Si la coalition Bennoo Bokk Yaakaar ne profite pas de la période contentieuse qui prend fin aujourd’hui (vendredi) pour réajuster la liste non paritaire déposée dans la commune de Touba, sur pilotage du Khalife général des Mourides, selon certaines sources, la Cena (Commission électorale nationale autonome) entend appliquer la loi électorale dans toute sa rigueur et consécutivement invalider la liste présentée par la majorité pour l’élection municipale dans ladite commune. Telle est la décision rendue hier, jeudi, après son assemblée générale ordinaire, par l’organe de contrôle et de supervision du processus électoral dirigé par le magistrat Doudou Ndir. L’institution s’était autosaisie en effet, mardi dernier, du cas en question, à la suite de la validation par l’autorité administrative d’une liste non conforme aux injonctions paritaires de la loi électorale dans la cité religieuse.
La polémique sur la validation de la liste non paritaire de conseillers municipaux déposée par la majorité présidentielle dans la commune de Touba n’a pas encore fini d’alimenter les chaumières, ou du moins de susciter des réactions des divers acteurs du champ électoral. La dernière réaction en date est ainsi venue hier, jeudi, de l’emblématique organe de contrôle et de supervision du processus électoral dirigé par le magistrat Doudou Ndir.
Dans un communiqué transmis à la presse, la Commission électorale nationale autonome (Cena) se dit en effet disposée, dans ce cas de figure, à faire respecter la loi électorale dans toute sa rigueur. Le texte transmis par l’institution présidée par Doudou Ndir, laquelle s’est autosaisie, mardi dernier, à propos de cette liste de candidats à l’élection municipale dans la commune de Touba Mosquée, note ainsi qu’: « Après avoir étudié le rapport de la Ceda de Mbacké et écouté le président de cette structure décentralisée ainsi que le membre de la Cena chargé de la supervision de la région de Diourbel et enfin, mené enquête, la Cena a constaté que la liste déposée n’a pas respecté la parité comme l’exige la loi ».
En foi de quoi, Doudou Ndir et cie qui étaient en assemblée générale ordinaire hier, jeudi, ont tenu à indiquer que la Cena, « comme elle a eu à le faire auparavant dans d’autres cas… utilisera les moyens que lui confère la loi du 11 mai 2005 en ses articles L6 et L13, pour faire respecter le Code électoral de 2014 ». L’article L.6 précité dit en effet qu’: « (…)
En cas de non-respect des dispositions législatives et réglementaires relatives aux élections ou référendums par une autorité administrative, la Cena, après une mise en demeure, peut prendre des décisions immédiates exécutoires d’injonction, de rectification, de dessaisissement, de substitution d’action dans le cadre des opérations électorales et référendaires, nonobstant son pouvoir de saisine des juridictions compétentes».
Dans l’immédiat toutefois, l’organe de contrôle et de supervision du processus électoral a tenu à faire remarquer, par la voix de son porte-parole Issa Sall, qu’il attendrait la fin de la période contentieuse faisant suite à la publication des listes de candidats pour statuer sur la liste non paritaire déposée par la mouvance présidentielle dans la commune de Touba.
En tout état de cause, il entend appliquer la loi électorale dans toute son envergure. A charge dès lors pour la coalition Bennoo Bokk Yaakaar de prendre les dispositions nécessaires avant la fin de la période contentieuse arrêtée pour ce jour, vendredi 09 mai, soit trois jours après la publication officielle des listes de candidats, pour opérer les nécessaires ajustements au respect de la loi électorale.
Pour rappel, le Code électoral en son article L 224 institue la parité sur les listes de candidats aux élections municipales : « Toutes les listes présentées doivent respecter la parité homme-femme. Les listes de candidatures, titulaires comme suppléants, doivent être alternativement composées de personnes des deux sexes… » Toute chose qui a été délibérément occulté pour la liste de conseillers municipaux déposée par la majorité dans la commune de Touba Mosquée, prétend-on, sur pilotage des plus hautes autorités religieuses de la cité.
