Entretien avec le célèbre avocat, Me Ousmane Sèye: « Diriger un jour le Sénégal après Wade »

Connu pour être l’avocat de l’Etat dans des dossiers chauds comme celui des chantiers de Thiès, Me Ousmane Sèye, avocat à la Cour et par ailleurs, leader du premier mouvement citoyen et politique, « Convergence citoyenne politique – Sentinelle bleue » a accepté de parler sans détours avec la rédaction de la Sentinelle de son entrée en politique, de ses ambitions et de sa vision sur le poste de Bâtonnier.

La Sentinelle : Qu’elles sont les raisons de votre entrée en politique ?

Me. Ousmane Sèye : J’ai voulu apporter mon soutien au Président de la République lors des élections municipales et locales. C’est à la veille que j’ai milité dans la section Psd/ Grand –Yoff. J’ai été 2ème sur la liste majoritaire de la commune d’arrondissement de Grand – Yoff.

« Je veux réconcilier le citoyen et la politique »

Nous avons perdu les élections locales, parce que ceux qui dirigeaient le parti et la Mairie à Grand- Yoff ont été sanctionnés par les populations. Ils n’ont pas bien travaillé. Les populations de Grand – Yoff ont continué à me reprocher de militer dans la section qui n’avait pas voulu renouveler le personnel politique. Cette section est d’ailleurs handicapée. Elle n’a ni président, ni secrétaire général. D’après mon analyse, cette section Pds/ Grand-Yoff est en hibernation. Elle n’a pas d’initiatives, ni de vision politique. Elle est bloquée. Sur le plan national maintenant, je veux quand même réconcilier le citoyen et la politique. Je veux aussi réhabiliter la politique pour qu’elle retrouve sa dignité et sa noblesse. Je vois qu’il y a des mouvements citoyens qui naissent, mais ces mouvements ne font pas la différence entre la politique et le citoyen. A mon avis, la politique est faite au profit du citoyen. Donc le citoyen doit assumer des responsabilités politiques pour gérer la cité. Il doit avoir une convergence entre le citoyen et la politique. C’est pourquoi j’ai décidé, avec des militants du Pds, des citoyens et des sans voix, des jeunes, des femmes de Grand – Yoff et du Sénégal, de mettre sur pied un mouvement citoyen et politique.

C’est le premier mouvement citoyen au Sénégal qui se réclame de la politique, qui assume et qui revendique exercer des responsabilités politiques dans son manifeste, dans ses statuts, son règlement intérieur qui en définit les modalités, les principes et les dogmes. C’est aussi le premier mouvement citoyen politique qui a un candidat à l’élection présidentielle de 2012. C’est le candidat Abdoulaye Wade. Il le soutient, travaille pour son élection, le déclare solennellement et publiquement. C’est aussi un mouvement citoyen politique qui se positionne quant à l’avenir politique du Sénégal. Le mouvement aura son candidat, qui sera moi, après 2012. Le mouvement s’appelle « Convergence citoyenne politique – Sentinelle bleue ». Son assemblée Générale va coïncider avec l’anniversaire du Pds et sous le haut patronage du Président de la République, Me. Abdoulaye Wade.

L.S : Etes- vous toujours l’avocat de l’Etat ?

Me. O.S : Oui. Je suis un avocat libre et indépendant. A chaque fois que l’Etat me confiera des dossiers, je les défendrais comme d’habitude. Je viens de défendre d’ailleurs des dossiers importants à l’extérieur du pays. Je dois tout à ma profession, qui m’aguerri, qui m’a donné de l’expérience et qui m’a donné les moyens de me défendre et de défendre mes clients. Je n’ai jamais été pistonné, je n’ai jamais été avantagé. Je me suis fais tout seul à l’aide de mes parents, de Dieu, de son Prophète, de Cheikh Ahmadou Bamba et de mon marabout Serigne Saliou Mbacké. « Je me voyais mal en tant que militant d’un parti politique au pouvoir prétendre au poste de Bâtonnier. Beaucoup d’avocats me l’ont reproché mais j’ai d’autres préoccupations qui sont incompatibles avec celle d’un bâtonnier ».

L.S : Quelles sont vos ambitions politiques ?

Me. O.S : Diriger un jour le Sénégal comme tout politique sérieux, qui aime son pays. Mais cette ambition, je ne la mettrais pas en œuvre tant qu’il y a Abdoulaye Wade. Je le soutiendrai toujours parce qu’il a une dimension exceptionnelle d’homme d’Etat qui aime son pays et je l’aiderai toujours dans ses ambitions pour le Sénégal et pour l’Afrique.

L.S : Votre corporation vient de changer de Bâtonnier. Pourquoi vous ne vous êtes pas présenté à cette élection ?

Me. O.S : Je ne me suis pas présenté parce que le barreau a une tradition d’indépendance politique et comme je milite à la section de Grand-Yoff, je me voyais mal en tant que militant d’un parti politique au pouvoir prétendre au poste de Bâtonnier. Beaucoup d’avocats me l’ont reproché mais j’ai d’autres préoccupations qui sont incompatibles avec celle d’un bâtonnier. J’apporterais mon soutien au Bâtonnier. Je mettrai mon expérience et mes relations au profit du barreau qui m’a tout donné et que je respecte.

L.S : Un témoignage par rapport à l’ancien Bâtonnier et au nouveau Bâtonnier ?

Me. O.S : Je connais personnellement le nouveau Bâtonnier ; je connais sa famille. Il est presqu’un parent vu nos rapports familiaux. C’est mon ami. Je suis son aîné dans le Barreau. Je ne manquerais pas de lui apporter mon soutien dans l’intérêt du Barreau parce que sa réussite est la réussite du Barreau tout entier. Je formule des prières pour qu’il réussisse sa mission qui est délicate et complexe. J’appelle tous les avocats, les pouvoirs publics et la société civile à lui apporter un soutien sans faille. Je n’ai pas de témoignage à faire pour l’ancien car j’étais un peu éloigné du barreau durant son mandat.

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