Faisons attention à la fébrilité de notre jeune nation (Par Ousmane Diop)

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Nous sénégalais, paraissons être très contents de notre démocratie, de notre façon plus ou moins superficielle de changer nos élites, de vivre sans rupture profonde comme si le sénégalais et son système frisaient la perfection. Comme si le parlement et la présidence seraient les pôles incontournables de la gérance publique. Comme si des hommes dépourvus de cœur et de vaillance, avec une éducation distante d’années lumières de leur propre culture, seraient les prototypes des nouveaux chefs du Sénégal. J’en suis arrivé au point de jalouser ceux qui au moins ont versé leur force, leur sang et leur honneur et se sont mis à la tâche et à la rénovation, ces peuples et pays qui ont souffert jusque dans leurs âmes le martyre pour s’en sortir. Il m’est très difficile de dater le moment où la peur nous a gagnésoù nous nous sommes résignés et avons choisi de mourir lâchesdans une pseudo-démocratie destructrice de nos valeurs les plus profondes, de nous complaire dans les faux airs d’une fausse indépendance, de refuser nous battre comme des hommes et de livrer aux générations futures une date, une heure, un point de départ, où ils se diraient ; je suis, nous sommes et notre devenir sera. 

Pour beaucoup le concept de nation tient aux faits historiques et aux opportunités et potentiels que pourrait receler le futur.  Il tiendrait à un idéal partagé par le plus grand nombre d’où le concept de la démocratie, un triste appel au vote, depuis l’urne jusqu’au trône seul le poids de la propagande, de la dissuasion, souvent du mensonge, rarement de la vérité mais d’une ridicule torture morale, prévaut. Le peuple n’acquiert dans un tel processus qu’un vulgaire ressenti d’appartenance partisane, il est plus passif qu’actif car la saine émulsion et effervescence de luttes faites de compromissions véreuses est le théâtre dont ne sera actrice que la frange partie du peuple indigne de patience et de rude labeur. Serait-ce la raison pour laquelle en Afrique le pouvoir rendrait si « fou » au point de piétiner les sains vouloir de liberté et d’émancipation des peuples ? la récente histoire s’est passée hier seulement en Guinée, Alpha Condé au prix de nombreuses vies bafouées, continue pourtant d’arguer un satisfecit pour son malheureux troisième Mandat, et ils font légions dans le continent ces dictateurs « démocratiquement élus », les citer épuiserait et notre encre et notre salive encore plus notre précieux temps.  

Faisons attention à la fébrilité de notre jeune nation car nous sommes à trois ans d’un rendez-vous qui devrait être une formalité pour un peuple qui se respecte et déjà les pneus brulent dans les artères de Dakar. Ce qui est argué est une sordide histoire de présumé viol mais les esprits, même les moins affutés, savent que c’est de « 2024 » dont il est question. Mais beaucoup d’acteurs politiques surtout de l’opposition, non conscients des risques encourus, se frottent les mains croyant que la déroute de l’opposant qui semble être en pole position arrangerait peut-être leurs affaires, tout en oubliant que la stratégie du « diviser pour mieux régner » l’emportera à coup sûr. L’Afrique n’aurait rien appris de la tactique du colon, ou du moins en a gardé le pire pour continuer à dominer les masses populaires. Ce serait une aubaine voire un cadeau du ciel, je n’en désespère pas, que son Excellence Monsieur le Président de la République déclare haut et fort qu’il serait illégitime qu’il se représente pour un troisième mandat à la prochaine élection présidentielle vu les dispositions de la constitution n’autorisant que deux mandats consécutifs. Si une telle déclaration était faite, les esprits se tranquilliseraient surtout en cette période de pandémie où toute énergie devrait être économisée au profit de sa résolution.  

Mais faisons surtout gaffe au fait que nous avons une fébrile nation et sommes aussi à quelques encablures de nos premiersbarils de pétrole. Cet or noir au large de Sangomar, Saint-Louis ou Cayar transforma-t-il notre Sénégal en un riche et paisible havre de paix à l’image du Koweït ou nous précipitera-t-il dans les abysses ténébreux des tragédies africaines? Ne nous y trompons pas beaucoup ont intérêt que les fils de notre pays s’encanaillent comme de vrais primates laissant un immense boulevard aux pilleurs de ce nouveau trésor national. Des chacals aux gueules béantes et bavant qui n’attendent que la moindre occasion pour attiser le feu. Devons-nous prêter le flanc au point que notre nation si fébrile qui a du mal à naitre meurt avant même d’avoir inhaler un millilitre d’oxygène. L’opposition, le pourvoir en place, la société civile, et surtout nos chefs religieux et coutumiers doivent se lever pendant qu’il est temps et parler un langage de vérité surtout au Président de la république, il serait temps qu’il siffle la fin de la récréation, parce que beaucoupreste encore convaincu qu’en rien il n’est à la base de cette supercherie. Il persiste un enjeu de taille et comme disait wolof jaay « Borom caxx du xeex ak borom baatu neenn » ici il faut comprendre que c’est la nation sénégalaise qui a autour du cou de l’or noir. Elle a beaucoup à perdre, et que prenne de la hauteur celui qui est garant de la stabilité et du développementde notre jeune nation, que le Président de la République traite avec décence ces adversaires politiques et mette fin pendant qu’il est temps à cet enchainement d’emprisonnement de citoyens valeureux qui n’ont pas leur place en prison mais auxcôtés de leurs familles respectives. Mais aussi j’aurai un langage de vérité à l’endroit de l’opposition, et plus particulièrement à l’honorable député Monsieur Ousmane Sonko il serait plus dignede s’élever et d’accepter un tant soit peu le dialogue, le Sénégaltout entier gagnerait à ce que ses fils se parlent, d’ailleurs sanstranshumance ni aucune sorte de compromission, mais qu’ils débattent des intérêts de la nation Sénégalaise, comme ils ont su le faire pour le COVID. Si demain il y a passation de pouvoir que cela se passe comme à l’accoutumée, et qu’encore une fois notre jeune et fébrile nation écrive une nouvelle page de son histoire démocratique qui inspirera le respect et non la désolation. La levée de l’immunité parlementaire du député Ousmane Sonko est une formalité à laquelle on pourrait se passer Monsieur le Président de la République.

Ousmane DIOP 

Ecrivain 

Dakar le 18/2/2021

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