Entre le marteau de Macky Sall et l’enclume de Sonko – Sénégal, une démocratie en otage (Par Thierno Diop)

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Par respect aux lecteurs, on ne dira pas que c’est entre la peste et le choléra, mais à coup sûr, il y a un malade et c’est la démocratie sénégalaise qui agonise, au point de demander un souffle nouveau pour sa survie.

Mackty Sall avait presque réussi à réduire son « opposition naturelle » à sa plus simple expression, quand il se faisait réélire dès le premier tour, à travers une « sélection présidentielle », où il a lui-même choisi ses adversaires parmi ses concurrents les moins redoutables.

Via la réactivation de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI), Karim Wade, dont la mouvance s’était classée deuxième à l’issue des législatives de 2017 dont les résultats (49% pour Benno) préfiguraient le second tour à l’élection suivante, a été éclipsé et le Pds démembré.

Khalifa Sall passera également à la trappe. Pressenti candidat unique de Benno Siggil Senegaal après son succès électoral de 2009, l’ancien patron des jeunesses socialistes se positionnait dès lors, en produisant une mémorable « déclaration de patrimoine », comme pour donner à son image, souillée par son passage dans le régime impopulaire de Abdou Diouf, les attributs du profil idéal pour concrétiser le projet des « Assises nationales ». En sortant victorieux des locales de 2014 à Dakar, il tenait un tremplin à forts rebondissements pour réunir la famille socialiste et faire revenir le Ps historique au pouvoir là où Moustapha Niasse et feu Ousmane Tanor Dieng n’ont pas su surmonter leurs contradictions. L’ex-maire de la capitale sera aussi écarté à la florentine.

Macky Sall, à la veille de la présidentielle de 2019, intègre l’hypothèse de la réhabilitation de Karim Wade et de Khalifa Sall, et pose un premier jalon, à travers ce que l’on a appelé les « retrouvailles » de Massaliloul Jinaan, suivies de la libération de Khalifa Sall.

Mais l’absence de Wade-fils et Khalifa et la « reddition » de Idrissa Seck, ont créé un vide si immense que tout dialogue, dans le prisme déformant de la bande à Ousmane Sonko, est donnée pour deal, aux fins de manipuler la frange non-avertie du peuple.
L’exercice de diabolisation est d’autant plus aisé pour la « Sonkosphère » et sa « presse encartée » qui envahit les réseaux sociaux que ce réchauffement au sein de l’establishment est intervenu dans un contexte où la plupart des clignotants de l’économie sénégalaise étaient au rouge du fait de deux facteurs : l’un interne est relié au virage insidieux de la théorie sur une « gouvernance sobre et vertueuse » à la réalité d’une gouvernance sombre et scandaleuse ; l’autre est externe et est articulé aux contrecoups socio-économiques des restrictions imposées par le Coronavirus et bientôt, les latéralités de la guerre qui oppose la Russie à l’Ukraine.

Mais comme c’est le propre des aventuriers de tomber dans leur propre piège, Sonko est perdu dans sa théorie sur l’anti-système, puisque ses connexions avec le SYSTEME ne font pas de l’avocat de Tahibou Ndiaye et visiteur du soir de Abdoulaye Wade, un révolutionnaire à tout crin.

Dans l’affaire Adji Sarr, tout porte à croire que leader de Pastef, en adepte des contre-feux médiatiques, ne veut pas que la vérité soit connue, mais il n’ignore pas, pour autant, que sa mort politique sera cliniquement attestée si jamais l’on démontre sa « faiblesse », pour reprendre un mot cher au président Abdoulaye Wade.
Dans ce jeu de la Barbichette sur fond de coups de scalpel entre Macky et Sonko, c’est la démocratie sénégalaise qui est prise en otage par deux camps jusqu’au-boutistes.

Quelle doit être l’attitude des vrais patriotes éclairés pour sauver la démocratie sénégalaise, ainsi piégée ? Esquisse de réponse dans cet élément.

2 Commentaires

  1. Monsieur diop tu aurais mieux fait de titrer ton article par : sonko ne veut pas que la vetite soit connue. Tu as fanfaronne avec de gros mots et des phrases de poetes pour finir par y introduire ce qui t’interessait. Tu es le seul a penser que le ralliement de idrissa seck a laisse un grang vide dans l’opposition. Non c’est juste de la manipulation. Idrissa seck savait tres bien que ce titre de chef de l’opposition est une coquille vide qu’on lui lancait et a vite fait de se sauver pour preserver ce qui lui restait de sa carriere politique a savoir l’entichissement pecuniere personnelle. Apres les elections de 2019 macky savait tres bien que la grosse et coriace force de l’opposition qui fait face a lui s’appelle ousmane sonko. Donc, le vide n’existe que dans ta grosse tete. S’agissant de l’affaire adji sarr, tu fais partie de ceux qui veulent disserter pour exister mais le commun des senegalais sait tres bien que c’est un complot etatique initie par des barbouz qui a eclatant avant le lever du soleil. Inutil d’en faire des articles, le peuple senegalais sera debout pour cette defendre la verite.

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