Environ plus de 50 mille personnes pataugent dans les eaux usées rejétées quotidiennement par le collecteur des Hlm Case-bi avec tout ce que cela comporte comme conséquence sur le plan sanitaire et environnemental. Rien que dans la commune d’arrondissement des Parcelles, entre 30 mille et 40 milles personnes sont affectées”. Si l’on y ajoute les populations de Cambérène, des unités 5 et 6, de la cité Fadia, on mesure aisément l’ampleur des dégâts qui guette toute la capitale.
Des eaux usées qui coulent à flot d’un collecteur de l’Office national de l’assainissement (Onas) du rond point des Hlm Case-bi. Les allées longeant les unités 5, 6, 7, 8, tel un long fleuve qui déborde, sont complètement inondées par ces eaux. Des ordures déversées à certains endroits, le tout mêlé à une odeur nauséabonde qui empeste l’atmosphère, de grosses pierres disposées ça et là servent de passerelles pour des piétons qui parfois trébuchent dans les eaux.
Et comme si cela ne suffit pas, la dégradation de la route causée par le ruissellement des eaux usées, des voitures en panne au milieu des nids-de-poules remplies d’eaux, des riverains qui procèdent d’un grand détour pour vaquer à leurs occupations viennent camper le décor de cette allée de Cambérène. C’est la conséquence de la destruction du collecteur des eaux usées du rond point Case-bi par les populations du village traditionnel de Cambérène protestant ainsi contre le projet de construction d’un émissaire.
En effet, depuis le 5févirer dernier, la population de Cambérène qui rejette la mise en place de ce système d’évacuation des eaux usées en mer traversant leur localité ont évolué d’un cran dans leur lutte. Elles ont en endommageant à plusieurs endroits, les canaux de déversement enfouis sous terre pour l’évacuation des eaux usées vers la mer (plage de leur localité), directement sans intoxiquer les populations et le collecteur de Case-bi.
Conséquence, c’est un véritable calvaire que vivent les habitants de toute cette zone périurbaine de Dakar, des Parcelles Assainies à la cité Fadia en passant par les Hlm Case-bi. Les riverains de ce périmètre où eaux usées, bouts de vidange ordures ornent le décor tout comme la puanteur qui agraisse les narines de tout passagant et de grosses pierres qui servent de pont pour accéder à leurs domiciles. Ces eaux qui envishissent des maisons environnantes de l’Unité 7 et des points bas et espaces publiques, traversent et coupent toute la cité en 2 parties. Même la mosquée de cette localité n’est pas épargné.
Pis, au-delà de cette environnement immédiat, c’est toute presque toutes commune d’arrondissement des Parcelles assainies qui sont affectées en plus de Cambérène et des autres unités du dépatrement de Guédiawaye. Bref il s’agit d’une véritable bombe écologique, qui s’elle n’est pas désamorcé à temps, ravagera beaucoup de quartiers de la capitale sénégalaise.
Toutes les Parcelles assainies attentes…
Selon le Moussa Sy, maire des Parcelles Assainies, en tout “entre 30 mille et 40 mille personnes sont affectés” par ces rejets d’eaux usées dans sa commune. Si l’on y ajoute les populations de Cambérène, des unités 5 et 6, de la cité Fadia, c’est environ plus de 50 milles personnes qui pataugent dans cette catastrophe depuis plus de deux mois maintenant.
En atteste, selon Moussa Sy, “en plus des cinq quartiers qui sont directement conernés, les populations de 15 unités sur les 20 sont concernées, notamment les unités 7, 8, 9, 10, 11, 12, 14, etc. Or chaque unité compte environ 5000 parcelles. Toutes les canalisations sont bouchées, les eaux usées ne passent plus. Les égouts, les point bas sont inondés. Chacun creuse un tou pour déverser le trop plein au niveaux des places publiques”.
C’est pourquoi “il faut que l’Etat de concert avec les populations et le Khalife de Cambérène trouvent une solution le plus vite possible. Sinon, avec la propagation des moustiques, des maladies, bref des problème de santé tout comme de circulation réelle, on s’achimine vers une véritable catastrophe qui risque d’affecter plusieurs zones de la capitale” prévient le maire des Parcelles assainies. D’ailleurs, en mars dernier, les agents de l’Onas dépêchés sur place réparer le collecteur et les parités endommagées du canal ont été chassé par les jeunes de Cambérène informe cette structure.
