Considéré comme un militant de la première heure de l’Alliance pour la République (Apr) aux Etats-Unis, El hadji Amadou Ndaw est nommé Consul général du Sénégal à New York depuis janvier 2015. De la recrudescence des cas de meurtres de Sénégalais aux Usa à la victoire de Donald Trump, le Consul Ndaw dessine dans cet entretien avec EnQuête les contours de la carte consulaire de sa juridiction. Sans oublier les dossiers chauds aux rangs desquels figure en bonne place le projet d’expulsion du sol américain les Sénégalais en situation irrégulière.
Il y a de cela quelque jours, un autre Sénégalais a été tué aux Etats-Unis. Pouvez-vous revenir sur ce qui s’est passé ?
C’est vrai, un de nos compatriotes du nom de Amadou Doumbia a été assassiné, il y a une dizaine de jours, dans l’Etat de Kansas plus précisément dans la ville de Wichita. Il a été d’abord agressé et a reçu, je pense, quatre balles dont une au niveau de la tête. Et c’est durant l’intervention chirurgicale pour extraire la balle de la tête qu’il a rendu l’âme. Nous tenons d’abord à nous incliner devant sa mémoire et prier afin que Dieu ait pitié de son âme. Nous tenons aussi à présenter nos condoléances, celles du chef de l’Etat, Macky Sall, et de tout le gouvernement à la famille du défunt.
Quelles suites judiciaires comptez-vous apporter à cette affaire ?
L’enquête est déjà enclenchée. J’ai personnellement parlé aux autorités de l’Etat de Kansas pour me renseigner d’abord sur l’officier qui a en charge l’enquête afin de pouvoir entrer directement en contact avec lui. L’autopsie vient de se terminer hier (l’entretien a eu lieu jeudi dernier) pour déterminer la cause de la mort. Aujourd’hui (1er décembre), nous allons rencontrer l’inspecteur de Police chargé de l’enquête. Et naturellement, comme on le fait toujours, on continuera de suivre la procédure judiciaire pour que celui qui a perpétré ce crime odieux soit poursuivi et condamné en justice.
Nous agissons en parfaite collaboration avec la famille du défunt et les autorités américaines compétentes. Mais, il y a aussi un aspect administratif à prendre en considération. En effet, quand un cas de décès intervient naturellement, par accident ou par crime, le Consulat général prend acte d’abord et puis entre en contact avec les familles ou les personnes responsables du corps pour s’assurer que le rapatriement se passe dans les meilleures conditions et dans les meilleurs délais. Pour ce cas particulier aussi, on fait de même. On est en contact permanant avec les parents du défunt pour les rassurer que tous les efforts nécessaires sont en train d’être fournis sur le plan administratif pour que le corps soit rapatrié dans les meilleures conditions afin que l’enterrement puisse se faire au Sénégal suivant les rites musulmans.
Selon vous, qu’est-ce qui explique ces nombreux cas de meurtres de Sénégalais aux Etats-Unis ?
C’est un fait social. Nous vivons aux Usa ou la violence ne connaît pas la nationalité ou l’origine de la victime. Ce n’est pas parce qu’on est sénégalais, ou Africain, qu’on est attaqué. Ce n’est pas aussi parce qu’on est américain qu’on est épargné. La violence aux Usa n’épargne personne. On suit toujours les statistiques et on voit que ce sont les Américains eux-mêmes qui sont beaucoup plus victimes de ces crimes que les étrangers. Ce n’est pas parce qu’il (le jeune Amadou Doumbia) est sénégalais qu’il a été agressé et assassiné. Nous vivons malheureusement dans une société dans laquelle des faits pareils se passent. Il y a un niveau de criminalité un peu élevé dans certaines zones et donc, étrangers comme autochtones subissent ces situations au même titre.
Les Usa, c’est une cinquantaine d’Etats, et le Sénégal ne dispose que d’un seul Consulat ici à New-York. Comment faites-vous pour satisfaire les demandes consulaires de vos concitoyens ?
C’est vrai, couvrir 52 Etats, ce n’est pas facile. Mais on s’y met avec l’accompagnement et les instructions éclairées de notre tutelle, le ministre des Affaires Etrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, suivant l’orientation de monsieur le président de la République. On se déploie de manière régulière dans les Etats, mais on essaie d’avoir une approche régionale. Ce qu’on fait, c’est que dans les zones où il y a une forte concentration, on essaie de voir comment informer, sensibiliser les associations de Sénégalais qui s’y trouvent pour qu’elles se regroupent. Comme ça, quand on se déplace dans le cadre d’une mission, ils seraient déjà bien sensibilisés afin qu’ils puissent se rencontrer dans un lieu pour que l’équipe consulaire puisse atteindre le maximum de Sénégalais possible. Oui il y a un seul Consulat général qui est très sollicité, mais nous faisons de notre mieux pour satisfaire nos compatriotes.
