Le journal EnQuête pose, dans sa parution du jour, l’équation Youssou Ndour, entre ministre et concerts. Selon l’avis d’un constitutionnaliste, il est clair qu’on ne peut pas être ministre et continuer de mener d’autres activités lucratives.
Selon EnQuête qui a consacré un large dossier au ministre-chanteur Youssou Ndour, sa double casquette actuelle de ministre du Tourisme et d’organisateur de concerts lui vaut une pluie de critiques sur ce mélange de genres que des juristes éminents assimilent à une violation pure et simple de la Constitution.
Selon un expert du droit, sous l’anonymat, on ne peut pas être ministre et directeur général et avoir des activités lucratives. Et ce dernier d’ajouter que si on est ministre, on arrête toutes les autres activités. Le juriste de rappeler que sous la jurisprudence Landing Sané, sous le régime de Wade, a dû choisir entre son poste de ministre-conseiller et celui de PCA de la BICIS. Il estime toutefois que Youssou Ndour doit prendre le soin de préciser où ira l’argent généré par ce concert. Même si, pour son conseiller en communication, Charles Faye, Youssou Ndour n’en tirera aucun sou.
Le Gouvernement peut dire ce qu’il veut, user de toutes les subterfuges juridiques, employer tous les montages commerciaux ou financier, notre Constitution ne donne droit à aucun Ministre ou Directeur Général d’une structure de l’Etat de faire des prestations à but lucratifs, ni pour son propre compte, ni pour le compte d’un tiers, fusse-t-il un cas social à qui on viendrait à l’aide!
Ne jouons pas avec notre loi fondamentale qui est au-dessus de tout !
Si le Gouvernement persévère à vouloir à tout prix permettre à Youssou N’dour d’honorer un contrat pour chanter à Bercy, il y aurait forcément jurisprudence.
Dans ce cas, rien ne devrait s’opposer à ce qu’un Avocat, un architecte, un professeur d’Université ou un chirurgien Ministres aillent travailler à leurs heures perdues à titre gracieux ou lucratif, car chacun sait que quelle que soit la formule, YOUSSOU ne cracherait jamais sur des centaines de milliers d’Euros.
Tout ce qu’il dirait pour y avoir droit ne serait que du bluff qui ne marcherait que sur des naïfs !
Rien n’oblige ne l’oblige à rester au gouvernement s’il estime y perdre au change sur le plan pécuniaire, il peut choisir de nous divertir, ce qui ne serait pas plus mal !
Nos Constitutionalistes seraient-ils devenus des « paillassons » au point d’avoir peur de donner leur point de vue sur ce cas Youssou N’dour qui risque d’occuper nos réflexions pendant des semaines, alors que d’autres sujets sont plus prégnants ?