Dr Souleymane Lo, Sociologue : « au Sénégal, on célèbre mal la journée de la femme »

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XALIMANEWS- La journée internationale de la femme est célébrée ce lundi 08 mars 2021. Une occasion pour Xalima de poser le débat sur la façon dont cette journée est célébrée au Sénégal.

Ainsi, selon le sociologue, Dr Souleymane Lo, « qand on parle de la journée de la femme, on évoque les droits de la femme, et en général, ils sont, du point de vue des droits liés à la politique, c’est que la femme et l’homme puissent être traités de la même manière alors que l’espace politique a hérité de l’espace social certains composants (des inégalités d’ailleurs qui sont définies dans cet espace social) qui font que la femme est assignée à un certain type de rôles dans la société tels que d’être femme au foyer, le fait qu’elle ne doit pas travailler, tel que le fait qu’elle doit s’occuper de l’éducation des enfants tel que le fait qu’elle doit être soumise à son mari, …. », Fait-il remarquer. Poursuivant, il ajoutera qu’il ya tellement d’inégalités parce que on considère que c’est la société simplement qui les a instaurées mais ce n’est pas lié à leur nature.
Dr Lo de rappeler que les femmes se sont battues longuement pour arriver à changer la lecture que l’on peut avoir de l’espace politique qui a été longuement et largement influencé par l’espace social. « C’est pour cela que les droits de la femme il faut les comprendre dans l’espace politique plutôt dans l’espace social que dans l’espace religieux.
Dans l’espace politique, ces droits, c’est d’abord, tout ce qui est relatif à l’accès aux instances de prise de décision, au droit de voter, de travailler, d’être instruit, de participer pleinement à l’activité de la cité dans le sens de la politique. L’égalité dans l’accès des prises de décision », tient-il à rappeler.

Pour lui, à chaque fois que l’on parle de cette journée, elle doit être essentiellement basée sur ce que l’on appelle un bilan des droits des femmes dans l’espace politique: Est ce que les femmes ont suffisamment accédé à des postes de responsabilité, est-ce que les droits des femmes ont augmenté, dans quels domaines on voit l’évolution de cette femme, qu’est ce qu’il y’a comme manquements, comme inégalité, qu’il faudrait, peut être d’ici à l’année prochaine, essayer de résoudre, essayer de voir ce qui marche et ce qui ne marche pas et ce qu’il faut améliorer.

Mais, insiste-t-il, « au Sénégal, à chaque fois qu’on parle de la femme, on le fait dans le sens de l’espace social alors que là, elle a des rôles qui sont très difficiles à faire changer parce que la société marche de la sorte (par exemple, l’homme et la femme, quel que soit Alpha, c’est l’homme qui marie la femme et non le contraire). C’est pourquoi il sera toujours difficile de parler d’égalité ou de droit de la femme quand on est dans l’espace social ou dans l’espace religieux ». « Malheureusement, la plupart du temps, quand on arrive à la journée de la femme, on n’évalue pas, on ne fait pas le bilan par rapport à ses droits », regrette-t-il.

Ce dernier prend comme exemple la représentativité des femmes au niveau de l’Assemblée nationale où la loi de la parité est respectée. Ainsi, précise t-il,  » c’est cela qui devrait être le point central de la journée de la femme en terme d’évaluation ».

Dr Lo d’indiquer que, au Sénégal, la manière de célébrer les droits de la femme n’est pas des meilleures parce que l’on n’a pas compris le sens de cette célébration: « ce n’est pas se cantonner comme on a l’habitude de le dire sur l’espace social comme on le pense (évidemment la femme doit aller travailler et s’occuper de son mari, est ce qu’elle doit alterner avec son mari les rôles à la maison…, tel n’est pas le sens des droits de la femme). Ici c’est dans l’espace politique qu’il faut regarder pour voir est ce que exactement l’homme et la femme du point de vue de ces inégalités qu’on a hérité de l’espace social continue à s’observer dans cet espace. Si oui, il faut essayer de voir comment on peut arriver à briser ces inégalités qui ne sont rien d’autre que liés à ces types de dominantion. Donc, nous célébrons mal la journée de la femme parce que simplement on ne connait pas la quintessence de cette journée », conclut le sociologue.

Mariama Kobar Saleh

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