Le retour du roi sur son trône dépoussiéré a été un succès retentissant à bien des égards. Les actions des grands – hommes et les grands événements sont toujours source de réflexion. Bercy 2013 qui est intervenu dans un contexte international et national difficile ne dérogera pas à la règle et doit agiter cette réflexion à bien des égards. C’est ce qui me pousse à prendre ma petite plume pour partager quelque petites idées en attendant que les grandes jaillissent de vos interventions et commentaires.
Il n’est plus besoin de disserter sur le fait que You est une référence, un modèle pour la jeunesse sénégalais et africaine. En 1988 déjà, une rumeur selon laquelle il a fêté son premier milliard a circulé. Vrai ou faux, tout le monde peut constater que jeune, très jeune, il est monté sur le podium de la réussite. En ce moment, l’actuel Président de la République et beaucoup d’hommes politiques actuels étaient encore des étudiants. Cela veut dire qu’il s’est levé très tôt et est allé si vite et si loin.
Aujourd’hui, Bercy qui a été un tournant sur la route du « roi » vers le sommet est devenu un lieu et un moment de rencontres, un carrefour des cultures, une vitrine à partir de laquelle apparaît une des pages qui contraste avec ce que les médiats occidentaux ont l’habitude de montrer sur l’Afrique : une Afrique qui chante et qui danse. Une Afrique qui rit et qui est joyeuse. L’Afrique de Bercy n’est pas cette Afrique de la faim même si cette Afrique là existe bel et bien.
Mais, à mon avis, Bercy, jusque là, n’a pas encore montré toutes ses possibilités. Il ne doit plus être que spectacle. En plus de la musique, Bercy doit désormais être un forum de réflexion, d’échanges, d’analyse, de discussion sur les raisons qui plombent les ailes du développement en Afrique, cette Afrique qui refuse encore le développement.
Je pense que les 300 morceaux chantés par you constituent un programme bien précieux pour s’interroger, de façon très concrète, sur le présent et l’avenir de l’Afrique. Je pense que ces sujets d’une brulante actualité, contenus dans les chansons de you, doivent être posés dans les villes et villages de notre continent, discutés par les jeunes et aînés.
C’est pourquoi, j’invite le staff de You à réfléchir d’ors et déjà pour voir comment organiser, de façon rotative, un panel dans les pays d’Afrique à la veille de chaque Bercy. Il s’agira concrètement d’identifier des associations, des mouvements de jeunesses, des organisations de bases, des personnes ressources de référence et de les inviter à se retrouver, pour discuter sur des thèmes déjà annoncées dans les chansons de You : En voici quelques un :
La gestion vertueuse dans (Alalu Mboolo)
L’importance du travail comme dans (ligguéey. Bés bu la xasa raw boobule bés wéy na)
L’importance de l’Agriculture comme dans ( Nanu gàddu Illéer yi jublu ci mbéy mi)
L’unité Africaine comme dans (New Africa)
Le braconnage comme dans ( jàmm)
Le refus de la fatalité comme dans (sama Gént gi)
Les gestions de l’énérgie comme dans (bu leen cuppé)
Le tourisme intérieur comme dans (wareef
D’autres thèmes aussi contenus dans la pensée de you comme : la citoyenneté, les valeurs, l’auto – développement, la création de richesse, les sources des conflits et leur prévention, la solidarité et le renforcement des capacités techniques et organisationnelles des communautés qui doivent s’affranchir du joug de la fatalité, comme l’a fait You très tôt. En voici, en vrac, quelques thèmes que posent la pensée chantée de You :
Bien sur que ces thèmes dont chacun peut représenter un pilier du développement de l’Afrique ne représentent qu’une goutte d’eau dans l’océan de la pensée de You.
La veille de Bercy, à Paris, une foire culturelle pourrait être organisée ou les différents acteurs/invités pourront faire des exposés et autres expositions de nos diversifiées richesses sous l’œil des caméras du monde. Ce sera un autre moyen de montrer une autre Afrique, celle la positive qui pourra attirer des partenaires. Ce sera également une belle façon de matérialiser la civilisation du donner et du recevoir, ancêtre de la mondialisation, si chère à Senghor. Des partenariats pourraient être scellés. Avec l’implication de You et son imposant carnet d’adresse des partenaires peuvent certainement être trouvés pour accompagner ces foras.
Entre autres résultats attendus, on peut citer :
les communautés pourront s’ouvrir tout en s’enracinant dans leurs traditions et cultures positives comme, du reste, l’a fait You qui malgré toutes les sollicitations a choisi de s’installer dans son pays pour contribuer de façon très déterminante à son développement.
les ressources communautaires pourront être exploitées de façon optimale à travers une gestion participative, inclusive et responsable.
les communautés pourront se replier sur elle-même pour fouiller dans les entrailles de leurs potentialités les réserves qui alimenteront leur développement
les jeunes retrouveront la confiance et la possibilité de s’épanouir en empruntant à You les secrets de sa réussite.
l’indifférence, l’attentisme et la dépendance céderont la place à l’engagement, à la motivation, à l’implication, à la persévérance, à la confiance en soi et à la patience
l’attentisme cédera la place à la prise d’initiatives et à la créativité
les talents jusque là caché dans tous les domaines seront découverts, couvés, protégés et poussés vers l’éclosion
le cadre de vie, dans un environnement sain, sera embelli, assaini comme l’ont été les rues et ruelles du pays grâce à un seul morceau de You : set, dans les années 80
Voila pourquoi j’ai envie de rappeler à You ce bout de phrase de l’une de ses chansons :
Ey You, li nga jàppoon ba mel ni, bu ko bàyyeeti jig na la
Restez la où vous êtes et ne bougez pas car un repère ne bouge pas et vous êtes un repère. En ce moment seulement, je pourrai reprendre ce vers :
Longtemps, encore longtemps, désorienté et désemparé, le jaloux gesticulera, et hurlera
La caravane de You elle, si lourdement chargée, de village en village, passera et repassera
Falilou Cissé, consultant en développement communautaire
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