Suffisant pour provoquer une levée de boucliers de la part de certains acteurs politiques comme de la société civile, arguant qu’en l’absence d’un statut spécial pour la commune de Touba, toutes les listes de candidats devant être validées dans la commune comme le département, en direction des élections locales de juin, se devaient de respecter la disposition paritaire de la loi électorale. Comme partout ailleurs au Sénégal !
Par Sudonline.sn
Docteur Bamba : « On nous annonce que le Khalif Général des mourides dont je fais partie, vient d’interdire l’application de la parité dans la composition de ceux et celles qui doivent nous représenter dans les localités. Cette entorse aux lois de la République me semble très grave, parce que si les « Layennes », les « Tidianes », les « Niassènes » en faisaient pareil, c’est le Sénégal qui courrait de graves dangers » ! « Pensez-vous que le Président Macky Sall, gardien de la Constitution oserait prendre ses responsabilités pour que le Sénégal se départisse à jamais de ce genre d’actes très dangereux » ? « Une contribution serait très utile à la condition d’être honnête, sans crainte de représailles d’où qu’elles pourraient venir » !
lépake wade récke boufi andiwoulewone parité liyépou douthi ame
LA PARITE, UNE LOI INIQUE QUI N’ARRANGE AUCUN PARTI POLITIQUE DOIT ETRE RECONSIDEREE ; EN ATTENDANT, LES AUTORITES DE LA ‘’VILLE SAINTE’’ DEVRAIENT S’Y CONFORMER !!! En vérité, l’Islam qui est une religion démocratique par essence et par excellence attache une importance capitale à la concertation, en vue d’un consensus qui doit être respecté par tous ; et c’est là, en vérité, un préalable incontournable pour la quête de la paix et du développement durable. C’est dire que l’Islam attache une importance capitale aux lois, traités et constitutions qui sont des consensus nationaux, voire internationaux, et donc forcément des causes justes, même s’ils ne prennent pas toujours compte de certaines réalités religieuses ; c’est ainsi que pour trouver un consensus avec les mecquois d’autres confessions (juifs, chrétiens, polythéistes), le Prophète (PSL) eut même à renoncer à son titre de ‘’messager d’Allah’’ ; et vraisemblablement, c’était là la première ‘’constitution laïque’’ de l’Islam. Et certes, ces consensus sont sacrés, mais ne sont pas immuables ; ils doivent être dynamiques et donc évoluer en fonction des nouvelles réalités (rapport de forces) ; oui, des changements seront parfois nécessaires, mais ils devront forcément se faire de façon consensuelle – et donc de nos jours, par voie référendaire ou parlementaire, selon les modalités prévues, et surtout dans le respect des principes d’équité et de justice. Il est donc souhaitable que nos oulémas s’impliquent davantage dans tout ce qui touche la gestion de la cité et veillent particulièrement sur la Constitution ; oui, ils doivent pouvoir s’informer et avoir un avis autorisé sur toutes ces problématiques, ce d’autant qu’ils sont, au même titre que tous les autres citoyens, astreints à la législation en vigueur qui, du reste, a la primauté sur le droit islamique académique (théorique) ; dès lors, ils doivent connaître la constitution et tout l’arsenal juridique mieux que quiconque, afin de pouvoir proposer des amendements opportuns et pertinents qui, à terme, les rendront plus conformes avec les convictions de la très grande majorité de la population, sans priver les minorités confessionnelles de leurs droits fondamentaux – Oui, c’est cela la démocratie ; et c’est cela que préconise l’Islam ! Au demeurant, la parité qui est anticonstitutionnelle ne devait jamais avoir droit de cité dans notre pays où le mérite est généralement le critère déterminant de la promotion sociale – aussi bien pour les hommes que pour les femmes. C’est en amont que les religieux devaient aller en campagne pour que cette loi discriminatoire (la parité) ne soit pas promulguée – en dépit de la pression des lobbies féministes. Oui, la parité qui est une loi inique n’arrangeant aucun parti politique doit être reconsidérée ; en attendant, les autorités de la ‘’ville sainte’’ devraient s’y conformer, conformément à l’enseignement du Prophète (PSL) rapporté tantôt.