Une nouvelle fuite de messages d’un proche d’Hillary Clinton et publiés par WikiLeaks révèle la consternation de certains de ses conseillers concernant l’affaire de son serveur privé de communication.
Le 2 mars 2015, le New York Times révélait que l’ancienne secrétaire d’Etat avait utilisé exclusivement un compte privé pour communiquer, au lieu d’un compte gouvernemental sécurisé. L’affaire, pour laquelle le FBI a conclu cet été que des poursuites n’étaient pas justifiées, n’a cessé d’empoisonner depuis la campagne de la candidate à la Maison Blanche.
« A propos de transparence, nos amis Kendall, Cheryl et Philippe n’ont pas vraiment été communicatifs sur les faits », écrit John Podesta, qui se préparait alors à devenir président de l’équipe de campagne d’Hillary Clinton, à Neera Tanden, présidente du centre de réflexion Center for American Progress et proche conseillère de Clinton.
David Kendall est l’avocat personnel d’Hillary Clinton, Cheryl Mills une fidèle de Clinton qui fut sa directrice de cabinet au département d’Etat, et Philippe Reines son conseiller presse au département d’Etat.
WikiLeaks publie depuis le 7 octobre des milliers de messages du compte Gmail de John Podesta, qui n’a ni confirmé ni nié leur authenticité, mais a accusé Moscou d’avoir piraté sa boîte pour aider Donald Trump. « Pourquoi n’ont-ils pas sorti ces trucs il y a 18 mois? C’est dingue », répond Neera Tanden. « Incroyable », abonde John Podesta. « Je crois savoir la réponse. Ils voulaient s’en sortir ni vu, ni connu », écrit ensuite Neera Tanden.
D’autres messages publiés par WikiLeaks montrent John Podesta et Neera Tanden discutant des faiblesses de la candidate démocrate, notamment au sortir de l’été 2015, marqué par l’intensification de l’affaire du serveur. « Son incapacité à faire une grande interview et à exprimer de façon sincère des remords ou des regrets est en train de devenir, je le crains, un problème de personnalité (plus que d’honnêteté) », écrit Neera Tanden en août 2015.
En septembre 2015, John Podesta ne peut que constater que le bateau prend l’eau. « C’est avant tout dû à des décisions très mauvaises prises avant le début de la campagne, mais beaucoup est dû à ses réflexes », écrit John Podesta. « Presque personne ne sait mieux que moi que ses réflexes peuvent être très mauvais », répond Neera Tanden.
Source : 7sur7.be