, le Directeur de cabinet du ministre d’Etat, qui a été interpelé sur ces différentes affaires, a déclaré que la facture de Kazar, datant du 23 mars, était toute récente, et venait d’être enregistrée. Et les procédures comptables admises dans la passation des marchés, donnent à l’administration trois mois pour régler la facture. Et M. Kane a tenu à garantir que cela sera fait sans problème. M. Abdoulaye Racine Kane a tenu à signaler que son ministre, M. Karim Wade, a toujours tenu à ce que les factures des entreprises soient payées rapidement, parce qu’il ne veut pas que le développement du secteur privé soit entravé. Et par ailleurs, ajoutera Abdoulaye Racine Kane, qui accompagne Karim Wade depuis l’Anoci, ni cette dernière structure ni le ministère n’ont d’arriérés de paiement.
Il se base pour cela, sur le fait que, selon lui, les dépenses d’hôtellerie et de restauration, induites par le sommet de l’Oci, seraient du ressort de la présidence de la République, et non de l’Anoci. Et assure M. Kane, le Secrétaire à l’administration générale et à l’équipement (Sage) de la présidence de la République, avait déjà commencé à payer les créanciers qui se sont manifestés. Pour ceux qui ne se sont pas manifestés, à un moment, ledit Sage aurait reversé l’argent au Trésor public.
M. Kane n’a pas dit ce qui justifie que ce fut la présidence de la République qui ait à régler des dettes contractées dans le cadre du Sommet de l’Oci, en substitution de l’Anoci. Ni pourquoi on n’a pas appelé les différents créanciers, pour apurer leur situation, et permettre à l’Anoci de mourir en paix, sans laisser derrière elle des pleurs et des grincements de dents.

lequotidien.sn

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