Avez-vous une idée du nombre de Sénégalais établis aux Etats-Unis et quels sont les Etats où ils sont plus concentrés ?
Il y a environ une centaine de milliers de Sénégalais aux Etats-Unis. La plus grande concentration se trouve à New-York et environs. Aussi, dans ce qu’on appelle le Ohio Valley et aussi vers le Sud à Atlanta ainsi que vers le Centre ouest du côté de Houston et de Dallas. On les retrouve également à l’Ouest vers Los Angeles et San-Francisco. Géographiquement, on est très présent dans la zone de Chicago où il y a une communauté très dynamique qui s’organise à travers les Associations, Dahiras et autres.
Dans beaucoup de pays européens comme l’Italie, la France et l’Espagne en guise d’exemples, les consuls généraux se plaignent du fait que les Sénégalais ne viennent pas souvent se faire immatriculer. Est-ce le cas aussi à New-York ?
Oui. C’est le même cas à New-York. On fait toujours des efforts pour sensibiliser nos compatriotes sur l’importance de disposer d’une carte consulaire. Si les Sénégalais ne viennent pas au Consulat général pour se faire immatriculer, il nous sera impossible de savoir qu’ils sont là. Souvent, ils se plaignent de ne pas pouvoir avoir un bureau de vote dans leurs localités. Je leur dis que si le consulat général n’est pas informé de votre présence dans cette zone, on ne peut pas plaider pour qu’un bureau de vote y soit établi. Je les encourage à s’organiser dans les associations pour que les conditions soient réunies afin que le consulat général puisse déplacer une mission pour pouvoir établir les documents. En tous les cas, la carte consulaire est un document très important qui permet au Consulat général de mieux avoir une visibilité sur la présence de nos compatriotes à travers le pays.
Il y a des Sénégalais qui croupissent dans les prisons américaines, avez-vous une idée de leur nombre ?
C’est vrai qu’il y a un nombre considérable de compatriotes qui ont maille à partir avec la justice. Pour la plupart, ce sont des cas d’immigration clandestine, disons à 98%. Une dizaine au maximum est incriminée dans des cas de crimes. Pour ces cas, on est constamment en contact soit avec eux, soit avec leurs familles ou avec leurs avocats pour s’enquérir du processus judiciaire. Mais aussi, après le jugement, s’il y a condamnation, on essaie d’apporter le soutien moral nécessaire à nos compatriotes qui sont en prison. Pour ceux qui sont frappés par une mesure d’expulsion, on essaie de voir comment faire pour vérifier d’abord leur nationalité sénégalaise et s’assurer que la protection consulaire nécessaire leur est réservée. Des fois, on se déplace pour nous assurer qu’ils sont dans des conditions appropriées.
En parlant d’expulsion, il y avait un projet relatif au rapatriement d’une vingtaine de Sénégalais en situation irrégulière aux Usa avant que le président de la République ne freine le processus. Où en êtes-vous actuellement ?
En réalité, le Sénégal s’était opposé au rapatriement de certains de nos compatriotes, frappés par une mesure d’expulsion car, étant en situation irrégulière sur le territoire américain. Nous avions émis des réserves sur cette procédure. Les Américains qui entretiennent des relations privilégiées avec le Sénégal avaient accédé à la requête du président de la République. Ainsi, ils avaient bien voulu arrêter cette procédure et revenir à celle traditionnelle qui consiste à faire les choses comme il se doit, c’est-à-dire, procéder au rapatriement de ces derniers en toute dignité. Entre-temps, à notre niveau, on s’est assuré que tous ces compatriotes détenus dans des centres étaient dans des conditions stables. Ils étaient une vingtaine et je me suis déplacé pour aller les voir. D’ailleurs, pour certains, la situation a beaucoup évolué parce qu’ils avaient eu la chance de faire un recours. Ils ont profité de l’intervention du gouvernement sénégalais pour décrocher une liberté provisoire.
Les autres sont-ils toujours maintenus dans les centres de détention ?
