Au lendemain de sa victoire sur Garga Mbossé, Boy Niang 2 de l’écurie De Gaulle dit avoir réussi à son examen de passage. Dans une ambiance festive comme lors des lendemains de victoire, le jeune champion de Pikine pense, dans l’entretien qu’il nous a accordé, pouvoir affronter les Vip de l’arène. Il se dit prêt à affronter Balla Gaye 2.
Comment vous sentez-vous après votre victoire dimanche dernier sur Garga Mbossé ?
Très bien par la grâce de Dieu. J’ai respecté les consistes à la lettre de mon staff. J’ai profité des erreurs de mon adversaire pour le surprendre. J’ai réussi à tout verrouiller jusqu’à poser une équation à Garga Mbossé. J’avais réduit son angle de frappe en mettant en avant mon pied droit. Ce qui fait qu’il éprouvait du mal à m’atteindre. Je me suis bien préparé aussi bien en boxe qu’en lutte pure durant ce combat. J’ai prouvé que je reste un des lutteurs les plus valeureux de l’arène. Mon adversaire me reprochant de lutter à l’ancienne. Je crois que j’ai réussi à lui prouver le contraire. Je lui ai envoyé un coup qui l’a diminué avant de faire parler ma technicité. C’est la 11e victoire de ma jeune carrière. C’est pour vous dire que chaque lutteur dispose d’un style qui lui est propre. Quand je me saisis de mon adversaire, j’ai l’intelligence tactique et technique pour décider de la manière avec laquelle je dois le battre. Un adversaire est à respecter. J’ai toujours du respect pour Garga Mbossé. Je vais chercher à entrer en contact avec lui pour lui remonter le moral. Nous sommes des frères. Ce n’est que du sport, après tout.
D’aucuns disent que c’est parce que vous êtes limité techniquement que vous aviez opté pour un combat à l’usure ?
Je ne suis pas d’accord. J’attaque toujours mes adversaires. Mon combat contre Baye Madione est un exemple. Ceux que j’ai battus sont des champions confirmés. Ma mission consistait à entretenir la dynamique de victoires de Pikine. C’est pourquoi j’ai pris très pris au sérieux ce combat. Mon staff m’a demandé de ne pas aller à l’abordage. C’est un combat que je n’avais pas le droit de perdre, après le combat contre Zoss. Je ne dois pas perdre devant le grand et le petit frère. Il faut dire que j’ai égalisé, comme au football. On est à 1 partout (rires). J’aurais pu ne pas accepter ce combat contre Garga Mbossé, après ma victoire sur Baye Mandione. Je l’ai pris parce que Garga Mbossé m’a défié. Et il y avait ce contentieux à vider.
Est-ce qu’on peut dire que vous êtes la bête noire des poids lourds ?
On peut le dire. J’ai battu des poids lourds comme Baye Mandione, Sa Cadior, Garga Mbossé et tant d’autres. J’ai démontré que j’ai des arguments solides pour maintenant franchir un palier. Je dirais que j’ai réussi à mon examen au Bac, dimanche dernier, et je peux rejoindre l’Université où on trouve les Vip. Je veux maintenant des combats contre les ténors. Je crois avoir suffisamment prouvé pour avoir ma place dans ce milieu.
Comme qui, par exemple ?
Je suis assez clair ! Ce sont les lutteurs qui se réclament de la classe Vip. Ils se reconnaissent. J’ai fait mes preuves. J’ai gagné le droit de croiser leur chemin. Je ne vais pas les citer nommément. Tout ce que je puis dire, c’est que je suis prêt à les affronter. Je lance un appel aux promoteurs Pape Abdou Fall et Aziz Ndiaye de me trouver un adversaire. Je suis même prêt à livrer ce combat avant la fin de la saison. Ma porte est ouverte aux promoteurs. Les choses ne vont pas bloquer à mon niveau. J’ai prouvé aussi que je peux mobiliser du monde. Je fais partie des lutteurs les plus populaires. Les gens qui ont fait le déplacement à Demba Diop dimanche ont assisté à du spectacle. Il y a longtemps que le stade n’avait pas connu une telle affluence.
Votre père de De Gaulle a jeté son dévolu sur Balla Gaye 2. Êtes-vous prêt à l’affronter ?
Étant une ancienne gloire de la lutte sénégalaise, mon père a le droit de citer nommément mes potentiels adversaires. Je ne citerai pas de nom, je reste catégorique. Je suis preneur d’un combat contre n’importe quel lutteur qui souhaiterait se mesurer à moi.
Que diriez d’un combat soit contre Lac Rose ou Moussa Ndoye qui vous a défié dimanche dernier ?
(Il hausse le ton). Ne parlez plus de ces lutteurs de la classe maternelle. Je ne regarde plus dans le rétroviseur. Ce sont les Vip que je souhaite rencontrer. Je ne boxe plus dans la même catégorie que ces lutteurs dont vous venez de citer. Parler d’eux revient à leur donner du buzz.
Qu’est-ce que votre préparation en France vous a apporté lors de combat ?
Evidement ! J’en profite pour remercier le consul de France au Sénégal qui accepté de m’accorder le visa au moment où ils l’ont refusé à plusieurs autres dans un contexte marqué par le terrorisme. Ce n’était pas du tout évident.
On a noté le soutien des lutteurs de Pikine comme Ama Baldé ou encore Eumeu Sène. Cela vous a fait quoi ?
D’ailleurs, je ne sais pas encore quand est-ce que Ama va me ramener mon drapeau (Éclat de rire) ? C’est juste pour plaisanter. Il paraît que c’est lui qui l’a. Je le remercie, c’est un ami et frère comme Eumeu Sène. Le père de Ama Baldé, Falaye Baldé, avait conseillé à son fils de me considérer comme son frère. Si c’était à refaire, je n’allais jamais rencontrer Ama Baldé dans les Mbappates. Je lui dédie ainsi qu’à Eumeu Sène ma victoire de dimanche dernier.
Comment appréciez-vous le geste du Président Macky Sall qui a permis aux Sénégalais de suivre le combat en direct ?
Je salue le geste du président de la République, Macky Sall. Mais je serais plus ravi si le président de la République s’implique pour le retour des sponsors dans la lutte avec frappe. J’aurais souhaité qu’il apporte un soutien à notre discipline qui a besoin des annonceurs.
Que pensez-vous du Référendum du 20 mars prochain ?
Je ne suis mêlé à la politique. Je suis apolitique. Ne comptez surtout sur moi pour aborder la question du Référendum.
Poursuivez-vous toujours vos études ?
Le sport demande qu’on fasse des sacrifices. Je n’ai pas complétement tourné le dos aux études. Je compte les reprendre en suivant des cours à l’étranger. Je suis en train d’y réfléchir.