Famille libérale : « Les fils » se retrouvent sans «le père »

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Avec l’arrivée, au sein de la majorité présidentielle, des anciens n° 2 du Parti démocratique sénégalais (Pds), Idrissa Seck et Oumar Sarr, ainsi que d’autres figures de la formation libérale dont Ousmane Ngom, Pape Samba Mboup…«les fils» se retrouvent sans «le père». Autrement dit, une frange importante de la famille politique du Président Abdoulaye Wade est, aujourd’hui, ensemble. Jusqu’où cette entente mènera ces acteurs ? En tout cas, Macky Sall a renforcé son camp, mais le Pds se relooke et semble prendre un autre chemin.

Abdoulaye Wade rêvait de voir sa famille politique diriger le Sénégal pendant 50 ans. Macky Sall, successeur du leader du Parti démocratique sénégalais à la tête du Sénégal, est-il en train de travailler à la réalisation de ce rêve ? En tout cas, depuis quelques temps, d’illustres figures du Pds ont rejoint la mouvance présidentielle. Après la première vague constituée de Souleymane Ndéné Ndiaye, Ousmane Ngom, Pape Samba Mboup, Farba Senghor, Modou Diagne Fada, Youssou Diallo, etc., un second convoi s’est installé avec la formation du nouveau Gouvernement. En plus d’être nommé président du Conseil économique, social et environnement (Cese), le président du Conseil départemental de Thiès a obtenu deux postes de ministres pour ses poulains et fidèles, Yankhoba Diattara (ministre de l’Économie numérique) et Aly Saleh Diop (ministre de l’Élevage). Une frange importante de la garde rapprochée du «Pape du Sopi» est aussi arrivée. Elle est conduite par Oumar Sarr, ancien n° 2 du parti, et compte plusieurs ténors dont Me Amadou Sall qui avait défendu Karim Wade lors de son procès pour enrichissement illicite.

À ce ralliement, Modou Diagne Fada, leader de Ldr/Yesal, dira : «C’est naturel. La nature a horreur du vide. Nous sommes des libéraux. Nous sommes sortis de la même formation politique. Il faut travailler à reconstituer cette famille libérale, à la reconstruire. Personne n’est mieux placée que le Président Macky Sall pour participer à la reconstruction de cette famille libérale. Le Président Sall a été un peu le précurseur. Il est là avec beaucoup de frères libéraux. Nous sommes pour cette réunification».

Le directeur général de la Sonacos, qui pense que ces retrouvailles doivent aller le plus loin possible, ajoute : «Le président Wade est notre ‘’père’’ à nous tous. Il est hors circuit politiquement parlant. Il n’a plus d’ambitions pour devenir Président de la République, conseiller municipal ou maire. Tous ceux qui restent comme personnalités politiques sont autour du Président Macky Sall. Par un concours de circonstances, Macky Sall a été porté à la tête du pays. Il était un devoir pour nous tous de nous regrouper autour de lui pour lui apporter notre soutien ».

« La famille s’est regroupée à 80 % »

