Élections législatives : ces détails de taille qui ne comptent malheureusement pas aux yeux des électeurs ( par LAMIN AL’AMIIN JÓOB )

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1••• CHOIX DES LANGUES NATIONALES PAR LES CANDIDATS ENTRE PROTECTION ET AGRESSION

CORRECTION DE L’ÉCRITURE DE LA LANGUE OUOLOF DANS LES LISTES DES COALITIONS

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Nous nous réjouissons d’abord de voir les hommes politiques s’intéresser de mieux en mieux aux langues locales après avoir découvert leur nécessité, leur capacité sur le plan communicationel et le plus que ces langues nationales pourraient leur apporter dans leur métier » la politique ». Ceci n’est pas un phénomène nouveau, l’histoire politique du Sénégal a toujours eu des défenseurs des langues nationales même si le but des uns et des autres n’était pas le même. Nous pouvons citer l’exemple de Majmout Diop du PAI Parti Africain de l’Indépendance qui d’après les témoignages d’un vieux ouvrait ses allocutions toujours en ces termes, » Bëgg sa réew, fonk sa réew, moom sa réew », qui n’était pas un simple slogan mais une conviction. L’exemple de Seex Anta Jóob reste la plus parfaite illustration. Le savant sénégalais après son engagement en politique a commencé à faire tous ses discours que certains qualifient de cours magistral en langue ouolof, lors de ses meeting politiques, en démontant le mythe des langues occidentales, prôné par Senghor dans tous les esprits des paysans. La fameuse phrase du cheikh reste toujours d’actualité: << Kuléen i mën naa yor réew mi ci làmmiñu tubaab yamale nit ñi waxul dëgg »( Si quelqu’un vous dit qu’il peut gouverner ce pays avec une langue occidentale en respectant l’égalité des personnes, il raconte des contre-vérités.>>)
Comme Orwell dirait : « Tous les citoyens sont égaux, mais certains sont plus égaux que d’autres. »
Nos politiciens d’aujourd’hui ne sont pas bêtes comme nous nous efforçons de le croire tous les jours, ils sont très intelligents, parfaitement conscients et parfois même plus avertis que nous autres mais ils sont dans un jeu de ping pong des cerveaux des populations qui refusent d’être conscientes, dans une gymnastique intellectuelle qui les empêche d’être pour de bon, honnêtes, en arrêtant la manipulation des masses sous peine de perdre définitivement leurs intérêts.
L’utilisation de nos langues, une réjouissance oui, mais, qui ne doit nullement renvoyer au repos notre intelligence qui a besoin plus que jamais d’être utilisée, un accord aussi, qui n’empêche aucunement des interrogations.
Le pourquoi du choix de ces langues nationales et le comment elles sont utilisées après le choix restent des questions fondamentales. Le pourquoi de ce choix est à mon avis contextuel parce que si ce dernier était vraiment naturel, il le resterait pour toujours, c’est-à-dire après l’élection des candidats dans des positions stratégiques qui leur permettront de défendre le projet ambitieux qu’est l’apprentissage avec nos langues nationales dans nos écoles. L’apprentissage pas de nos langues mais avec nos langues car nous les comprenons déjà bien, à défaut d’un besoin de perfection qui prouvera qu’on a bien réussi un modèle parfait conçu par nous et pour nous, qui a besoin juste d’être bâti en permanence. Contrairement au choix d’une langue étrangère qui sera beaucoup plus exigeante que les nôtres car dans ce cas, ce sera à la fois, l’apprentissage d’une langue au lieu d’être seulement l’apprentissage avec une langue.
Le pourquoi toujours du choix de nos langues n’est pas sincère pour nous, si nous essayons de contextualiser encore fois, nous trouverons les raisons évidentes.
En ces périodes de campagne électorale, les politiciens ont tous une préoccupation commune: faire passer leur message. Ils ont besoin non seulement des éléments de langage qui leur permettront de convaincre sans avoir raison, mais aussi l’utilisation d’une langues que les masses illettrées en langue française comprennent vite sans effort intellectuel. Ils savent aussi que pour faire une communication directe qui va atteindre leur cible sans intermédiaire, l’usage des langues nationales reste la seule alternative. Dans ce cas, ils acceptent aux adultes ce qu’ils refusent aux petits enfants. Dans nos écoles, on brandit l’argument de la colonisation pour justifier les tares de ce système éducatif avec un pessimisme préparé et organisé pour expliquer qu’il est impossible, risqué ou inadmissible de quitter ce système d’enseignement avec des langues étrangères, même s’il est médiocre, même s’il tire du haut vers le bas, même s’il bloque l’intelligence de nos petits génies africains, même s’il est évident qu’il a toujours été un des facteurs majeurs qui étouffent l’Afrique et renvoie son réveil successivement à demain.
Nous ne sommes pas sans savoir que le message passé  » DANS » une langue nationale fera beaucoup plus d’effet que le message véhiculé  » AVEC » une langue étrangère. Par exemple, aujourd’hui, entre « Unissons-nous pour bâtir notre localité » et « BOOLOO DEFAR SUNU GOX », le politicien sénégalais n’hésitera à chosir la deuxième, de même qu’entre  » Faire de Dakar, une référence » et  » DEF NDAKAARU ROYUKAAY » ainsi que  » DÉVELOPPER LE SECTEUR AGRICOLE, NOTRE PRIORITÉ », ou SUQALI MBEY MI SUNU YITTÉ ».
La puissance des langues nationales n’a jamais été un doute chez les politiciens mais aliénés qu’ils sont, ayant peur de leur maître blanc, ils continuent leur vaine mission néocolonialiste, en ne l’utilisant qu’à des cas précis et l’abandonnent une fois, élus. Car, nous oublions que l’élite aura éternellement besoin de l’existence d’une barrière mentale entre lui et le bas peuple, ensuite, il fera la langue du colon, un mythe et l’utiliser devient une urgence chez eux ( pseudo intellectuels) qui veulent paraître intelligents et être considérés comme les seuls capables de diriger. Le seul but de toute cette stratégie malhonnête est de réduire l’intelligence à une affaire de langue, et aujourd’hui, ils ont réussi à faire croire que pour être considéré comme un intellectuel, pour vraiment remplir les critères d’une personne intelligente, il ne faut pas avoir de bonnes idées dans ta langue maternelle mais il faut être beau parleur français, anglais ou arabe même s’il n’y a pas de contenu respectable dans le discours. Cette insulte à notre intelligence, ces agressions de nos langues nationales doivent devenir un mauvais souvenir.

~~~COALITION WALLU ?SÉNÉGAL× : l’écriture de ?Wallu est irréprochable, la doublure de la consonne L et le manque d’accent sur la lettre (A) fait la différence. Le mot Sénégal avec accent est à éviter si on veut l’écrire avec l’alphabet Ouolof
SENEGAAL? Bu baax bi comme ça avec deux a

