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Elections présidentielles Gadio, la surprise de 2019

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Au rythme où va la conjoncture politique nationale, le deuxième tour de la prochaine présidentielle sénégalaise en 2019, va vers un duel entre Macky  Sall et Cheikh Tidiane Gadio, l’un (Macky) à la tête d’une coalition et l’autre (Gadio) à la tête d’une plateforme.

La Force de Macky: En plus d’être au pouvoir, Macky dispose davantage d’une machine électorale (Benno) qu’un parti politique (APR) dont il n’a pas encore toute la main mise à l’instar d’un certain Abdoulaye Wade sur le PDS ou de Idrissa Seck sur le Rewmi ou d’un Niasse sur l’AFP. Quoiqu’au Sénégal, sic et nunc, ce n’est plus un seul parti politique qui gagne une présidentielle.

La Faiblesse de Gadio: En plus d’avoir un calendrier sur l’international, Gadio ne dispose pas encore un parti politique mais d’un mouvement. Or, pour autant un seul parti ne fait pas un président, pour autant pour gagner une élection présidentielle, il faut s’adosser et être porté d’abord et avant tout, par un parti politique, avant  d’être porté par une coalition de parti ou une plateforme hybride.

La faiblesse de Macky, c’est la force de Gadio: Quand on est candidat-président à sa propre succession, on bat campagne en défendant un bilan là où les autres candidats-challengers battent campagne en proposant un projet de société décliné autours de programmes dans divers domaines. Et faire de la campagne électorale, c’est faire de la poésie mais gouverner, c’est faire de la prose. Et le président Macky Sall semble être toujours et encore,  davantage dans la poésie que dans la prose, en termes de gouvernance. Car, la réalité la plus immédiate durant les quatre ans du régime du président Macky Sall, c’est le temps  des ‘’institutions consolidantes’’ sous fond  ‘’d’économie appauvrissante’’. Avec le président Macky Sall et depuis 4 ans, rien n’est de trop pour les Institutions républicaines (pouvoir exécutif, pouvoir législatif, pouvoir judiciaire), oubliant que dans une République et dans un Etat de droit, la première des Institution est l’Ecole publique (Education & Formation). Pour ce qui est de l’économie, depuis quatre ans, nous sommes dans ce qu’on appelle en économie, l’effet Duisenberg, qui fait que les taux de croissance (synthétique) sont positifs mais des pans entiers de la population basculent dans la pauvreté. Quand une économie est sous un effet  Duisenberg, l’extérieur est embelli alors que l’intérieur est pourri. Parce que notre croissance économique profite plus et mieux aux capitaux et intérêts étrangers  qu’aux nationaux et à l’économie domestique. Sur le front social et syndical, c’est l’ébullition et la tension en permanence depuis trois ans.

Les challenges qui attendent Gadio

Du jeu des acteurs de la conjoncture politique nationale au plus haut niveau, Gadio en est celui qui un avantage comparatif et compétitif pour amener au ballotage le président Macky Sall. Le président Idrissa Seck a perdu de son aura et de sa superbe, après deux élections présidentielles perdues. L’AFP qui avait une vocation nationale, est maintenant au service d’une ambition personnelle qui a déjà déclaré son camp. Le président Ousmane Tanor Dieng est à la croisée des chemins. Il gagnera son combat contre Aissata Tall Sall et Khalifa Sall mais le PS ne s’en sortira pas indemne. Une victoire à la Pyrrhus de Tanor qui entrainera une implosion du PS. Le président Abdoulaye Baldé le méthodique et l’UCS,  seront l’un des faiseurs de roi en 2019, à côté de la plateforme ‘’Avenir’’  des Me Adama Gueye, Cheikh Dieye et camarades, ’’la société civile politisante’’. Car, en politique au sens de conquête et d’exercice du pouvoir, en plus du programme, de l’électorat et des moyens financiers des uns et des autres, tout est question et dépendant du triptyque ‘’contexte institutionnel, environnement national et désir des populations’’. Et c’est au nom de ce triptyque qu’Amadou Toumani Touré était devenu président du Mali; Patrick Talon, président du Bénin. Et c’est cet environnement, ce contexte et ce désir que la plateforme ‘’Avenir’’ est entrain de favoriser, avec le profil de candidat non professionnel de la politique. Pour un Me Abdoulaye Wade atteint par la limite d’âge, le plus grand service qu’il peut rendre à son parti, le PDS, ce sera de donner à son candidat Karim Wade, le temps d’apprendre et de comprendre, à côté d’un colistier. Et c’est là où le tandem Gadio-Karim, ouvre une perspective qui pourra faire mal à la coalition Benno.

Gadio, candidat du PDS en 2019?

Pour Gadio, toutes les bonnes cartes qu’il pourra détenir entre ses mains, dépendra de sa capacité à devenir le leader d’une nouvelle plateforme et à adosser son mouvement, à un parti et un appareil politique puissant, comme le PDS, avec ce schéma ci-dessous. Une nouvelle plateforme politique dont les têtes de pont et trépieds sont le parti politique structuré qu’est le PDS et leMPCL (Mouvement Politique et Citoyen ‘’Luy Jot jotna’’) de Gadio. Gadio est une identité remarquable et est ce que les anglo-saxons appellent, ‘’a nice looking man’’.Il est charismatique. Il est empathique. Il est fort dans les élèments de langage. Il a le verbe et qui a le verbe a la communion et qui a la communion a la communauté parce qu’au commencement était le verbe. Il est un homme de réseau et d’influence. En neuf ans comme ministre de la République, il n’a jamais été cité, ni de près ni de loin, à une quelconque malversation financière.  Lors du dernier référendum, lui et son mouvement, le MPCL, ont gagné pour le Non dans leur village (Gadiobé) là où le président Macky Sall a été battu dans le village de sa mère, Ndiguilone dans le Fouta.  Il faut se rendre au Fouta, dans le Diery, dans le Bosséa, dans le Sinthiou Babambé et dans le Dandémayo, pour se rendre compte de ce début de délaissement et la déception de bon nombre de Fountankés envers Macky et de la montée en puissance de Gadio au Fouta et sur qui, de plus en plus les Foutankés s’identifient. Entre Gadio et Macky, qui gagnera l’électorat Al Poular gagnera le duel en 2019. Car, les dernières élections référendaires prouvent que l’électorat mouride reste majoritaire avec le PDS et Me Abdoulaye Wade. Et au Sénégal, qui gagne l’électorat mouride et l’électorat Al Poular, aura un pied au second tour. Les deux challenges de Gadio sont: plus de présence et de contact auprès des Sénégalais et de la Diaspora d’une part et d’autre part, obtenir le parrainage de Me Abdoulaye Wade pour fédérer le PDS autour de sa candidature. Macky-Gadio, ce sera le duel de 2019.

Siré SY, Directeur Exécutif

Think Tank Africa WorldWide Group

 

2 Commentaires

  1. Il ne faut pas rêver, pour espérer gagner une élection au Sénégal, on doit absolument remplir une condition: être dans un grand parti. Sans cela, on perd son temps, car seul un grand parti est capable de nous donner l’arsenal nécessaire pour se lancer dans une aventure électorale. J’appelle grand parti les partis politiques qui ont réussi à avoir une bonne assise nationale dans le pays; c’est le cas du PDS, de l’APR, du PS, de Rewmi, de l’AFP. Le futur président du Sénégal viendra forcément de ces cinq partis. Wasalam.

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