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Diaspora : Vous dépouiller de votre caisse mais point de dépouille dans la caisse (Par Abib DIOP)

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La crise sanitaire liée au covid-19 a fini de créer la psychose dans de nombreux pays et le Sénégal n’est point épargné.
Certes la maladie est à prendre très au sérieux et il convient de prendre toutes les précautions afin d’endiguer sa propagation. Mais nos dirigeants ne doivent point céder à une panique démesurée qui dicterait des mesures injustifiées.

L’Etat du Sénégal a décidé d’interdire le rapatriement de toute dépouille mortuaire liée au covid-19. Ceci émanant d’une recommandation du comité national de la gestion des épidémies.
Certes face à une situation exceptionnelle l’Etat doit prendre des mesures exceptionnelles mais qui ne sauraient être dénuées d’humanisme. Nous saluons l’élargissement de 2000 prisonniers pour raisons humanitaires liées à la pandémie. Cet acte est pourtant discutable selon un angle du droit, faisant appel à la sacralité de la personne humaine, indépendamment de la faute commise ou alors d’un droit à la santé inaliénable. Nous ne sommes pas en train de défendre l’indéfendable, ni de nous opposer à la grâce présidentielle, mais juste démontrer l’inconséquence des mesures avec notamment le refus de rapatriement de toute dépouille mortuaire comme évoqué précédemment.

Y’a-t-il un risque de propagation du virus après le décès ? Jusqu’à présent l’organisation mondiale de la santé n’a pas établi de cas liés au point évoqué.
Le 1er Avril 2020, l’office fédérale de la santé publique suisse stipulait l’impossibilité de la transmission du virus par les personnes décédées. Les experts les plus sceptiques parlent d’une probabilité quasi nulle, d’autres évoquant une disparition du virus 6 heures après le décès.
A la limite, j’aurais alors compris l’interdiction de toute manipulation des corps une fois sur le sol sénégalais !

La diaspora, souffrant déjà du mal du pays, d’un manque de vie sociale et de l’inquiétude liée à la course macabre du COVID-19, est assommée par cette mesure restrictive qui l’isole plus que jamais !
Les sénégalais de l’étranger, truffés d’hommes et de femmes de valeur, avec en bandoulière l’amour de la patrie, constituent une force vive sur laquelle le Sénégal a indéniablement besoin de s’appuyer. Le volume des transferts de la diaspora sénégalaise a atteint 1100 milliards FCFA en 2018 représentant plus de 13% du PIB, selon le profil migratoire sénégalais 2018.

Heureusement l’économie du Sénégal, en hémorragie, a toujours pu compter sur la perfusion financière permanente de la diaspora ! Ce soldat, en temps de guerre « économique » a pu se mettre en sentinelle pour défendre sa patrie ! L’Etat ne saurait l’abandonner à son sort et a même l’obligation de l’assister comme le stipule l’article 7 de la constitution du Sénégal.
Le gouvernement du Sénégal, dans sa laborieuse communication, parle d’achat de tombes pour une partie des 12 milliards de FCFA, réservés à la diaspora, lui infligeant une humiliation inouïe s’ajoutant à l’atmosphère déprimante !

A retenir : la morale sociale ne peut être assujettie à une géométrie variable et ne pas renvoyer l’ascenseur à la diaspora, constituerait une vile ingratitude ! Portez le manteau de la gouvernance adaptative et non émotionnelle !

Abib DIOP, Chef de département process Maintenance





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