Dans une lettre de réforme adressée principalement à Thomas Yayi Boni, président de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine (UA), à Mme Nkosazana Clarice Dlamini-Zuma, présidente de la Commission du même organisme et à Mohamed Laksaci, gouverneur de la Banque d’Algérie et président de l’Association des banques centrales d’Afrique (ABCA), il considère cette démarche comme «un pré-requis pour la création de la Banque centrale africaine».
Il s’agit, pour lui, de mettre fin à l’«ingérence monétaire indue et illicite de la France» dans les 3 banques centrales du continent et de créer, ainsi, les conditions favorables à la réussite du projet de création de ladite structure faîtière.
Selon Babissakana, les peuples et dirigeants des pays membres de la zone franc ont, pour la plupart, échoué à négocier et arracher leur indépendance monétaire pendant la fin des années 50 et le début des années 60.
Les accords de coopération monétaire avec la France, explique-t-il, aussi bien des années 60 que des années 70, ont maintenu dans le fond la dépendance monétaire de ces pays alors que l’Algérie, le Maroc et la Tunisie, qui sont sortis de cette zone, ont connu un «succès monétaire remarquable».
Pour lui, il est absurde de prétendre célébrer, en 2012, des échecs c’est-à-dire le maintien à ce jour de la dépendance monétaire vis-à-vis de la France.
Le fond desdites célébrations, insiste-t-il, impulsées et manipulées par la France, participe d’une action structurée d’intelligence économique de ce pays contraire à l’accélération de l’intégration africaine alors même que les performances monétaires des pays de la zone franc sont largement médiocres par rapport aux moyennes africaines.
«La création de la Banque centrale africaine ne peut s’accommoder de l’ingérence monétaire française.»
Selon Babissakana, l’action structurée d’intelligence économique de la France pour justifier la consolidation de la zone franc est non pertinente et contraire à l’intégration africaine.
Source: APA