En Afrique subsaharienne, 98 millions d’enfants et de jeunes sont exclus de l’éducation, soit un enfant sur cinq en âge de fréquenter l’école primaire qui n’est pas scolarisé, selon le dernier rapport mondial de suivi de l’éducation. Cité par le président du Réseau africain de campagne pour l’Education pour tous (Ancefa en anglais), le rapport rédigé avec l’Institut de statistique de l’Unesco relève que plus de 244 millions d’enfants et de jeunes âgés de 6 à 18 ans se trouvaient toujours en dehors de l’école en 2021. Paul Gnelou a évoqué ces chiffres à l’ouverture, jeudi à Dakar, du 11ème Forum politique régional, avec l’ambition de mettre en lumière «le rôle et la place de la jeunesse africaine dans l’éducation inclusive, émancipatrice et transformatrice basée sur les droits à l’ère du numérique». L’Afrique subsaharienne est également, a-t-il dit à l’Aps, la région qui connaît la plus forte pénurie d’enseignants, estimée à 4,1 millions, soit 1 million d’enseignants au primaire et 3,1 millions au secondaire.
Dans son rapport Learning poverty, la Banque mondiale a estimé que 9 enfants sur 10 sont incapables de lire une phrase simple à l’âge de 10 ans. «Plus de huit enfants sur dix n’acquièrent pas les seuils minimaux de compétence en lecture et en mathématiques», a également souligné la Coordonnatrice régionale d’Ancefa, Solange Akpo.
Pour cette dernière, il y a également un «déficit chronique d’enseignants», relevant que 19 millions d’enseignants qualifiés doivent être recrutés en Afrique pour résorber le gap. Au Sénégal, une étude de la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep) a fait état, en 2022, de près d’1 million 500 mille enfants en dehors du système scolaire. «Pour régler la question de ces enfants hors école, il faut qu’on ait plus de classes avec une carte scolaire élargie, plus d’enseignants et plus d’investissements», a dit son Directeur exécutif, Cheikh Mbow. Selon lui, «il faut lever tous les goulots d’étranglement qui peuvent empêcher les enfants d’accéder à l’école, d’y rester et de réussir». Il a également évoqué tout ce qui est lié à l’équité, aux représentations sociales, aux enfants en situation de handicap avec des besoins spéciaux, entre autres, pour qu’aucun enfant ne soit laissé en rade. Le Directeur exécutif de la Cosydep a plaidé pour des investissements accrus en vue de prendre en charge l’environnement de l’école, parce que le lien est établi entre l’environnement et les performances des apprenants.
Le Quotidien