Dans sa rubrique « Eux et Nous », le magazine Station One est revenu sur la galaxie de Macky Sall, président de la République du Sénégal. Et selon nos confrères, les hommes et femmes qui composent son entourage immédiat et qui sont cités plus bas, ont, un dénominateur commun. Ils sont tous déçus par le « Karimisme ».
Marème Faye
Ne vous fiez pas à la Marème Faye qui a été présentée sur la Rts comme une simple femme au foyer. Cette dame ne se contente pas de rester derrière les fourneaux, elle est en fait au four et au moulin. Car malgré les apparences de froideur qu’elle affiche, malgré sa réputation de mère poule attachée à son foyer, elle est aussi très engagée politiquement aux côtés de son époux. Dès la création de l’Apr, elle a été de tous les combats. Rien en vérité ne se fait sans elle car, hors les avis que lui demandent les proches de son mari lorsqu’il s’agit de prendre des décisions importantes, elle a aussi la chance des confidences d’oreiller. Elle est de fait l’une des personnalités clef du dispositif politique de Macky Sall, même si elle n’occupe aucune fonction officielle dans le parti. Il faudra compter sur elle comme une Première Dame à part entière tant en présence sur le terrain qu’en termes de générosité pour les couches défavorisées.
Alioune Badara Cissé
S’il n’est pas devenu le Premier ministre, c’est sans doute parce qu’il y a eu des deals inavoués entre Macky et ses alliés de la dernière heure. Car si vous avez l’occasion de lire sa carte de visite, vous saurez que maître Alioune Badara Cissé est un des intellectuels sénégalais les plus diplômés de sa génération. Comme Abdoulaye Wade, c’est un touche-à-tout qui a tout appris : l’économie, les mathématiques, le droit, les lettres et tutti quanti… Avocat de profession, il a fait des études sur des tas de choses tant en France qu’en Angleterre et aux Etats-Unis. Guet-Ndarien d’origine, il porte comme une croix la fidélité légendaire de ces gens de mer qui font le charme et la fierté de la ville de Saint-Louis. Il est de fait le numéro deux de l’Apr depuis la création de ce parti même si ce n’est pas officiellement dit, mais il a choisi de se rapprocher de sa base affective. C’est ainsi qu’il réside dans sa bonne ville de Ndar où il exerce ses talents comme avocat et adjoint au maire, poste pour lequel il vient d’ailleurs de démissionner pour se mettre entièrement au service de Macky. Aussi, à défaut de la Primature, il se contente du portefeuille des Affaires étrangères, premier de ses pairs dans l’ordre protocolaire après le Premier ministre.
Abdourahmane Ndiaye
Nombre de Sénégalais ne le savent peut-être pas, mais monsieur le Conseiller politique spécial du tout nouveau président de la République est un diplômé en Lettres, professeur d’anglais et écrivain à ses heures perdues. Il est l’auteur d’un roman et, dans les tiroirs de son bureau il garde plusieurs manuscrits en attente de publication. Abdourahmane Ndiaye, que ses amis d’enfance appellent familièrement Abdou Mbacké était pourtant, il n’y a guère, un « wadiste » pur jus, parmi les plus anciens militants du Pds. Mais c’est un déçu du système sectaire de ce parti où l’arme de la « liquidation » a toujours été agitée contre les ambitieux, ceux qui aspirent légitimement à avancer plutôt qu’à marquer le pas. C’est un fidèle de Macky Sall qui a toujours été à ses côtés, depuis leur parcours dans la coordination des cadres du Pds jusqu’à sa nomination comme Premier ministre avant de démissionner, en même temps que lui.
Ndiogou Wack Seck
Son compagnonnage avec Wade date de toujours et, pendant les douze années d’alternance, il aurait pu prétendre plusieurs fois à des postes de ministre. Mais Ndiogou n’est pas homme à pantoufler dans des bureaux ministériels coincé entre les costumes cravates et les audiences ennuyeuses. Il a plutôt préféré la bataille médiatique, qu’il a menée avec beaucoup de succès avant de fermer son journal en raison de l’hostilité manifeste de Karim Wade. Sa proximité avec Macky Sall n’était pas pour plaire aux membres de la Génération du Concret qui l’ont combattu par des armes non conventionnelles, au point qu’il a été, sinon le premier, du moins parmi les premiers à exiger de Macky de mettre sur pied un parti politique pour lutter contre l’injustice dont ils étaient l’objet. C’est un homme désintéressé, qui n’est lié à Macky ni pour des questions d’argent, ni pour des privilèges ou des postes politiques. Son engagement est plutôt sentimental comme ce fut le cas avec Wade.
