Au moment où de nombreux jeunes sénégalais cherchent vaille que vaille à rejoindre l’Europe, des centaines de mamans pleurent pour le retour de leurs fils perdus par les affres de l’émigration. Une grande peine pour ces mères de familles qui prient de revoir un jour, même les poches vides, leurs enfants sans nouvelles quelquefois depuis de nombreuses années.
‘Beaucoup de Sénégalais ne peuvent plus retourner au pays. N’ayant pas les moyens d’un retour, ils tentent de survivre en attendant un miracle ou la mort… Ces gens ne cherchent pas même à téléphoner pour éviter d’avoir d’autres tourments’. La révélation est d’un membre de l’Association des Sénégalais de Gènes, en Italie.
Même si l’Europe, et en particulier l’Italie, ne semble plus être l’eldorado d’antan, elle charme toujours les jeunes Sénégalais. Serait-ce à cause des difficultés vécues au Sénégal ? En tout état de cause, la vie des Sénégalais est loin d’être un havre de paix aux bords transalpins. Un tour dans les villes du nord au sud, de Milan à Brescia, en passant par Naples ou Palerme et autres, permet de voir que beaucoup de ‘modou modou’, jeunes et adultes, regrettent d’avoir tout abandonné au Sénégal à la quête d’un mieux-être ailleurs. Ainsi, coincés par les réalités de la vie, nombre d’entre eux, en situation régulière ou irrégulière, n’ont plus les moyens d’opérer un retour auprès de leurs familles au Sénégal. Selon Alioune Gana Guèye, 45 ans, basé dans la province de Bergamo : ‘Il y a des Sénégalais qui ont fait près de 20 ans sans retourner au Sénégal. Ils ne peuvent pas parce qu’ils n’en ont plus les moyens. Il y en a même des sans domicile fixe (sdf), d’autres mendient. C’est la triste réalité’.
Une situation qui suscite la peine de plusieurs mères de famille qui n’ont plus de nouvelles de leurs fils depuis belle lurette. Une peine aussi grande que la perte d’une vie humaine, affirme le sieur Guèye. Cas de cette mère de famille établie dans la ville de Pikine, à Guinaw Rail qui, chaque jour que Dieu fait, prie mais aussi verse de chaudes larmes pour le retour de son fils installé en Italie depuis 16 ans. Jamais, ce dernier n’a daigné reprendre un vol pour revenir au bercail. Reviendra ou reviendra pas, en tout cas, à l’image de plusieurs ‘modou modou’, le fils de la dame Faye demeure un ‘perdu’ parmi des centaines de Sénégalais victimes des effets néfastes de l’émigration. Effets ayant pour nom pauvreté, drogues, prison, déperdition, déception et autres. C’est pourquoi, au début de l’année dernière, certains responsables d’associations et de groupements de la diaspora italienne de Vicence évoquaient le cas de ces ‘modou modou’ ne pouvant plus revenir au bercail pour diverses raisons et considérés du côté des familles sénégalaises comme des perdus de vue. Le chagrin de la maman M. Faye est vivement partagé par la dame Ndèye Diop, 55 ans, habitant à Hlm Thialy dans la Cité du rail qui n’a plus de nouvelles de son ‘bébé’ depuis 5 ans.
Plusieurs mères de familles sont aujourd’hui victimes de cette triste situation où elles restent pendant plusieurs mois, voire des années, sans nouvelles de leurs progénitures, en Europe ou encore aux Etats-Unis. Ce qui est dur à supporter.
(Bitimrew.net)