En Conseil des ministres hier, Macky Sall a décidé d’adjoindre 6 nouvelles attributions diplomatiques à Mansour Elimane Kane, ambassadeur du Sénégal à Washington. Désormais, il gère le Mexique, le Nicaragua, le Costa-Rica, le Panama, le Suriname et le Guyana, rapporte Le Quotidien.
Sur le communiqué du Conseil des ministres, son nom est revenu 6 fois. Ambassadeur du Sénégal à Washington, Mansour Elimane Kane vient d’ajouter de nouvelles attributions à la densité de sa représentation. Cumulativement à son poste d’ambassadeur du Sénégal à Washington, l’ancien ministre des Infrastructures s’est vu confier les charges de plénipotentiaire de la Répu¬blique du Sénégal à Suriname, au Mexique, au Costa Rica, au Nicaragua, au Panama et au Guyana, avec résidence à Washington. Sans bureaux, mais il s’agit de nouvelles créations diplomatiques dans des zones qui étaient improbables pour la carte diplomatique sénégalaise. Notamment pour des pays situés en Amérique centrale et latine. Depuis quelques années, il y a un nouveau couloir migratoire ouvert par des Sénégalais, qui rêvent de rejoindre l’eldorado américain.
Couloir migratoire
Bien sûr, la diplomatie reste un domaine réservé au chef de l’Etat. Mais, on peut se demander ce qu’elle est allée faire en Suriname, au Costa Rica, au Nicaragua et au Panama. Par exemple, le Nicaragua est englué dans une crise politico-économique sans précédent, depuis plusieurs années. L’éro¬sion de l’Etat de droit au Nicaragua, s’est amorcée il y a déjà un bon moment. Au fil des ans, Daniel Ortega a bâti un cadre légal pour consolider son pouvoir, provoquant des troubles et purges dans le monde politique et médiatique. Aujourd’hui, Daniel Ortega, figure de la révolution sandiniste, réélu il y a quelques mois, est sous le coup de sanctions américaines qui dénoncent ses dérives dictatoriales.
Alors que le Panama est considéré comme un paradis fiscal très fréquenté par des hommes d’affaires, à la recherche d’optimisation fiscale. A l’époque des Panama papers, une enquête sur l’évasion fiscale à travers le monde, qui a été réalisée par 109 médias dans 76 pays, coordonnée par le Consortium international des journalistes d’investigation (Icij), a levé le voile sur l’un des montages financiers opaques au travers duquel Karim Wade, le fils de l’ancien Président sénégalais Abdoulaye Wade, aurait dissimulé une partie de son patrimoine.
Quid du Suriname ? C’est une bande de terre, située sur le plateau des Guyanes et des parties du Brésil, de la Colombie et du Venezuela, indépendante seulement depuis 1975…. Que dire du Costa Rica, de Guyana ? Pourquoi l’ouverture de nouveaux postes dans ces pays ? Même la résidence de l’ambassadeur reste à Washing¬ton, alors que le Président Sall a longtemps opté pour une rationalisation des bureaux. Allez savoir !