En prison depuis février, Hannibal Djim crache ”les stratagèmes” qui se cachent derrière sa détention

XALIMANEWS: «Après près de cinq mois derrière les barreaux, je m’adresse à vous aujourd’hui pour revenir sur une situation que tout le monde connaît déjà.
Bien que cela puisse sembler redondant, je considère qu’il est important de souligner l’aveugle oppression dont je suis victime, car cela me concerne non seulement, mais également d’autres personnes.

En effet, le 8 février 2023, j’ai été arrêté devant mon domicile et conduit au commissariat central, dans les locaux de la SU. Mes avocats m’ont immédiatement rejoint pour comprendre les raisons de mon arrestation et m’assister. Ils ont naturellement demandé des explications quant aux motifs de mon arrestation. Les policiers, quant à eux, ont avancé la raison d’un post Facebook, ce qui m’a fait sourire puisque je n’étais pas très actif sur les réseaux sociaux, étant donné que j’étais dans les ferveurs de mon mariage célébré quelques jours avant.

Après vérification, les policiers ont réalisé que cette hypothèse était infondée, et au lieu de me libérer , ils ont informé mes avocats que mon interrogatoire était reporté au lendemain. Lors de cette entrevue avec mes avocats, une histoire invraisemblable m’a été présentée, selon laquelle j’aurais financé une force spéciale par le biais de Kopar-express. Cette accusation m’a fait sourire, car les cagnottes étant publiques, il est facile de vérifier leurs mouvements. De plus, je ne connais aucun membre de ce groupe, ni de près ni de loin. Par la suite, ils ont tenté d’inventer toutes sortes d’histoires, mais face à ma sérénité, ils ont réalisé que je comprenais leur jeu comique. Malgré plusieurs retours au parquet, ils étaient toujours incapables de fournir le moindre élément de preuve pour me maintenir en détention. Il convient de préciser que j’ai été arrêté sur ordre du procureur qui s’était auto-saisi, non pas sur des faits concrets, mais plutôt sur sa propre imagination.

Le mardi 14 février, soit une semaine après mon arrestation, j’ai été présenté devant le juge Mamadou Seck du deuxième cabinet. Il m’a lu les accusations retenues contre moi sans même me regarder dans les yeux, comme s’il ne souhaitait pas croiser mon regard. Il s’est contenté de dire en me tournant le dos : « Monsieur Djim, vous êtes accusé de financement d’activités séditieuses et subversives, susceptibles de compromettre la sécurité publique et de causer des troubles politiques graves. » Il a ensuite signé le mandat de dépôt sans vérifier la véracité de charges.

En prison depuis 3 mois plus précisément et le 2 Mai 2023, on m’a extrait de la prison de rebeus pour me conduire devant le juge afin d’être auditionné sur le fond du dossier et à ma grande surprise j’ai été extrait dans les soit disant forces spéciales alors qu’on était censé être dans le même dossier.
Une fois devant le juge, il n’a plus mentionné la force spéciale. L’affaire a changé de nature et est devenue l’affaire Kopar-express. Malgré l’absence de preuves à mon encontre, le juge m’a posé des questions banales telles que « Comment fonctionne Kopar-express ? Es-tu actionnaire… ». Pourtant, il avait la liste des actionnaires sous les yeux. Face à cette absence de sérieux, j’ai décidé de lui demander sur quoi le procureur s’était auto-saisi. Aucune réponse de sa part . Je l’ai relancé en lui demandant alors ce que disait la BCEAO (Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest). Je tiens à souligner que la police avait saisi cette banque centrale afin de mener une enquête sur moi, mais comme je n’ai rien à me reprocher, j’ai accepté de signer la réquisition, même en l’absence de mon avocat. Face à l’évidence, le juge était incapable de me répondre de manière satisfaisante.

Chers compatriotes, sur quoi le parquet s’est-il auto-saisi ? Et pourquoi ? Je doute qu’il soit capable de répondre à ces questions, car tout n’est que mensonge mal conçu.
Selon le journal L’Observateur, le parquet s’est auto-saisi suite à une dénonciation anonyme. Donc, ils emprisonnent des personnes sans vérifier les faits, que ces accusations soient vraies ou fausses ? Est-ce cela la justice ?

Lors de mes interrogatoires devant les enquêteurs , ainsi que dans les procès-verbaux de la police et devant le juge, j’ai lancé un défi à ces injustes : « Apportez la moindre preuve de ces prétendus financements ». Le parquet s’est lancé dans une mission absurde consistant à trouver des informations qui n’existent pas. Comment peut-on accuser une personne d’avoir financé des manifestations sans avoir l’identité de la personne qui a reçu cet argent ? Les relevés de Kopar-express indiquent l’identité des personnes qui ont contribué et reçu ces fonds. Chaque propriétaire d’une cagnotte a lui-même récupéré la totalité de son argent.
En réalité, j’ouvre ces cagnottes pour des personnes malades ou nécessiteuses, et toutes ces personnes se trouvent au Sénégal. Il n’y a donc aucun mystère.

Sachant que tout cela n’est qu’une mascarade et une parodie de justice j’ai décidé d’entamer une grève de la faim depuis le 31 juillet pour dénoncer ma séquestration illégale et arbitraire

En conclusion, je tiens à vous dire que je fais face à cette épreuve avec endurance, et depuis 6 mois j’attends avec impatience de confronter le procureur qui m’a accusé, afin qu’il m’explique pourquoi tant de méchanceté. Qu’il sache également que j’ai confiance en mon Créateur. Tôt ou tard, la vraie justice prévaudra.

Que la paix soit avec vous !”, De Hannibal Djim