XALIMANEWS : Le samedi 15 juillet 2017 est une date que les sénégalais n’oublieront jamais. Notre pays vient de vivre sa plus grande tragédie de l’histoire du football sénégalais
Catastrophique! Le qualificatif n’est pas de trop, vu ce qui s’est passé. Ce qui devait être une fête est devenue un drame. Une finale de coupe est la plus grande fête du football qui oppose les deux clubs les plus méritants parce qu’ayant battu tous leurs adversaires qu’ils ont rencontré durant les éliminatoires.
Cela, les vrais sportifs le savent. On se rappelle que dans les années 70 les rencontres Diaraf -Jeanne d’Arc étaient des derbys comme Real -Barcelone, PSG – OM ou Benfica-Sporting de Lisbonne. En 1973, les deux clubs dakarois ont joué une finale mémorable à l’issue de laquelle le Diaraf a gagné par deux buts à zéro. Mais à la fin du match, les joueurs se sont embarrassés, se sont congratulés de même que les supporters des deux camps qui se considéraient comme des cousins à plaisanterie.
On se rappelle aussi la grande finale entre l’US Gorée et le COT de Thies en 1965, à l’issue de laquelle les thiessois dirigés par Bouba Diakhao, battus par deux buts à un, sont tombés sportivement dans les bras des goréens pour les congratuler chaleureusement. Les exemples de sportivité sont nombreux, mais je cite seulement ces deux exemples qui sont restés gravés dans notre mémoire et qui peuvent servir de leçon à la jeune génération.
Ce qui s’est passé à Demba Diop n’est pas comparable aux drames que le football a connu ailleurs. En 1964, 320 personnes sont mortes lors d’un match Pérou -Argentine. 126 morts ont été dénombrés à la fin du match Hearts of Oaks – Kumasi au Ghana en 2001. On se souvient aussi des 39 morts en direct lors de la finale de la coupe d’Europe des champions devenue ligue européenne des champions, entre Juventus et Liverpool le 29 mai 1985 à Heysel en Belgique, de même que le drame de Furiani en Corse lors de la demi-finale Bastia-OM, qui avait enregistré 18 morts en 1992. Les cas sont nombreux, mais le Sénégal n’a pas vocation à ce chauvinisme.
J’ai entendu certaines personnes impliquer la faute au service d’ordre. Que peuvent-ils faire face à la furie de supporters incontrôlables ? Si supporters sont-Ils. Mon ami Bécaye Mbaye reporter à la 2 Stv avait raison quand il disait il y a quelques jours que la violence n’est pas l’apanage de la lutte. Les faits lui ont donné raison vu ce qui s’est passé. La lutte n’a jamais enregistré autant de morts même si les combats de lutte sont parfois émaillés d’incidents. Pendant plusieurs années que j’ai été journaliste sportif spécialiste de lutte, je n’ai assisté à un combat où il y a eu mort d’homme.
Nous avons un championnat professionnel. On devait aujourd’hui jouer sous la surveillance de stadiers, la police se chargeant d’assurer la sécurité hors du stade, intervenant sur la pelouse qu’en cas de problème. Mais au vu de ce qui se passe souvent lors de nos manifestations sportives, on ne peut encore utiliser des stadiers.
La violence est devenue récurrente dans nos manifestations sportives depuis quelque temps. Il faut situer les responsabilités et sanctionner les coupables pour y mettre un terme. Les images diffusées par les différentes chaînes de télé peuvent servir de preuve et même à identifier les vandales. Ailleurs on radie, suspend, interdit d’accès les fauteurs de trouble et joue à huis clos pour dissuader les nervis.
Il nous faut en arriver là et ne pas penser aux recettes qui sont insignifiantes. Les sportifs et militants du sport ne doivent pas payer à la place de ceux qui n’ont rien à voir avec le sport.
Samba Mangane journaliste sportif
Tout ce qui a existé concrètement a d’abord existé potentiellement. On a eu des antécédents avec les matches navétanes avec notamment Amara Traoré coach qui a failli y laisser la vie. Autrement dit la violence s’installe progressivement chez nous et devient banalité courante