~~~COALITION LES SERVITEURS : je n’ai vu aucun mot puisé de nos langues nationales, pourtant son leader n’hésite pas d’utiliser la langue Ouolof dans ses discours

~~~NAATAANGUÉ×: eux ils ont zappé l’alphabet Ouolof en utilisant l’alphabet français, pour une langue codifiée depuis plus de 37 ans
?Naataange comme ça

~~~AAR? SÉNÉGAL×: l’écriture de AAR est sans faute avec la doublure de la voyelle A. Seulement SENEGAAL? s’écrit comme ça

~~~Coalition Bennoo Bokk Yaakaar×: Bennoo comme ça avec la doublure de la voyelle o, bokk et yaakaar s’écrivent ainsi

~~~YEWWI ASKAN WI?: l’écriture est correcte malgré les similitudes avec Yeewi: aller réveiller ou yeew i: aller attaché
Après le lancement de la coalition, beaucoup d’interrogations ont été notées par rapport à la signification exacte du mot Yewwi. D’aucuns disaient que ça traduit une éveil de conscience des peuples, d’autres soutenaient que le mot signifie la libération des peuples mais le logo est venu pour clore le débat avec cet oiseau qui brise ses chaînes pour se libérer. Une prise de conscience donc qui peut être un élément déclencheur d’une envie de se libérer est aussi est une thèse qui pourrait être acceptée.

~~~BOKK? GIS GIS? LIGGEEY×: À part le e de liggéey qui devrait prendre un accent (é), tout le reste est correct

~~~BUNT-BI×: BUNT BI ? sans trait d’union

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Il faut rappeler aux candidats que tous ces détails que nous venons et nous voudrions citer comptent et restent les seuls éléments qui pourront nous guider à savoir plus sur leur personnalité, sur leurs vrais programmes derrière leurs discours passe-partout. Nous ne pouvons plus vous permettre l’écriture de nos langues nationales avec un alphabet français sachant que nos langues locales ont leur propre Alphabet et mieux, certaines sont codifiées depuis plus de 30 ans.
Nous sommes obligés d’être exigeants avec vous, car vous avez sorti du lot même si vous n’êtes pas les plus compétents, en choisissant de vouloir être au pouvoir de décision en ayant l’opportunité de bâtir ou de détruire ce pays. Vous demandez une mairie aujourd’hui mais demain vous pourriez être député ou président de notre pays, donc vous avez le devoir d’être ancrés aux exigences de ce peuple, qui aujourd’hui, plus que jamais, a besoin dêtre édifié continuellement sur vos choix, vos idéologies, vos compétences, votre rigueur et toutes vos valeurs. Être député dans une législature ne doit plus être un jeu, et le Sénégal a aujourd’hui besoin de renouer avec la culture de  » SEULE LA BONNE PERSONNE DÉCOMPLEXÉE DIRIGE », pour ne plus avoir des dirigeants sénégalais avec l’Occident dans le cœur mais des dirigeants sénégalais dans l’âme avec l’Afrique en plein cœur.
La particularité de la langue ouolof, le charme de cette langue est qu’on lit ce qu’on écrit donc tout manque de rigueur trahira sans hésitation le sens de la phrase.
Si les personnes sont obligés de parler ou d’écrire à la perfection la langue française c’est tout simplement parce qu’il y a une forte pression derrière qui guide leurs actions. Depuis le début de la campagne les mots « élections et législatives » gardent leur s à la fin. Pourquoi pas la même exigence avec l’usage de nos langues.

LAMIN AL’AMIIN JÓOB Journaliste, panafricain, communicateur digital, chroniqueur

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