Après la « guerre » qui se menait à travers le circuit administratif, place aux mots. Le ministre d’Etat, ministre de l’Economie et des Finances Abdoulaye Diop et son collègue de l’Energie Samuel Sarr, se sont « affrontés » hier, en présence du Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye. Les deux ministres s’étaient déjà frottés jeudi dernier en conseil des ministres, avant que le Président Wade ne charge le chef du gouvernement de régler le différend qui porte sur une ardoise que chaque partie réclame à… l’autre. Ambiance.
Le contentieux entre Senelec et les Finances, révélé il y a plusieurs semaines par « L’As », ne se joue plus dans le circuit administratif. Selon des sources très sûres, une réunion très houleuse s’est tenue hier matin vers 10 heures entre les services du ministère des Finances et de ceux du ministère l’Energie, en présence du Premier ministre et de certains de ses collaborateurs. Abdoulaye Diop et Samuel Sarr, qui étaient devant le Premier ministre chargé par le Président d’un arbitrage ont croisé le fer devant Souleymane Ndéné Ndiaye. Nos interlocuteurs rapportent que c’était très « chaud » et par moment les deux ministres ont échangé des propos aigres-doux, et directement. Chacun accusant l’autre de lui devoir de l’argent. Les deux parties doivent d’ailleurs se revoir ultérieurement, pour la poursuite de l’arbitrage. Les couteaux ont été exhibés de part et d’autre, jeudi dernier.
Selon en effet nos interlocuteurs, c’est lors de la dernière rencontre du conseil des ministres que les deux ministres ont commencé à croiser le fer devant le chef de l’Etat. Me Wade a ainsi demandé au Premier ministre de régler le problème « le plus rapidement possible ». Avant qu’on en arrive là, les services du ministère des Finances et ceux de l’Energie ont eu des échanges épistolaires très vifs, alors que la tension était bien perceptible avant même l’arrivée de la dernière mission du Fonds monétaire international (Fmi) au Sénégal. À l’origine du différend entre les deux ministres, Senelec estime que le ministère des Finances lui doit depuis avril 2008, 36 milliards de F Ca. Les services de Abdoulaye Diop contestent pour leur part et soutiennent que c’est plutôt Senelec qui reste leur devoir une dette fiscale.
Cheikh Mbacké GUISSE
lasquotidien.info