Equipe Nationale de football : les choix du sélectionneur en question

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Au lendemain de la publication de la liste des joueurs devant affronter encore une fois les Eléphants à Casablanca dans le cadre du match décisif pour la qualification de la Coupe du monde 2014 au Brésil, on se pose toujours la question de savoir si le sélectionneur national ne travaillait pas à se donner les moyens de se faire tout bonnement éliminer. Tant ses choix sont contestables et jusqu’ici personne dans l’encadrement technique des Lions, n’ose l’interpeller afin de s’assurer des correctifs nécessaires avant qu’il ne soit trop tard.
D’abord sur sa volonté indéboulonnable de choisir à l’aller le site de Paris comme base de regroupement des Lions, plaçant a priori les joueurs dans des conditions de non-performance. On ne pouvait donc être surpris à Abidjan de voir ces derniers, la peur au ventre et comme des amateurs débutants, complétement déjouer sur le terrain avant de se faire humilier par les Ivoiriens. S’ajoute à cela sa volonté inébranlable de jouer le match retour à Casablanca, loin des bases sénégalaises. L’argument lié à la nécessité d’avoir à sa disposition une pelouse de qualité, alors que techniquement les Ivoiriens sont plus forts que nos Lions sur ce genre de pelouse, ne tient pas la route. Ce faisant, Giresse sacrifie l’apport inestimable dont les Lions pouvaient bénéficier en termes d’accueil et de soutien, venant d’un public chaleureux si on avait joué le match retour en Gambie par exemple.
Ses choix techniques sont aussi plus que discutables. Avant d’aligner Gassama à l’aller, il n’y avait que lui pour ne pas s’apercevoir que le latéral de Lorient n’était pas au mieux de sa forme habituelle, cumulant des erreurs tant en équipe nationale qu’en club, que seul le manque de confiance en soi peut expliquer pour un joueur de son niveau. Considérant tardivement qu’il avait besoin d’un temps de «régénération», il a préféré le remplacer pour ce match capital par Zarco Touré. Face à l’équation Gervinho, ce choix paraît surprenant au regard des dernières prestations de celui-ci en équipe nationale. Zarco a la volonté et le sens du devoir. Il lui reste toutefois à soigner son apport offensif. Or le temps presse. Et si Cissoko qui a fait une bonne entrée à l’aller peut être une alternative crédible, le coulissement de Sané à droite semble aussi être une clef intéressante. Que dire de Capitaine Diamé ? Il va certainement l’aligner à nouveau comme partant, alors que le plus urgent aujourd’hui est d’aider ce garçon à retrouver ses qualités intrinsèques et sa confiance, en l’obligeant au moins une fois à regarder ses partenaires jouer à partir du banc.
Passons sur la décision de laisser Sadio Mané sur la touche, alors que son prédécesseur, Koto, en avait fait l’amère expérience qui nous a valu la suspension du stade Léopold S. Senghor, ce devant les mêmes Ivoiriens. A croire que, dans son appréciation avant de les affronter à nouveau, Giresse avait oublié de visionner le seul outil capable de l’aider à asseoir une stratégie technico-tactique de nature à faire déjouer les coéquipiers de Yaya Touré. A la place on a assisté à un jeu des Lions décousu, insusceptible d’inquiéter le plus petit club de navétanes. On comprend dès lors le soulagement de Lamouchi qui, tirant les conclusions du match aller, jubilait à tue-tête en ces termes : «On croyait que ce match allait être compliqué, au fond, c’était plus facile que prévu». De là à penser que les Lions ont servi aux Eléphants une victoire sur un plateau d’argent, il n’y a qu’un pas.
Passons également sur son choix de ne pas faire appel à Souleymane Diawara, un joueur d’expérience qui est en train de retrouver son meilleur niveau à l’Om et dont on connaît l’engagement et la détermination, des qualités déterminantes pour remporter ce genre de match.
