C’est à croire que les chauffeurs de véhicules de transport en commun veulent en faire une règle. Le prix du transport subit, en effet, des hausses à chaque approche d’événement religieux où la population se déplace massivement vers une localité. A la gare routière des Baux maraîchers de Pikine, l’affluence est grande en cette veille de Magal de Touba.
Mais déjà, les soucis ont commencé pour les pèlerins qui viennent de tous les coins de Dakar pour trouver le véhicule pour rallier la capitale du mouridisme.
Le ticket du bus passe de 3000 à 5000 francs
A l’entrée déjà, les bagagistes accueillent les voyageurs pour transporter leurs sacs lourds et valises. Des pèlerins sont assis à même le sol dans l’attente d’un véhicule. Des bus, il y en a certes, mais le seul hic est que les prix ont naturellement subi une hausse assez conséquente. Ce qui irrite les clients, même s’ils commencent à s’habituer à cette «règle».
Adama Dièye profite de ce moment d’attente pour prendre son petit déjeuner. Tasse de «Café Touba» et madeleine à la main, le jeune pèlerin est dépité par cette «mauvaise habitude» des chauffeurs. «Chaque année je me rends au Magal de Touba et on est à chaque voyage confronté aux mêmes difficultés. Je suis là depuis ce matin et les chauffeurs ont déjà augmenté le prix du transport», confie-t-il.
Entre 5000 et 8000 francs pour les minicars
Très en colère contre les transporteurs, il informe : «Le prix du transport en bus était à 3000 francs Cfa entre Dakar et Touba. Mais aujourd’hui (hier matin), ils disent que c’est à 5000 francs Cfa. Soit quasiment une hausse du simple au double, puisqu’ils ont majoré le prix du billet de 2000 francs Cfa. Chaque année c’est la même chose. Au lieu de réduire le prix par la grâce de Serigne Touba, au contraire ils augmentent. C’est très regrettable de voir toujours les chauffeurs agir ainsi pour profiter de la situation». Sur le visage d’Hélène de grosse gouttes de sueurs coulent. A force de tirer sa lourde valise dans tous les sens, cette pèlerine
en partance pour la ville sainte en a fini par être épuisée de l’attente. «Pour les minicars, il faut débourser entre 5000 francs Cfa et 8000 francs Cfa pour aller à Touba. Pourtant, avant les chauffeurs ne dépassaient pas le tarif des 3500 francs Cfa. Mais là, ils sont passés à l’étape arnaque pour sucer les clients au maximum. Car, ils savent que les pèlerins sont prêts à faire des folies pour aller à Touba», souligne-t-elle.
Selon elle, «les chauffeurs ne doivent pas profiter de la situation pour se remplir les poches. En bon mouride, je suis prête à débourser plus pour Serigne Touba. Mais il faut dire que les chauffeurs en font trop», se désole la jeune dame.
La situation semble ne pas plaire à Ndiaga Thiam qui lâche : «Depuis ce matin, je traîne dans la gare routière pour avoir une voiture. Les chauffeurs ont tous augmenté les tarifs vers Touba. J’ai préféré quitter tôt pour ne pas être contrarié par ses difficultés liées au transport. Mais au bout du compte, je n’y ai pas échappé. Car ils ont déjà tout augmenté. Les gens partent, mais ils sont fatigués avant de partir».
Se rattraper sur le trajet à l’aller pour compenser la perte du retour
Interpellé sur la question, le président de la gare routière de Petersen, Pape Modou Sarr, tente de justifier cette hausse des prix du transport en chaque vielle d’évènements. «C’est le contexte qui fait que le prix du transport hausse. Les voitures mettent du temps pour arriver à destination», dit-il.
«Imaginez-vous que les voitures qui ont quitté Dakar à 8 heures du matin n’ont même encore dépassé Khombole, alors qu’il est 13 heures. C’est dire qu’on perd beaucoup de temps dans la circulation, sans compter la consommation. Aussi, il faut que les véhicule rentrent à vide sur Dakar. Parce qu’il n’y a pas de clients», ajoute Sarr, en notant que de ce fait, c’est sur le trajet à l’aller qu’ils peuvent se rattraper.
(Source : Le Populaire)
