XALIMANEWS-La levée des visas d’entrée au Nicaragua fin 2021 a entraîné un important flux migratoire en provenance d’Afrique de l’Ouest vers ce pays d’Amérique centrale, ouvrant ainsi une nouvelle voie migratoire après la transsaharienne et la route de la côte Atlantique vers les îles Canaries.
En 2023, près de 60 000 Africains ont tenté de franchir la frontière sud des États-Unis, parmi lesquels 20 231 migrants sénégalais ont été arrêtés, et 5800 d’entre eux ont été placés en centre de détention pour violation des lois migratoires depuis 2021, selon des données de l’Office américain des douanes et des frontières jusqu’en septembre 2023 exploitées par le quotidien Enquête. 193 de ces migrants ont été renvoyés au Sénégal en 2023.
Par ailleurs, les données révèlent une augmentation de 336% du nombre d’Africains franchissant la frontière américaine en un an. Deux routes principales sont empruntées : celle passant par Istanbul, desservie par Turkish Airlines, et celle via Casablanca et Madrid, avec des liaisons assurées par Iberia et Avianca jusqu’au Nicaragua. Depuis le 1er février dernier, l’Espagne exige des Sénégalais faisant escale à Madrid d’être détenteurs d’un visa de transit aéroportuaire, pour limiter les demandes d’asile.
Le coût moyen du voyage (vol + passeur) est estimé à 8000 dollars (4,8 millions de FCFA) pour une durée de 15 jours à un mois. Le parcours classique débute au Sénégal ou en Mauritanie, puis un vol transatlantique conduit les migrants au Salvador, où une taxe de transit a été instaurée depuis octobre 2023. Ensuite, direction le Nicaragua, où les passeurs prennent en charge les migrants moyennant 150 dollars pour le Mexique.
Une fois au Mexique, des cartels contrôlent le passage vers la frontière des États-Unis, où le mur construit pour endiguer cette vague migratoire ne retient que peu. Les migrants arrivés sur le sol américain vivent dans la clandestinité. Selon Jeune Afrique, en décembre 2023, 5000 Sénégalais résidaient dans un refuge à New York.