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Djeyna, une victime abandonnée par tous… (Par Mor Talla Gaye)

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Djeyna du haut de ses talons escarpés aurait eu meilleur sort. Ses soutiens auraient été plus nombreux, si elle habitait un quartier chic de Dakar. Si elle était originaire d’une famille aisée, de ses nouveaux parvenus qui pavanent dans quelques beaux quartiers de Dakar. Ou si elle aurait été d’un « Yakh bou reuy » (famille classée comme telle au Sénégal selon le carnet de chéque et les sommes sonnantes et trébuchantes distribuées). Ou que son pére travaillait dans une institution de ce pays. C’est vrai qu’avec des si, on peut faire tout un monde. Bref.
Mais la pauvre Djeyna, mineure issue d’une famille démunie est originaire de Kolda A presque 693 Km de Dakar. Un patelin éloigné et austére connu pour manger ses propres filles. Victimes souvent de grossesses précoces. D’ailleurs le taux y est élevé.

Mais ce n’est pas une raison d’abandonner Djeyna. De la clouer au pilori. Parce qu’un homme haut placé qui a eu une emprise certaine sur elle a détourné. L’on n’est pas dans le secret des dieux ni des juges pour savoir ce qui s’est passé sous la couette ou deviner ce qui s’est dit sur les Procés verbaux d’enquête. Mais l’histoire de cette fille que la société a déjà condamné pour avoir accepté d’habiter dans un appartement payé gracieusement par Diop Iseg ressemble à bien des égards à celle de la patineuse Sarah Abitbol. Cette sportive célébrée en France a écrit derniérement un livre pour raconter et dénoncer les agissements de prédateur sexuel de son entraineur Gilles Beyer. Qui les soirs d’avant compétition, pénétrait au sens propre et fuguré, par effraction dans sa chambre, munie d’une lampe torche pour faire le « tonton Saï Saï ». La vaste flopée d’indignation des femmes des milieux des médias, des intellectuels de tous bords ont conduit à ce que Gilles Beyer présentât ses excuses qui ne furent pas acceptées par la victime. Puis, le tollé a fait que le Président de la Fédération de patinage a démissionné. Le 8 mars, il se compte sur les doigts, les femmes qui se sont apitoyées du sort de Djeyna. Personne. Est-on si lâche à ce point dans ce pays, pour abandonner cette pauvre fille à elle-même?

Au Sénégal, les indignations sont souvent sélectives. Et Parfois sous leurs faux airs, de grandes dames se sont érigées en défenseurs de Diop Iseg, condamnant Djeyna, comme s’il s’agissait d’une rivale. Mais on est où là? Cette fille Djeyna n’a que 17 ans. Bon Dieu. La fille de…l’accusé Abiba a même plus de corpulence qu’elle, plus de maturité qu’elle.

Au Sénégal, certains donneurs de leçons se sont empressés de brûler une émission télé. Parce que Djeyna y a fait ses beaux jours. Et Rangou non? Arrêtons de mener des combats par procuration. Dans cette bataille judiciaire, le vrai combat qui vaille est de faire en sorte de lutter contrer tous ses groupes de pression tapis dans l’ombre qui essaient de sauver Diop Iseg des griffes de Dame Justice. Et d’entacher d’une tache noire la réputation déjà ternie d’une fillette de 17 ans. Ce n’est pas juste. T’en fais pas Djeyna, la vérité finira par triompher…Tiens bon!
TALLUS

2 Commentaires

  1. 200% d’accord avec vous Monsieur ! Et cette affaire n’est que l’arbre qui cache la forêt ! Des abus inimaginables de filles encore mineures se passent à l’intérieur même des maisons et souvent par des hommes de la même famille. Dans les régions reculées, c’est encore pire ! Et souvent on fait intervenir le masla, des parents, des notables ou même des imams pour étouffer de terribles cas de viols, de harcèlements et même de violences contre des filles qui portent ces traumatismes toute leur vie. La société sénégalaise est profondément injuste contre certaines couches de la population. Merci mr.

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