Expulsé des États-Unis vers l’Irak alors qu’il n’a jamais vécu dans le pays et ne parlait pas langue, un diabétique de 41 ans est mort ce mardi, faute de soins, selon sa famille.
Né en Grèce de parents irakiens, Jimmy Aldaoud vivait aux États-Unisdepuis l’âge de six mois. Selon ses proches, l’homme était atteint de diabète et de schizophrénie. Dans une vidéo publiée fin juin sur Facebook par une activiste, un homme parlant anglais se présente comme étant Jimmy Aldaoud. Des images que plusieurs médias américains situent à Bagdad.
Il déclare avoir «été déporté il y a deux semaines». «Je dors dans la rue, je suis diabétique, je dois normalement prendre des piqûres d’insuline, je ne fais que vomir», a-t-il confié à la personne qui le filmait. Selon l’Union américaine pour les libertés civiles (ACLU), son décès serait survenu deux mois plus tard.
DE NOMBREUSES CONDAMNATIONS POUR VIOLENCES
L’Irak, qui a longtemps refusé de coopérer dans ce genre d’expulsion, avait fini par se plier aux demandes des États-Unis, notamment pour quitter la liste des pays visés par le «Travel Ban». Selon les autorités américaines, Jimmy Aldaoud a fait l’objet de nombreuses condamnations pour violences entre 1998 et 2017. Ceci, additioné au fait qu’il n’était pas citoyen américain, l’a rendu éligible à a procédure d’expulsion du territoire.
«C’est un échec total pour tout le système d’immigraion», selon Edward Bajoka , avocat spécialisé de l’immigration et proche de la famille. Selon lui, les problèmes de justice de Jimmy Aldaoud étaient dus à ses problèmes de santé mentale.
La mort du quarantenaire a provoqué une vague de réactions, notamment politiques. Le démocrate Andy Levin a déclaré que «Jimmy Aldaoud n’aurait jamais dû être envoyé en Irak», action qui l’a «condamné à mort», selon l’élu.
Pour l’heure, la Maison Blanche n’a pas réagi à cette affaire.