Le Pds connaît maintenant, à l’issue du scrutin de dimanche, son poids électoral réel. Remorqué dans une coalition depuis 2001, le parti de Abdoulaye Wade marchera désormais sans gonflement.
Prendre part à une compétition électorale en solo est devenu une exception sénégalaise, un challenge évité par l’écrasante majorité des formations politiques sénégalaises. On semble craindre le ridicule pendant que la coalition offre des opportunités de quotas de postes d’élus ou de nommés à de hautes fonctions publiques. Pourtant, du bien, il n’en manque pas en battant campagne avec ses propres couleurs. En prenant sa retraite politique, Abdoulaye Wade aura la possibilité de signer son rapport de fin de mission à la tête du Parti démocratique sénégalais (Pds), chiffre exact de son électorat de 2012 en mains. Il peut en déduire, sans risque de se tromper outre mesure, ce qui reste de son «patrimoine» après son départ de la tête du pays. C’est tout l’avantage qu’il peut tirer d’une participation à des élections législatives sans ses alliés de la Cap21, celle qui a été coordonnée par Iba Der Thiam, à ne pas confondre avec la liste dirigée par le chanteur Demba Dia, même si l’ex-secrétaire général de la Cdp-Garab-Gui en est membre. Iba Der Thiam s’est refugié, lui, sur la Nationale du Pds, laissant Demba Dia, Marième Wane Ly profiter du plus fort reste.
Sous couvert DE SOPI 2001, 2002, 2007, 2009, CAP21, Fal2012
A travers le scrutin du 1er juillet dernier, la balance électorale a encore révélé ses vérités aux partis politiques, aux différentes coalitions et, par ricochet, aux leaders aux ambitions plus ou moins démesurées de diriger le Sénégal. Ceux qui ont osé faire cavalier seul connaissent désormais leur poids électoral respectif. C’est le cas de Bes du Ñakk, du Mrds de Imam Mbaye Niang, de l’Alliance Pencoo de Moussa Tine, de l’Union pour le renouveau démocratique (Urd) de Djibo Kâ, mais surtout du Pds. Depuis 2000, le «Pape du Sopi» a participé à différents scrutins sous la bannière d’une coalition. Sopi 2001 aux Législatives, Sopi 2002 aux Locales, Sopi 2007 aux Présidentielle et Législatives de la même année, Sopi 2009 aux Locales du 22 mars et Forces alliées (Fal2012) en février et mars derniers. Ce faisant, il n’a jamais pu avoir une idée nette de son électorat. La valeur électorale du Pds a toujours été surévaluée. Ses thuriféraires lui servaient des chiffres fantômes, calqués sur le nombre de partis alliés évalués à plus d’une soixantaine. Mais aussi les participants payés et transportés à leurs meetings. Le comble avait découlé d’un simulacre d’opération de vente de cartes conduit par son fidèle Farba Senghor. Et Wade s’en glorifiait les yeux fermés.
LE VRAI POIDS DU PDS
Le Président Wade s’en est rendu compte tardivement qu’il a essayé de trouver un moyen de sauvetage constitutionnel. Le projet portant instauration du quart électif (élection du Président par 25% des suffrages exprimés) qui a provoqué la violente épreuve du 23 juin en disait long sur le poids réel de Wade.
Le Pds valait, donc, ce que lui donnent les résultats du scrutin de dimanche dernier et dans une moindre mesure les suffrages de ses frondeurs regroupés dans Bokk gis gis. Mais, bien sûr, les quelques transhumants hébergés par le nouveau régime. Mais, dans tous les cas, le Pds, avec sa dizaine de députés, s’est tout de même rendu un service. Les Libéraux sont aujourd’hui capables de planifier l’avenir en fonction de leur électorat fidèle sur lequel ils peuvent compter pour relever les défis futurs, avec ou sans l’icône Abdoulaye Wade. En les additionnant au score de la coalition Bokk gis gis, les partisans de Wade pourront éviter de brandir des statistiques jadis fabriquées de toutes pièces. Reste à savoir si des retrouvailles seront possibles entre ces deux entités libérales une fois à l’Assemblée nationale. Ce qui est du reste peu évident au regard de la grosse plaie de leadership dans le Pds qui aura du mal à se cicatriser après le départ du libéral en chef. Quoi qu’il en soit, à partir des Législatives, le Pds peut entrevoir les prochaines joutes électorales et les probables alliances.
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