Une situation plus que jamais alarmante pour la santé publique et la bonne gestion environnementale. Comme un malheur ne vient jamais seul, avec l’insalubrité s’est installé du jour au lendemain, des commerces voient leur chiffres d’affaire baisser parce qu’envahis et isolés par la saleté. Ce qui constitue une perte énorme pour ces commerçants établis dans cette zone de Dakar.
Gérants de «fast-food», boutiquiers, vendeuses de gargotes, d’arachides, chauffeur de taxis «clando », se plaignent de cette insalubrité qui en est la cause. «La clientèle est moins fréquente, les recettes sont en baisse. Ce qui entraine le problème de paiement des salaires, des factures et des fournisseurs…», souligne Aly Thiam, gérant du Complexe le Taïf.
Le non respect des accords par l’Etat, la cause
Du côté des populations, l’explication est claire. Selon Libasse Anne, chargé de la communication du Comité d’initiative pour la défense de l’environnement de Cambérène (Cidec) «les populations de Cambérène n’ont jamais été d’accord pour la mise en place d’un système d’évacuation des eaux usées traversant leur localité». Et l’Etat, depuis le départ n’a pas respecté ses engagements. «L’Etat n’a pas respecté ses engagements depuis les années 1986-87 voire 1988 où les premières approches ont été faites. Ce projet prévoyait de faire entrer la canalisation jusque dans la mer, mais ceux qui étaient chargés de poser cette canalisation, l’ont arrêté à la plage laissant s’écouler les eaux usées avec toutes les nuisances que cela comporte».
A son avis, après la cassure des premiers tuyaux en fibrociment, des problèmes ont fait surface amenant à des négociations entre les autorités étatiques et celles de Cambérène. Suite à des négociations, les autorités de l’époque ont convenus qu’il ne s’agissait pas de de canal pour l’évacuation d’eau usées, mais des eaux pluviales. «Et de bonne foi, l’Etat a accepté. En 1989, quand les premières eaux ont commencé à s’écouler, c’est là que les vieux de la localité ont compris qu’ils avaient fait l’objet d’arnaque. Conséquence, nous en sommes arrivés à cette situation» souligne le chargé de communication du comité. Libasse précise qu’à «deux reprises, nous avons pris des engagements avec l’Etat qui ne les a jamais respectés. Un bon jour, ils sont venus nous dire qu’ils ont bénéficié d’un financement de l’Union européenne pour agrandir l’émissaire. Et, nous leur avons dit non, que faites-vous des accords de 2000 selon lesquels le déversement devrait être arrêté?
Macky Sall invité à faire du problème de l’émissaire une priorité
Pis, «avec le système de boue activée utilisé par la station de traitement d’alors si l’écoulement se fait de façon gravitaire, il y a des boues résiduelles qui s’accumulent dans la canalisation. Après une longue période, elles finissent par obstruer la canalisation. C’est ce qui s’est passé en octobre 2000. L’eau ne pouvant plus passer à cause de la boue la canalisation a explosé au milieu du village de Cambérène, inondant beaucoup de maisons allant même jusqu’à la mosquée», Or, «Cambérène n’est pas connecté au branchement des eaux usées. Nous qui ne bénéficions pas de la politique d’assainissement du Sénégal, recevons les déchets des autres. Nous avons dit que ça doit se terminer», nous dit Libasse Anne
C’est pourquoi, les populations excédés par ce problème, les sont allées pour la premières fois bloquer la canalisation à l’entrée du village, en octobre 2000. Depuis janvier 2010, les populations se sont organisées et ont mis en place une avec l’aval de toutes les autorités de la localité (Guides religieux (marabouts, imams), les chefs coutumiers, maire, chef de quartier entre autres). Elle est l’interlocutrice de l’Etat. Et comme la situation perdure, «la canalisation fut bloquée depuis le 5 février 2012. Le préfet de Dakar à l’époque, au lieu de venir pousser les populations à la table de négociations pour trouver une solution, a préféré utilisé la manière forte en demandant aux forces de l’ordre de déboucher la canalisation. Et là, les populations se sont organisées…». Pour la résolution définitive de ce problème «nous appelons au nouveau gouvernement du Sénégal à faire cette émissaire une priorité prioritaire», lance Libasse Anne.
Saër SY (Stagiaire)
Et I. DIALLO