L’Alliance Jëf Jël, ancien parti de Talla Sylla et actuellement présidée par Papa Ameth Keita, est formelle. Au regard de l’ampleur des réformes institutionnelles envisagées au Sénégal et de ses implications sur le système électoral, le régime en place devrait admettre l’impossibilité de la tenue des élections locales à date échue. Une façon pour la formation politique d’exiger, pour des soucis de justesse et de réalisme, le report de ces joutes devant redistribuer le leadership des collectivités locales en mars 2014. L’Alliance Jëf Jël qui tenait son bureau politique s’est aussi prononcée sur la question des inondations qui martyrisent les populations et sur les concertations menées sur l’avenir de l’enseignement supérieur.
L’Alliance Jëf Jël qui réunissait son bureau politique, le samedi 17 août, n’est en effet pas passée passer par mille chemins pour postuler l’impossibilité de l’organisation des élections locales pour mars 2014. Dans un communiqué dont nous avons reçu copie, le parti note clairement qu’ «au regard de l’ampleur des réformes institutionnelles et subséquemment de ses implications sur le système électoral, les pouvoirs publics devraient admettre ici et maintenant l’impossibilité de la tenue des élections locales à date échue ».
Se prononçant en effet sur les réformes institutionnelles qui seraient une nécessité impérieuse pour le parachèvement du processus de refondation de notre République, l’Alliance Jëf Jël a tenu à préciser que « ce processus ne devrait être désorienté par une quelconque visée clanique». Arguant par suite que «la mise en cohérence de ces réformes dans un cadre plus globalisant et plus inclusif semble plus pertinente », l’Alliance Jëf Jël a mis en avant l’Acte III de la décentralisation qui induit une refonte des collectivités territoriales et dont il est souhaitable d’anticiper sur les implications.
Sous ce rapport, les camarades de Papa Ameth Keita, l’actuel patron de l’Alliance, prônent «la reformulation d’une cohérence territoriale rénovée». Celle-ci aura d’ailleurs pour conséquences la fixation de la nouvelle carte électorale, la réédition de la quasi-totalité des cartes d’électeur ainsi que la redéfinition du mode d’accession au pouvoir local. «Nul besoin de préciser qu’il faudra préconiser une révision en profondeur du cadre légal en vue d’intégrer toutes les implications dans le code des collectivités locales et le code électoral», a ajouté le bureau politique de l’Alliance Jëf Jël.
Sur un autre registre, les camarades de Papa Ameth Keita ont vivement déploré les lenteurs notées dans l’exécution des travaux de lutte contre les inondations à Dakar et à l’intérieur du pays. «Certaines populations continuent de subir les effets néfastes des inondations malgré les initiatives du gouvernement pour lutter contre de ce désastre. Les lenteurs notées dans l’exécution des mesures ont largement contribué à la situation catastrophique qui engendre la colère légitime des populations, eu égard à l’ampleur de leur souffrance».
Pour endiguer le mal des inondations à Dakar et à l’intérieur du pays, il serait utile, pour la formation politique «d’impliquer les populations qui les subissent tous les jours». En effet, celles-ci constituent, souligne-t-elle, «un acteur incontournable dans toutes les stratégies et actions envisagées pour lutter contre les inondations». Les initiatives prises sans l’implication des populations ne s’étant jamais révélées payantes, l’heure est venue de les associer, note le texte, dans « la recherche de solutions durables qui demeurent un aspect fondamental souvent négligé dans les processus élaborés». Et de poursuivre : «en outre, le gouvernement gagnerait à éviter une « politisation » de cette lancinante question».
Tout en se félicitant enfin sur les conclusions et orientations issues des concertations sur l’avenir de l’enseignement supérieur, l’Alliance Jëf Jël a relevé toutefois que « la performance et la stabilité dans le sous-secteur devront s’accommoder avec les principes fondamentaux de l’éducation et de formation publique en garantissant l’égal accès des citoyens dans les universités et instituts ». Dans cette perspective, il exhorte aux tenants du pouvoir à «la tenue des Assises de l’éducation pour un système éducatif plus efficient et conforme aux exigences du développement ».
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