« Le degré zéro de la liberté est celui du droit de se faire respecter. Nos sociétés placent encore la question du sens au centre de leurs préoccupations. Que ces médias apprennent, donc, à intégrer cette dimension de nos cultures ! » S’insurge Bakary Sambe du Centre d’Etude des Religions de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis. Pour lui, « la liberté d’expression doit prendre en compte les diverses expressions du principe même qui gagne son universalité par la possibilité de sa déclinaison plurielle»
« Notre histoire nationale n’est pas dissociable de nos héritages religieux et on ne saurait nous imposer une schizophrénie historique » souligne Bakary Sambe qui rappelle que « ces genres d’attitude sont la manifestation d’un manque de culture et d’intelligence des sociétés qui n’ont pas la même histoire, et cela devient de plus en plus inconcevable à l’heure de la globalisation des moyens de communication ».
« J’en arrive même à penser qu’à la base de tels errements, il y a le fait que l’Occident a plus que jamais besoin d’une ethnologie inversée pour mieux comprendre que nos sociétés et les institutions qui les gouvernent n’ont pas été façonnées par une quelconque opposition congénitale et frontale entre le religieux et le sociétal voire politique », dira Bakary Sambe.
Mais, pour Bakary Sambe, « la réaction à la fois ferme et pacifique de la communauté mouride et des Sénégalais de manière générale a redonné un brin d’espoir confortant l’image d’un pays et d’un continent où l’islam est encore un véritable facteur de paix tandis que de tels actes auraient provoqué ailleurs des scènes de violence inouïes ».
Pour Sambe, « c’est, enfin, la preuve vivante que les confréries soufies demeurent une alternative crédible pour la Ummah et pour le monde face à d’autres modes de religiosités poreuses de violence que certains tentent d’importer au Sénégal»
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