Bamba Ndiaye, ancien allié du Président Wade, conforte les propos de Modou Diagne Fada, mais avec un brin de regret. « La famille s’est regroupée à 80 %. Elle n’est pas ensemble à 100 %. Ce qu’on pourrait regretter, c’est que les retrouvailles de la famille libérale ne se sont pas faites sous l’égide d’Abdoulaye Wade. L’idéal aurait été que cela se fasse autour de lui », souligne-t-il. L’ancien député sous le régime libéral estime que l’une des raisons qui ont fait que le regroupement ne s’est pas fait autour de l’ex-Président de la République est le choix que ce dernier a fait pour sa succession. Mais, il est d’avis que le Pds va continuer à vivre. « Le Pds va continuer à vivre. Quand on parle de famille de libérale, on pense au Pds. Le parti ne peut pas disparaitre. Le Pds va continuer sous une forme nouvelle » souligne Bamba Ndiaye.
Cette «nouvelle forme» se dessine déjà. Le Pds a un nouveau visage. Il suffit de jeter un coup d’œil sur la dernière réorganisation opérée par le secrétaire général, Abdoulaye Wade. Des personnalités qui jouaient loin les seconds rôles sont aux commandes. Le 19 novembre dernier, Me Abdoulaye Wade a remanié le Secrétariat national du Pds à travers la nomination de plusieurs secrétaires généraux adjoint. Ainsi, Ndiaga Niang a été nommé secrétaire général national adjoint chargé des Relations avec les organisations politiques ; Mamadou Lamine Thiam, secrétaire général national adjoint chargé des Élus locaux, président de l’Association des maires et élus libéraux ; Cheikh Dieng, secrétaire général national adjoint chargé des Élections ; Abdoulaye Diop, secrétaire général national adjoint chargé de la restructuration des banlieues et de la lutte contre les calamités naturelles ; Mayoro Faye, secrétaire général national adjoint chargé de la Communication, de la presse et de la veille médiatique ; Lamine Bâ, secrétaire général national adjoint chargé des Cadres ; Daouda Niang, secrétaire général national adjoint est nommé comme Rapporteur du collège. Ces choix sont guidés par «un souci d’efficacité», selon le communiqué publié à cet effet. Toutefois, beaucoup pensent que le remaniement porte l’empreinte du nouvel homme fort du Pds, Karim Wade. Ce sont donc des fidèles de Karim Wade ayant fait le choix de «garder la maison» qui ont été promus, pensent plusieurs observateurs du terrain politique.

«Ceux qui sont partis ont été remplacés par d’autres. Nous avons démarré des opérations de vente des cartes pour donner du sang neuf à notre parti. Nous voulons rebâtir de la base au sommet», explique Doudou Wade, ancien président du groupe parlementaire «Libéral et démocratique». Peut-on dire qu’ils sont les héritiers d’Abdoulaye Wade?  Bamba Ndiaye estime que l’héritage politique de Wade dépasse le Pds. «Certains veulent le maintenir comme acteur politique pour exister, mais ils oublient que Abdoulaye Wade est un patrimoine sénégalais, voire africain. Qu’on arrête de le privatiser dans des combats perdus d’avance», martèle M. Ndiaye.

Rebâtir le Pds

Doudou Wade précise que Abdoulaye Wade prône la reconstruction de la famille libérale. «Il faut faire la précision entre retrouvailles et reconstruction. Que la famille se retrouve autour de qui que ce soit importe peu. Mais, il faut aller par cercles concentriques et non opter pour des partages», souligne-t-il. Doudou Wade ne semble pas donner à Macky Sall le pouvoir de mener cette reconstruction. «Je ne crois pas à ces retrouvailles. Macky Sall a lancé une Opa (Offre publique d’achat, Ndlr) en voulant casser le Pds», se désole-t-il. De même, il pense que «Macky Sall ne peut pas écarter le candidat du Pds et demander que le parti se retrouve avec lui». «Vous ne pouvez pas regrouper une famille quand vous mettez un bon nombre de ses membres en prison», fait remarquer l’ancien parlementaire. Il estime que ceux qui ont rejoint la mouvance présidentielle sont habitués au lambris du pouvoir. «Des gens ont des problèmes d’argent. Certains ne peuvent plus vivre sans la fonction de ministre. Ils ne peuvent pas vivre en dehors du pouvoir», soutient M. Wade. Et de renchérir : «On ne peut prendre des gens à la famille libérale et rejeter des gens de la nouvelle famille que tu as créée». Il fait visiblement allusion au départ du Gouvernement de ténors de l’Alliance pour la République comme Amadou Bâ, Aly Ngouille Ndiaye, Me El Hadji Oumar Youm, etc.

Babacar DIONE

lesoleil.sn

2 Commentaires

    • Boule meer sawaye après 50 ans ngenn dieulle diaroule meer sinon dangaye corona dé, kiko wakhonn doukou ndaw président Wade là wonne, mougneule ta dem ligueyi c le temps du travail wakhdjou baridji amoule ndiarigne melner sénégalais rekk WAKH wakh wakh rekk.

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