Trois jours après son expulsion de Tunisie, le prince Moulay Hicham, cousin du roi du Maroc, s’est exprimé sur l’antenne de France 24. Selon lui, cette décision a été prise au niveau de la présidence tunisienne.
Le prince Moulay Hicham a été expulsé vendredi 8 septembre de Tunisie où il était venu participer à une conférence universitaire. Invité sur le plateau de France 24, le cousin du roi du Maroc Mohammed VI a livré lundi sa version des faits.
« Je n’ai aucun doute sur le fait que cette décision a été prise au niveau de la présidence tunisienne et celui qui l’a prise s’est humilié lui-même », a expliqué celui qui est surnommé le « prince rouge » pour son regard critique sur la monarchie marocaine. « C’est une décision qui est contraire aux valeurs de la révolution tunisienne ».
La présidence de la République tunisienne a regretté mardi 12 septembre l’expulsion de Tunis de Moulay Hicham, sans toutefois expliquer les raisons de cette mesure vivement critiquée dans le pays. « Le président de la République est exaspéré par ce qui est arrivé au chercheur et prince Hicham Al-Aloui et son expulsion du territoire tunisien », a indiqué sur sa page officielle Facebook Saïda Garrach, porte-parole de la présidence. Cette dernière a ajouté que « l’expulsion a[vait] été effectuée selon des procédures administratives automatiques sans consultation des responsables, ce que nous regrettons ».
« J’attends des explications »
Moulay Hicham, qui vit aux États-Unis où il est chercheur à l’Université d’Harvard, était arrivé le jour même à Tunis pour une conférence dans le cadre d’un forum organisé par l’Université de Stanford et consacrée notamment à la transition tunisienne après les Printemps arabes de 2011. Des policiers tunisiens sont venus le chercher à son hôtel et l’ont conduit à l’aéroport, avant de le mettre sur un vol d’Air France vers Paris.
« Jusqu’à maintenant, j’attends des explications de la part du pouvoir tunisien », a-t-il déclaré. « Certains disent que c’est une décision qui est venu du Maroc, d’autres de l’Arabie saoudite, des Émirats Arabes-Unis ou des deux. Enfin, une autre version relatée par les journaux explique qu’il y avait des menaces de mort sur moi », a ajouté le prince Moulay Hicham.
Interrogé sur l’absence de réaction des autorités marocaines suite à son expulsion, le chercheur n’a pas voulu commenter : « Je ne peux pas parler au nom du pouvoir marocain et du ministre des affaires étrangères ».