Mbaye Ndiaye
Comme la plupart des compagnons de Macky, Mbaye Ndiaye était un « Wadiste » impénitent, un militant libéral convaincu et sincère dans son compagnonnage avec Wade. Mais comme les autres, il a été victime du « karimisme » qui a régné sur ce parti depuis 2003. Aussi a-t-il été aux côtés de Macky Sall dès que la Génération du Concret a commencé ses agissements pour le déstabiliser. Aux élections locales de 2009, il a conduit une liste à Dakar pour contrecarrer les Concrétistes infiltrés dans la liste de Pape Diop, avec un certain succès du reste. Mbaye Ndiaye, qui était l’un des principaux animateurs du Pds aux Parcelles Assainies et à l’Assemblée nationale, est aujourd’hui l’un des plus proches militants de Macky Sall et un défenseur acharné de l’idée de gouvernance vertueuse. Il est donc normal que le poste de ministre de l’Intérieur lui échoit.
Moustapha Diakhaté
Fidèle parmi les fidèles du Pds, il a été pourtant l’un des premiers à dénoncer vigoureusement le « karimisme » qui commençait à gangréner ce parti. Cela lui a valu d’être dénigré, combattu de tous bords et, à la limite, chassé du Pds. Il est allé aux élections locales sur la même liste « mackyiste » que Mbaye Ndiaye. Grand débatteur devant l’éternel, il mettait un point d’honneur à n’argumenter contre les Concrétistes que sur la base des textes fondateurs du Pds. Et c’est sur la base de ces textes qu’il contestait certaines décisions de la hiérarchie du parti. Tout naturellement, il devait rejoindre Macky Sall lorsque celui-ci a démissionné du Pds et de toutes les fonctions électives qu’il devait à ce parti. Cette rupture définitive le rendra encore plus combatif et, pour cette raison, il a le respect et l’admiration de Macky Sall et de ses autres camarades de parti.
Seynabou Kor
Journaliste de formation ayant fait carrière à la Rts, cette Fatickoise n’est pas très politique mais elle reste très engagée derrière Macky Sall qu’elle a rejoint dès les premiers jours de celui-ci à la Primature. Epouse d’un officier supérieur de la gendarmerie, Seynabou Kor est connue pour son dynamisme dans le travail et sa fidélité en amitié. En bonne Sérère imbue de valeurs traditionnelles, elle ne sait ni mentir ni tricher. C’est la sincérité en personne. On comprend donc pourquoi elle n’est pas visible politiquement tant dans sa ville de Fatick que dans les structures de l’Apr, car elle ne sait pas faire de promesses qu’elle ne saurait tenir. Mais elle est indispensable dans le dispositif de communication de Macky Sall.
Diène Farba Sarr
C’est le monsieur « infrastructures » de l’Apr. Directeur de cabinet de Macky Sall lorsque celui-ci était Premier ministre, il a conduit avec beaucoup de détermination les chantiers de l’autoroute. D’ailleurs si ceux-ci ont pu être réalisés dans les délais, c’est grâce à sa pression constante sur les entreprises en charge de la construction de cette infrastructure capitale. Diène Farba Sarr est un fidèle de Macky qui serait capable de le suivre jusqu’en enfer s’il le faut. En bon Sérère, il ne mettrait jamais sa fidélité au service d’un homme dont il n’est pas sûr de la vertu et, lorsqu’il offre son amitié à quelqu’un, c’est pour toujours. Gageons qu’il occupera un poste important dans le gouvernement que Macky mettra bientôt en place au vu de sa grande capacité de travail.
Maître Djibril War
Contrairement à ce que pensent nombre de Sénégalais, maître War n’est pas avocat mais expert judiciaire. Il a été l’un des plus ardents combattants de la génération du Concret avant de quitter le Pds à la faveur du départ de Macky Sall. Originaire du quartier « grand-dakarois » de Biscuiterie, Maître War brille par la qualité de sa plume qu’il trempe presque toujours dans le vitriol pour contester une décision de son parti ou pour susciter le débat, surtout lorsqu’il se bat pour une cause. Sa cause aujourd’hui, c’est le combat pour barrer la route à la Génération du Concret qui avait lancé une Opa sur la République. Mission réussie puisqu’aujourd’hui son candidat a été élu en lieu et place du père de Karim. Maître War est un homme de conviction qui ne s’engage que sur la base de la confiance et lorsqu’il donne sa parole, il va jusqu’au bout de sa logique. Macky peut parfaitement compter sur son soutien indéfectible et sa fidélité à toute épreuve.
Abou Abel Thiam
Dans la galaxie Macky Sall, c’est le journaliste le plus en vue malgré la présence de ses doyens Racine Tall et El Hadj Kassé. Même s’il n’a pas été un militant connu du Pds, Abou Abel Thiam a fait ses classes avec des proches de ce parti. Stagiaire au journal Sopi du temps où Mamadou Oumar Ndiaye en était le rédacteur en chef, il a fait une formation d’enseignant avant d’abandonner les craies et les cahiers d’écoliers pour se consacrer entièrement au journalisme. Il reviendra donc chez Mamadou Oumar Ndiaye qui venait juste de créer l’hebdomadaire Le Témoin, avant d’intégrer un peu plus tard la rédaction de Wal Fadjri où il a donné la pleine mesure de son talent. Il est avec Macky Sall depuis la Primature et, lorsque celui-ci a quitté le Pds, il est retourné à l’écriture (qu’il n’avait jamais complètement abandonnée du reste) en dirigeant le journal Kocc.
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