Ils y sont toujours parce que la procédure n’est pas encore terminée. Pour bénéficier de cette liberté provisoire, il faut avoir la possibilité d’introduire un recours judiciaire. Certains ont fait des efforts et ont contracté les services d’un avocat. Pour ceux-là, il y a eu l’épilogue. Ils ont pu bénéficier d’une liberté provisoire et sont rentrés chez eux. Et pour les autres qui n’ont pas pris d’avocat et qui n’ont pas fait des efforts pour faire un recours, ils n’ont pas eu ce privilège. Ils sont tous là. Deux d’entre eux ont été rapatriés : l’un volontairement et l’autre a été rapatrié malgré lui. Mais il faut rappeler que le Sénégal ne peut pas refuser de prendre ses compatriotes qui sont frappés de mesure d’expulsion.
Quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes confrontés dans l’exercice de vos fonctions ?
La difficulté première, c’est l’immatriculation de nos compatriotes. C’est très difficile de les convaincre de venir se faire immatriculer. Il y a aussi le manque de moyens financiers. Ce qui nous empêche de sillonner tous les Etats. Mais qu’a cela ne tienne, sur la base de données dont nous disposons, nous essayons de nous déployer. Et nous faisons de notre mieux pour que les zones à forte concentration de Sénégalais soient touchées de manière régulière.
Des Sénégalais vivant aux Usa avaient émis des craintes par rapport à l’arrivée de Donald Trump au pouvoir. Quel est votre avis sur cette question ?
Il est difficile de croire que Donald Trump, à lui seul, peut faire basculer ce pays au point que les valeurs qui caractérisent les Usa soient en danger. Ce qui est plutôt inquiétant, c’est que Trump va diriger les Etats-Unis avec un congrès dominé par la droite. C’est vrai que les politiques sociales pourraient véritablement en pâtir. C’est là où réside la crainte de nos compatriotes. Une crainte systématique. Pour tout ce qui reste, les valeurs fondamentales de ce pays ne sont pas mises en danger.
Donc les Sénégalais n’ont pas à s’inquiéter bien qu’étant dans la vente à la sauvette, surtout de produits contrefaits, une activité commerciale que Donald Trump avait promis de combattre ?
Je ne pense pas que Donald Trump, en tant que Président, puisse être jusqu’à ce niveau de détail, c’est-à-dire cibler ceux qui sont dans la vente ambulante. Je pense plutôt qu’il aura des politiques qui seront orientées vers des lois moins tolérantes pour les émigrés, ou moins favorables aux couches défavorisées. Ce qu’il faut noter, c’est que les maires de grandes villes comme New-York City et Los Angeles ont décidé de ne pas suivre Donald Trump si d’aventure, il envisagerait de prendre une loi qui favoriserait l’interpellation des émigrés pour leur demander leurs papiers. Partant de ce fait, je ne pense pas que les Sénégalais en particulier soient en danger ou inquiétés parce que Donald Trump est devenu président de la République des Etats-Unis d’Amérique.
Propos recueillis à New York Par Ibrahima Khalil Wade pour EnQuête
La criminalite, la violence , le racisme et la discrimination representent 35 /100 du fondement des Etats Unis. L amerique a un passe historique violant et sanglant malgre des victimes de la colonisation. Le capital est le grand probleme de ce pays, la pauvreté et l ignorance nourrissent a criminalite et la violence . la justice dans le monde capitaliste est sous le controle du capital et des influences psychologiques , chacun a la recherche de sa defense ; la money ou le capital. Les interets sont au premier plan surtout pour assurer sa securite . L argent est plus important que la religion et l education dans ce pays. Encore, l Amerique est en divorce avec les consciences devines ou religieuses . L eglise scientologie mene une popularite extreme, de part la science les intérêts et le capital parviennent. Jamais de solution le sang continuerait de couler partout dans le monde capitaliste. La mondialisation est le plus grd danger que l afrique n a jamais connu, les peres de familles ont perdu le controle de leurs enfants , la machine electronik devient tuteur. Ns avons rien de commun avec l occident malheureusement perdu en pleine obscurity: une orientation geographique, nourriture, vegetation, temperature, croyance, philosophie et même couleur de la Peau rien ne se ressemble, je pense que scientifiquement ns ne devons pas partager les mêmes remedes. Ns sommes dans une situation très difficile a soutenir Que le bon dieu ns garde et change les politiques de ce monde pour que tout un chacun mene une vie meilleure . Bon entendement
Prêt pour la Révolution des mentalités.
Prêt pour l indépendance du Senegal et la Refondation Nationale
Prêt pour l unite Fédérale et Révolutionnaire des Etats D’Afrique.