Mais le plus déroutant est le sort réservé à Demba Ba. On comprend qu’au sortir du match contre l’Angola en Guinée, où ce dernier avait raté un pénalty, Giresse a voulu l’obliger à faire une sorte d’introspection qui l’aiderait, à l’avenir, à pousser ses limites et avoir plus d’humilité. C’est le lot de tous les grands joueurs que de traverser cette crise «post-performance» où l’on croit que tout est acquis alors que dans le haut niveau rien n’est stable, tout est fragilité. C’est dans ces conditions qu’un professionnel a besoin de son coach afin de l’aider à regarder cette fragilité en face, afin de surmonter les nombreux écueils qui forcément ne manqueront pas de se dresser sur son chemin. Tous les meilleurs footballeurs ont quasiment traversé cette épreuve difficile au cours de leur carrière. Ils sont tous revenus à leur niveau de performance lorsqu’en bon pédagogue et en bon père de famille, leur coach respectif, au lieu de les rejeter, leur a tendu la main, les a (re)gonflés à bloc en continuant de tirer le meilleur d’eux-mêmes.
C’est ce genre de pédagogie dont a usé le collègue et actuel adversaire de Giresse, Sabri Lamouchi, pour redonner confiance à Didier Drogba, l’aider à remonter la pente et lui permettre de retrouver ses meilleures sensations. Quel gâchis pour la Cote d’Ivoire cet entraîneur aurait provoqué si, se basant sur les contre-performances de Drogba lors de la dernière Coupe d’Afrique, il avait continué à le zapper et à ignorer l’immense talent encore intact de ce merveilleux joueur ? C’est la même situation qui se présente pour le Sénégal en ce qui concerne Demba Ba. Nous pensons qu’à la veille d’un match aussi décisif, se passer des services d’un joueur aussi remarquable, est un énorme gâchis qu’il faut réparer au plus vite.
Même à l’ultime seconde d’un match, Demba Ba, malgré son maigre temps de jeu à Chelsea, dispose des qualités pour résoudre son équation. L’argument tendant à justifier sa série de non convocation par de supposés états d’âme qu’il aurait montrés dans les vestiaires lors de la rencontre contre l’Angola ne résiste pas non plus à l’analyse. Si un coach, dont la principale attente est de porter au plus haut un groupe aussi pétri de qualités en faisant plaisir à un Peuple longtemps sevré et frustré par les errements des responsables du football national, met autant de temps à gommer l’intrusion momentanée et somme toute normale de ces questions extra sportives, il y a lieu de se poser des questions.
Au demeurant, on a entendu certains membres de la fédération de football dire que l’objectif pour Giresse est la qualification du Sénégal à la Coupe d’Afrique de 2015. Quelle erreur ! Car il est évident que se projeter sur un horizon aussi lointain alors que le Sénégal est à deux doigts d’entrer doublement dans l’histoire en battant la meilleure équipe d’Afrique d’une part et se qualifier pour la deuxième fois à une compétition aussi prestigieuse que la Coupe du monde d’autre part, c’est tout simplement manquer d’ambition.
Le Sénégal a encore une carte main. Il faut la jouer à fond, sans complexe, en remobilisant l’équipe autour du seul objectif qui mérite d’être relevé : gagner et se qualifier.
HARIS

1 COMMENTAIRE

  1. attention il ne faut pas se focaliser sur ce qui se dit dans l’équipe ivoirienne .Cela ne vous concerne pas. C’est ce qu’on avait dit de Drogba à la veille du match aller et pourtant il avait fait feu et flamme donc concentrez vous plutôt sur votre sujet et laissez les ivoiriens eux aussi préparer leur match. Il faut surtout compter sur vos propres moyens aussi bien physiques, tactiques que techniques pour rattraper l’écart de deux buts dont vous avez besoin et cela est possible car même si la cote d’ivoire avait gagné par un but à zéro on aurait aussi besoin de deux buts et on aurait dit que c’est un bon résultat. Bon courage chers Lions .Il ne faut surtout pas avoir peur des ivoiriens vous êtes de très grands joueurs de qualité.

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