Les évènements de 2005 ayant conduit à l’incarcération de l’ancien Premier ministre, Idrissa Seck, reviennent en procès. Et c’est pour parler du fameux réseau d’espionnage dont il était accusé avoir mis en place pour des écoutes téléphoniques, en complicité avec les Américains. L’établissement dudit réseau sans autorisation de l’Artp, imputé à Eric Bodosou et Demba Lahat Lô, avait motivé la plainte de l’ex-directeur général, Daniel Goumalo Seck. C’est à la date du 16 novembre que le verdict sera prononcé à l’encontre des deux mis en cause jugés avant-hier.
A l’heure où l’affaire Global Voice continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive, du côté de la Sonatel qui s’oppose à la gestion des appels téléphoniques internationaux, un autre cas similaire s’invite au-devant de l’actualité. Ainsi, après cinq années de procédure, la justice réactive les évènements de 2005 ayant conduit à l’inculpation et à la mise en prison de l’ancien Premier ministre, Idrissa Seck. Dans ce dossier, il s’agit du fameux réseau de télécommunications, établi à la rue 45, Georges Pompidou dont Idrissa Seck était accusé d’avoir installé, avec des antennes d’espionnage contre le président de la République, en complicité avec des Américains. En clair, il s’était agi d’une thèse d’usage de fréquences radios pour faire des écoutes téléphoniques qui échapperaient au contrôle de la Sonatel.
Ainsi, pour l’établissement de ce réseau de télécommunications sans autorisation de l’Agence de régulation des télécommunications et des postes (Artp), son ancien directeur général avait assigné en justice Eric Bodosou et Demba Lahat Lô. Ces derniers avaient la gestion de cette entreprise de télécommunications qui avait alors beaucoup contribué à l’emprisonnement de Idrissa Seck, avec notamment le crime d’atteinte à la sûreté de l’Etat. Dans le cadre de cette affaire, l’Armée sénégalaise ainsi que la Douane ont été mises à contribution pour détecter le réseau mis en place, à cet effet. Après une descente sur les lieux, la maréchaussée écartait la thèse d’espionnage. Contrairement aux soldats de l’économie qui estimaient que le réseau de télécoms servait de ‘retransmission électrique’. Le matériel installé sera finalement saisi et les responsables de cette installation ont payé 15 millions Fcfa à la Douane, pour l’importation de ces matériels, sur un total de 25 millions de francs réclamés.
A l’époque, les responsables du réseau de télécommunications avaient été sauvés par le réquisitoire de la Sonatel qui écartait la thèse de la ‘fraude’ et du ‘trafic’. ‘Si l’exploitation du réseau de télécommunications était avéré, la Sonatel allait porter plainte et se constituer partie civile. On s’est trompé de personne. Eric Bodossou et Demba Lahat Lô ne sont pas responsables et propriétaires de la société’, soutient l’avocat des prévenus, Me Ciré Clédor Ly. Les personnes, dans la visée de l’ex-patron de l’Artp, Eric Bodosou et Demba Lahat Lô (spécialiste en question d’entreprise) ont eu la malchance de croupir deux mois en prison avant de bénéficier d’une liberté provisoire assortie de contrôle judiciaire. A ce propos, Me Ly précise : ‘L’affaire Idrissa Seck s’est éteinte. C’est pourquoi, les véritables responsables de la société ne sont pas poursuivis’.
Engagé depuis septembre 2005 dans l’entreprise de télécommunications en question, Eric Bodosou, qui en avait la gestion, soutient que la demande d’autorisation a bel et bien été adressée aux autorités de l’Agence de régulation des télécommunications et des postes. Mais pour lui, c’est la délivrance de l’acte d’autorisation qui tardait à se réaliser qui est à l’origine de tous ses déboires. Il sera soutenu dans sa stratégie de défense par son avocat qui soutient : ‘Les prévenus n’avaient commencé à travailler que lorsque les matériels étaient installés. Ils n’ont pas exploité le réseau. Les matériels ont été saisis en 2004, bien avant qu’il ne commence à exercer dans la société. Les mis en cause ne sont que des employés de la boîte. Ils n’ont aucune maîtrise de ces matériels qu’ils n’ont pas importé’. Délibéré au 16 novembre 2010.
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