XALIMANEWS-Des supporters de l’équipe du Arema FC ont pénétré sur le terrain du stade Kanjuruhan, après la défaite de leur équipe (3-2) contre celle de Persebaya Surabaya. C’était la première fois en plus de vingt ans que l’Arema FC perdait face à sa grande rivale. Le stade contenait 42 000 personnes et était au complet selon les autorités. Quelque 3 000 d’entre elles ont envahi le terrain en signe de colère.
La police, qui a qualifié cet incident d’« émeutes », a tenté de persuader les fans de regagner les gradins et a tiré des gaz lacrymogènes après la mort de deux policiers. De nombreuses victimes ont été piétinées mortellement. Des survivants ont décrit des spectateurs pris de panique, bloqués par la foule, quand la police a lancé des gaz lacrymogènes. Des images capturées à l’intérieur du stade montrent une énorme quantité de ces gaz et des personnes s’agrippant aux barrières, tentant de s’échapper.
D’autres portaient des spectateurs blessés, se frayant un chemin à travers le chaos. « Des policiers ont projeté du gaz lacrymogène, et les gens se sont aussitôt précipités pour sortir en se poussant les uns les autres et ça a provoqué beaucoup de victimes, a indiqué à l’AFP Doni, un spectateur de 43 ans. Il n’y avait rien, pas d’émeutes. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé, ils ont soudainement envoyé du gaz lacrymogène. Ce qui m’a choqué c’est qu’ils ont pas pensé aux femmes et aux enfants. »
Le président indonésien Joko Widodo a ordonné dimanche « une évaluation complète des matches de football et des procédures de sécurité » après cet incident. Il a demandé à l’Association nationale du football de suspendre tous les matches jusqu’à des « améliorations de la sécurité ». « Je regrette profondément cette tragédie et espère que cette tragédie liée au football sera la dernière dans notre pays », a-t-il déclaré dans un discours télévisé.
Le directeur d’un hôpital a indiqué sur une chaîne de télévision locale qu’une des victimes n’avait que cinq ans. Un spectacle désolant devant le stade témoignait dimanche matin des agitations de la veille : des véhicules calcinés, dont un camion de police, jonchaient les rues. La police a fait état de 13 véhicules brûlés. « Nous sommes désolés pour cet incident […] C’est un incident regrettable qui »blesse » notre football à un moment où les supporters peuvent assister à un match dans un stade » après une longue interruption pendant la pandémie de Covid-19, a déclaré le ministre indonésien des Sports et de la Jeunesse Zainudin Amali à la chaîne Kompas.
Avec L’ÉQUIPE