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Diouf Sarr ne pouvait pas rester (Par Assane Guéye)

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Le Sénégal était une belle porcelaine. Les éléphants dans le magasin sont en train de l’abîmer. Le pays est dans une phase de panique morale. Les failles précèdent la faillite. L’émotion, la consternation, les longues palabres, le bla-bla ont droit de cité. À ce niveau, il y a bel et bien émergence. Personne ne sait plus où l’on va. Les sanctuaires deviennent des marchés. Les forteresses sont les espaces les plus vulnérables. Le bricolage est partout. La rigueur nulle part.

La maison de santé abrite beaucoup de malades mentaux. Le déclic n’est pas pour demain. La mort de la qualité de service provoque les courts-circuits répétitifs. Il fallait absolument une première réaction chirurgicale et faire sauter le fusible. Abdoulaye Diouf Sarr avait déjà subi une forte commotion politique. Sa gestion du secteur n’est pas exempte de reproches. Avec le corps médical, ils s’envoyaient des yeux accusateurs. Son excommunication était une demande sociale. La mort atroce des prématurés a généré de la colère.

Par ses turpitudes, le Sénégal est la risée du monde. Mais il ne faut pas que l’ancien ministre de la Santé soit l’agneau du sacrifice. En règle générale, c’est tout le gouvernement pléthorique du président de la République qui est devenu blasé pour être tombé dans la routine. Une nouvelle méthode doit être mise en application. Il faut d’abord cesser de ne voir que la prochaine élection. Ça coûte toujours de procrastiner, autrement dit, remettre à demain ce qu’on peut faire aujourd’hui. On oublie dans ce cas de balayer les forces d’inertie et les inefficaces. Un pays qui se respecte ne badine pas avec la santé ni avec l’éducation. C’est là que commence la formation du capital humain.

La petite musique de la politique politicienne nous fait perdre beaucoup de temps. En différant les logiques et réponses implacables. Ne rien faire, c’est le pire. En ne rien faisant, on est amenés tout le temps à faire de la gestion de crises. Au lendemain de l’atroce événement de Tivaouane, les adultes que nous sommes, toute honte bue, n’auront plus l’outrecuidante de se mirer dans la glace. Les laideurs que nous traînons ont pour conséquences de faire de cette bonne terre du Sénégal, une terre de feu. Obnubilés par le court terme, méprisant le sens de l’intérêt général, nous sommes sûrs de laisser un champ de ruines aux générations futures à force de légèretés, fraudes sur fond d’absence de prévention et de protection civile.

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